Algérie

LA CHRONIQUE DE ABDELHAKIM MEZIANI Mais qui a peur d'une réhabilitation de La Casbah autrement '



La question mérite d'être posée à un moment où la problématique du développement durable est devenue une préoccupation cardinale, serais-je tenté de seriner dans une sorte de chant choral porté à l'unisson des voix avec mes amis Ghouti Bessenouci de Tlemcen, Miliani Hadj d'Oran, Aomar Bakelli de Ghardaïa, Abdelmadjid Merdaci de Constantine, Larbi Icheboudene, Abdelhalim Faïdi, Omar Hachi, Abderrahmane Hadj-Nacer et Mohamed Smail de l'association que Djamila Bouhired se propose de créer. Bien loin donc des carcans nostalgiques qui ne sont pas sans sacrifier sur l'autel d'une vision inhibitrice le jaillissement d'une stratégie globale conçue pour gérer des territoires considérés comme des systèmes en rupture avec les approches sectorielles de l'urbanisme traditionnel. Ghouti Bessenouci a entièrement raison lorsqu'il soutient que dans son acception la plus communément admise, le développement durable se définit comme la satisfaction des besoins actuels sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins : 'Il nous faut rompre avec la conception qui soutient que la conservation du patrimoine est encore accessoire, voire futile, et non comme la pierre angulaire d'un développement durable intégré." A l'occasion de la première présentation, à l'hôtel El-Djazaïr, du projet de société initié par Djamila Bouhired, le sociologue Larbi Icheboudene a mis l'accent sur les enjeux sociopolitiques qui président au devenir d'une société urbaine et de sa capitale et sur ceux relatifs aux statuts parfois précaires de ce territoire : 'La stratégie moderne de maîtrise territoriale, visant la pénétration de tous les espaces des collectivités sociales, a eu pour effet de geler les structures traditionnelles encore en place et de bloquer toute initiative émanant de la société civile." C'est ce qui explique, souligne le document fondateur de l'association 'La Casbah autrement", les dissonances entre les tenants d'une réhabilitation fonctionnelle conduite depuis le début des années 1990 dans le cadre d'un aménagement étatique et certaines réticences sensibles à la sacralité des lieux porteurs de valeurs parfois en contradiction avec celles que l'Etat propose. Pour Abdelhalim Faïdi, faisant en cela référence à la théorie d'urbanisme des années 1930 bâtie par Le Corbusier, à 'La Casbah et l'architecture vernaculaire" de Roland Simounet et à Oscar Nemeyer qui y a proposé de 'révolutionner la révolution", des solutions existent pour que La Casbah échappe enfin au statut de favella qui contribue à son agonie. Ali Mebtouche, Abderrahmane Mekhlef et M'hamed Matoub considèrent, rejoignant en cela Abdelmadjid Merdaci et Ghouti Bessenouci, qu'en optant pour la réhabilitation de cet espace civilisationnnel jusque-là déconsidéré, l'Etat reconnaît enfin à La Casbah, et à toutes les médinas de ce pays, à la fois un 'droit de cité", mais aussi un 'droit à l'historicité", un droit à exister et à perdurer en tant qu'héritage.
A. M.
zianide2@gmail.com


tres bon article :)
meziani mohamed tahar - dentist - alger, Algérie

19/12/2015 - 289493

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