Algérie

LA CHRONIQUE DE ABDELHAKIM MEZIANI Le Mouloudia, Abdelaziz Bouteflika et le parrain


LA CHRONIQUE DE ABDELHAKIM MEZIANI                                    Le Mouloudia, Abdelaziz Bouteflika et le parrain
Dans leurs descriptions de la Casbah, de nombreux auteurs de la caste coloniale n'omettaient jamais de souligner que dans les voies de l'emblématique médina où ne peuvent passer que les piétons, toute la chaussée appartenait, en quelque sorte, au café maure... Les clients étaient accroupis, nonchalants, dans la seule et grande préoccupation de savourer doucement leur tasse de café ou leur thé parfumé, extatiques dans le plaisir qu'ils prenaient à fumer leur narguilé, immobiles, silencieux.
Motus et bouche cousue lorsque ce même espace deviendra un carrefour où l'information circule et/ou les liens se tissent libérant la parole et les prémices d'un sentiment galvanisé par le mouvement national. Tout en cet espace entretient la différence, la fierté d'appartenir à une culture, certes mise en cage mais prête à rebondir et à irriguer le champ de la résistance. Il en est de même de la pratique sportive au sein de la société algérienne que de nombreux écrits ignoraient superbement alors que le choix de couleurs, d'emblèmes et de symboles délibérément fait par le Mouloudia d'Alger constituait pour les clubs musulmans un instrument de marquage identitaire fonctionnant, de l'avis même de Youssef Fatès, comme de véritables stigmates. Djamila Bouhired en garde des souvenirs impérissables. Arborant les couleurs chères au doyen des clubs algériens durant sa tendre enfance, elle était aux côtés de son oncle Mustapha de tous les déplacements de l'équipe fanion, sa mascotte attitrée. Pour cette icône de l'Algérie combattante, ce n'est pas sans raison si la création de son club préféré procédait d'une volonté politique et devenait très vite un moyen au service de la défense de l'identité nationale.
En s'adressant récemment à travers le quotidien Mon Journal à M. le Président de la République, les supporters du vieux club de la Casbah n'ont pas manqué de le lui rappeler pour mieux réveiller son intérêt et l'exhorter à intervenir personnellement pour sauver le Mouloudia d'une mort 'programmée par les tenants de l'informel et un parrain agissant sournoisement à distance".
Le cri du c'ur largement rapporté par cet organe de presse est pathétique à bien des égards tant il jaillit d'une réalité objective que ne saurait occulter le seul retour de Sonatrach aux affaires du club. Bien qu'elle ne semble point faire l'unanimité, cette initiative se doit d'être soutenue. Surtout lorsqu'elle est réclamée à cor et à cri par les ennemis du mandarinat, avec à leur tête le CSA de Amar Brahmia, et procède d'une volonté politique clairement affichée par les décideurs de ce pays.
Je suis de ceux qui pensent que le choix du premier responsable du pays sur la personne du nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports, le professeur Mohamed Tahmi, est loin d'être sibyllin.
Dans une Algérie où le c'ur n'y est plus et où le patriotisme s'effiloche chaque jour davantage, il n'y a pas mieux qu'un professeur de cardiologie pour sauver un peuple d'une mort programmée par le charme indiscret de la bourgeoisie d'Etat et les zélateurs patentés des Printemps intégristes chers à Bernard Henri Levy.
A. M.
zianide2@gmail.com
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