Algérie

LA CHRONIQUE DE ABDELHAKIM MEZIANI À la culture de l'oubli nul n'est tenu



Il n'y a pas si longtemps l'invraisemblable vérité s'imposait à notre imaginaire. A un moment précis, celui qui coïncidait avec l'évocation de la cohésion d'un peuple, le nôtre. Nous commencions alors par cette formule 'il était une fois...", comme si le présent et le devenir d'une nation pouvaient se conjuguer à l'imparfait, et que notre merveilleux pays méritait d'être assimilé à la cité de l'indicible peur. A l'instigation de ceux que d'aucuns qualifient les mains qui tuent. Il aura fallu les dramatiques épreuves de la prise d'otages d'In Amenas et les récriminations de certains pays occidentaux pour que se libèrent les vieux instincts ataviques, mis en cage par la trahison du serment de Novembre 54 et l'incurie qui s'en est suivie à l'instigation de la Haute Finance, pour que les Algériens se réconcilient avec eux-mêmes et évitent de justesse une nouvelle rupture pourtant annoncée à cor et à cri à la suite du survol de notre espace aérien par la soldatesque française. A un moment où les forces patriotiques commémoraient le troisième anniversaire de la mort du général Mostefa Belloucif. Celui qui avait su opposer dans des circonstances similaires, avant d'être relevé de ses fonctions à la suite d'injonctions françaises, une fin de non-recevoir à François Mitterrand. L'intervention des forces spéciales a de quoi rassurer tant elle constitue un sérieux avertissement aux forces hégémoniques dont le but inavoué vise à entraîner notre pays dans une guerre aux implications multiples. Il nous faut profiter de cette dynamique pour faire en sorte qu'un puissant élan de solidarité entre le peuple et son armée s'instaure à l'effet de remettre sur le droit chemin les forces capitulardes, de domestiquer les caprices d'un fleuve en crue et de composer, en complète rupture avec les scories obturant les voies et moyens susceptibles de leur permettre de s'en sortir, une somptueuse ode à la fierté nationale. C'est, à l'évidence, le moment rêvé pour se débarrasser de la monnaie de singe et opposer, avec toute l'énergie de l'espoir, une fin de non-recevoir aux campagnes insidieuses menées par certaines chancelleries étrangères et les médias français. Agacés, selon la BBC, BFMTV, France 24 et ITélé, quand ils ne sont pas tout simplement déçus par la manière musclée et décisive employée par les forces spéciales. Comme si la soldatesque hégémonique n'agissait pas brutalement en Afghanistan, en Irak, en Libye ou plus récemment en Somalie. Les soupçons insidieusement distillés ont cette faculté réductrice d'irriguer la culture du doute. Et ce ne sont pas les analyses à la limite du ridicule d'un Antoine Besbous sur les plateaux des chaînes de télévision de l'Hexagone qui pourront me contredire à un moment où une place de choix se doit d'être exclusivement réservée à la culture de la vérité. Cette culture qui nous invite plus que jamais à voir ou à revoir, c'est selon, Afrique je te plumerai du cinéaste ivoirien Jean-Marie Teno ou Le Vent de son homologue malien Souleymane Cissé.
A. M.
zianide2@gmail.com


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