Après les tourments du début de la semaine dernière, lorsque les prix sont tombés à des niveaux plus vus depuis mars dernier, le pétrole a poursuivi sa progression, jeudi et à mi-séance vendredi, grâce à une demande des raffineurs en nette progression pour la production d'essences, permettant ainsi au Brent d'atteindre 73,79 dollars le baril alors que le WTI affichait 71,91 dollars en fin de séance de jeudi.Des corrections de prix insufflées par les départs en vacances et l'idée désormais avérée que les membres de l'Opep+ ont finalement fait preuve de discipline alors que juste après l'accord conclu dimanche dernier, il était fait état de tensions entre certains pays membres. Et puis, il est établi que les 400 000 barils par jour qui viendront enrichir l'offre à compter du 1er août n'influeront pas sur la tendance à la hausse des prix.
Une tendance qui, malgré les faits ayant perturbé le marché la semaine dernière, renforce les perspectives haussières des cours établies par de nombreux analystes dont ceux de Goldman Sachs selon lesquels le Brent atteindra 80 dollars le baril cet été. «L'accord que l'Opep+ a conclu dimanche est légèrement haussier», selon la banque d'investissement.
Parmi les premiers analystes à soutenir que le baril atteindra la barre des 80 dollars cet été, Goldman Sachs a réitéré la semaine dernière ses prévisions de prix malgré les informations selon lesquelles l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis (EAU) avaient conclu un accord sur la production de pétrole qui prolongerait l'accord OPEP+ jusqu'à la fin de l'année prochaine. En plus de l'ajout de 400 000 barils par jour mensuellement jusqu'à la fin décembre, l'Opep+ a opté pour la prolongation de l'accord historique d'avril 2020 jusqu'à fin décembre 2022 tout en agréant des niveaux de production de référence plus élevés à partir de mai 2022 non seulement aux Emirats arabes unis, mais également à l'Arabie saoudite, la Russie, le Koweït et l'Irak.
«L'accord avait deux axes distincts : une augmentation modérée de la production qui maintiendra le marché en déficit dans les mois à venir, ainsi que des prévisions pour une capacité plus élevée qui sera nécessaire dans les années à venir compte tenu du sous-investissement croissant», selon la note de Goldman Sachs, répercutée par Reuters.
Toutefois, selon des rapports d'agences spécialisées dont la fiabilité est avérée, des facteurs exogènes aux producteurs pourraient influer négativement sur la courbe des prix. Ainsi, selon la publication américaine Energy intelligence, dont le rapport a été repris par Oil Price, le premier importateur mondial de pétrole, la Chine, a commencé à libérer plus de 20 millions de barils de pétrole brut de sa réserve stratégique dans le but de freiner la récente remontée des prix du pétrole. Ce sont en fait entre 22 millions et 29 millions de barils, soit entre 3 millions et 4 millions de tonnes, que la Chine s'apprête à faire sortir de ses réserves stratégiques, selon les sources de la publication US.
Par ailleurs, selon Bloomberg, l'agence d'information économique et fournisseur de data, également repris par la publication online Oil Price, le gouvernement chinois a fourni aux raffineurs, début courant juillet, 22 millions de barils de pétrole brut. Ce brut de la réserve stratégique fourni aux raffineurs chinois serait destiné à remplacer une partie des importations de brut du premier importateur mondial de pétrole. Selon des chiffres de l'agence Reuters, les importations de pétrole brut de la Chine sont tombées à environ 9,77 millions de barils par jour en juin, en baisse de 2% par rapport à mai, soit le niveau le plus bas depuis le début de l'année. Au cours du premier semestre, rappelle le site Oil Price en se fiant aux statistiques de Reuters, la Chine a importé 260,66 millions de tonnes de brut, soit 10,51 millions de barils par jour, soit une baisse de 3% par rapport au premier semestre 2020, soulignant que les importations de pétrole brut de la Chine ont commencé à ralentir avec la remontée des prix.
La libération des réserves stratégiques chinoises affectera le marché qui, ainsi, verra se créer un énorme déficit de la demande de pétrole qui, immanquablement, enverra les prix à la baisse. C'est dire donc que rien n'est jamais définitivement dans un marché jamais aussi susceptible que depuis l'apparition du coronavirus. Selon les tout derniers chiffres révélés par l'agence Reuters, les importations chinoises de pétrole brut sont tombées à quelque 9,77 millions de barils par jour (bpj) en juin dernier. Elles ont baissé de 2% en mai, c'est-à-dire le plus bas niveau depuis le début de cette année, selon l'agence de presse qui fait état également de 260,66 millions de tonnes de pétrole brut importées par la Chine au cours du premier semestre 2021, soit une moyenne de 10,5 millions de barils par jour. Des chiffres qui illustrent la baisse des importations chinoises depuis le début de cette année par rapport à celle d'avant, une baisse de 3% par rapport au premier semestre 2020. Si les importations ont baissé, l'activité des raffineurs a, en revanche, atteint un record en juin dernier.
En effet, ce sont 14,8 millions de barils par jour qui sont passés par la case raffinage, soit une hausse de 3,9% par rapport à mai dernier. C'est une nouvelle stratégie de la part du premier importateur mondial de pétrole qui a tout pour impacter le marché avec des millions de barils à soustraire désormais de la demande, déjà sans cela problématique. Et bien sûr avec une incidence directe sur les prix.
Azedine Maktour
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Posté Le : 25/07/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A Maktour
Source : www.lesoirdalgerie.com