Le Russe Rosneft et le Vénézuélien Pdvsa viennent de signer un accord portant création d'une coentreprise Petrovictoria dont l'objectif est d'exploiter le gisement pétrolier vénézuélien Carabobo-2, dans le bassin de l'Orénoque (sud-est). En vertu du document signé par les P-dg des deux compagnies en présence du président Nicolas Maduro, la Russie détiendra une part de 40% dans ce projet en échange de 1,1 milliard de dollars d'investissements et d'un prêt de 1,5 milliard de dollars à la compagnie Corporacion Venezolana del Petroleo, selon l'agence russe Rianovosti. Les premières extractions sur ce champ sont prévues en 2016 et sont évaluées à 120 000 barils par jour. D'ici 2019, la production devrait être portée à 403 000 barils par jour. Les parties ont en outre passé un accord de confidentialité qui donne au groupe russe l'accès aux caractéristiques géologiques du gisement, ce qui permettra à Rosneft de choisir les terrains qui l'intéressent. La ceinture de l'Orénoque constitue un des gisements pétroliers les plus riches au monde, avec une surface de 55 000 km2 et des réserves de pétrole estimées à 84,6 milliards de barils. Cette région est divisée en quatre champs pétroliers : Boyacá, Junín, Ayacucho et Carabobo. Les réserves du gisement Carabobo-2 sont estimées à 6,5 milliards de tonnes de pétrole. Les compagnies russes comptent investir plus de dix sept milliards de dollars dans le secteur pétrolier vénézuélien. Du coup, la Russie deviendra le plus gros investisseur étranger dans le pays, devançant les compagnies chinoises. Au cours de ces dernières années, la Chine et la Russie, font tout pour renforcer leurs positions dans le pays. Cependant, Pékin n'a créé qu'une seule grande coentreprise
sino-vénézuélienne qui s'appelle Petrosinovensa. La RPC a déboursé en tout quatre milliards de dollars l'année dernière pour augmenter les capacités de production de cette dernière. La société russe Rosneft a accepté d'investir dix milliards de dollars dans divers projets au Venezuela. Par ailleurs, la société pourrait bientôt extraire du gaz dans la République bolivarienne : un contrat sur l'étude des gisements gaziers vient d'être signé entre les deux pays. Ces accords constituent une étape importante pour l'image internationale de Rosneft.
A l'évidence, se lancer dans l'extraction du pétrole et du gaz dans le fond marin du Venezuela est très courageux.
Ce projet permettra à la Russie de s'implanter sur le continent sud-américain, qui a du retard sur le plan des technologies dans les secteurs gazier et pétrolier. L'extraction des hydrocarbures au Venezuela par Rosneft permettra à la société de fournir du pétrole et du gaz au Venezuela, ainsi que de développer son réseau de filiales dans le monde». Cela fait une vingtaine d'années que le Venezuela s'emploie sans succès à mettre en valeur le gisement qui intéresse aujourd'hui Rosneft. Caracas a annoncé des appels d'offres pour ce projet à plusieurs reprises. De manière plus globale, l'Amérique latine arrive en première position pour la dynamique des échanges économiques et commerciaux avec la Russie. Retenons ces quelques chiffres : en 2005, le volume des échanges commerciaux entre la Russie et les pays d'Amérique latine s'élevait à six milliards de dollars. En 2012, il a atteint 16,5 milliards, ce qui constitue un chiffre trois fois plus important ou peu s'en faut. Aucune autre région du monde n'a enregistré une telle dynamique.
La Russie entretient des relations économiques stables avec 32 des 40 pays latino-américains.
Y. S.
Posté Le : 26/05/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Youcef Salami
Source : www.latribune-online.com