L’auteure de Mesk Ellil a entamé, depuis le 6 avril, une tournée nord-américaine avec la chanteuse canadienne d’origine indienne Kiran Ahulwalia. Pour son prochain opus, elle espère rendre hommage à travers un titre à Amar Ezzahi.
Parler de musique et de l’art en général avec Souad Massi, c’est comme sortir d’une séance de quelque conservatoire. En tournée nord-américaine depuis le 6 avril, la fille de Bab El-Oued a des projets ambitieux. Contactée par téléphone, l’artiste, par sa seule voix envoûtante, donne l’impression d’être présente physiquement. Sa tournée avec la chanteuse canadienne d’origine indienne, Kiran Ahluwalia, la mènera de Boston à San Francisco, en passant par Seattle, Toronto et Montréal, pour ne citer que ces mythiques places qui ont vu défiler de grandes icônes artistiques. D’ailleurs, elles se produiront mardi au théâtre Outremont de Montréal. “La tournée se passe bien. Avec Kiran, à chaque escale, c’est une expérience renouvelée”, avoue la chanteuse algéroise qui a grandi entre les effluves du chaâbi et l’air marin inspirant les muses. Après les États-Unis et le Canada, l’auteure de Mesk Ellil va faire le Maroc et la Tunisie, avant de retourner au Liban pour un autre spectacle. Si Souad multiplie les tournées à l’étranger, elle souhaite ardemment se produire chez elle, en Algérie. “J’aimerais bien. Depuis que j’ai quitté l’Algérie en 1999, je n’ai donné que trois concerts. Alors, si l’occasion se présente, ce sera avec grand plaisir”, soutient-elle, non sans préciser qu’elle n’a pas eu de demandes dans ce sens. Souad Massi dit avoir rêvé de chanter avec Amar Ezzahi. Un rêve qui ne sera pas exaucé, puisque l’icône du chaâbi algérois est décédée depuis. Elle compte ainsi lui rendre hommage dans son prochain album qui est présentement à la phase de la composition. “J’ai envie de rendre un hommage particulier à Amar Ezzahi à travers une chanson dans le prochain album”, révèle notre interlocutrice. “‘Aâla balek’, quand j’ai écrit le texte, j’étais à Alger. J’ai pensé à lui. Cela fait longtemps que je voulais faire un duo avec lui ; c’était un rêve. Mais la faucheuse l’a emporté. Donc, voilà, je vais lui rendre hommage pour dire que ce texte, je voulais le chanter avec lui”, ajoute Souad Massi pour qui des artistes comme Ezzahi ne courent pas les rues. “On a perdu de grands artistes qui méritaient meilleure reconnaissance”, déplore-t-elle. L’ancienne membre du groupe de hard rock algérois Atakor a déjà dans son escarcelle cinq albums qui ont connu des fortunes diverses. Le sixième album n’est pas encore peaufiné. “Je suis encore dans la composition. J’ai pratiquement tout écrit. Quand tout sera enregistré, je réfléchirai à un titre qui me parle”, anticipe l’artiste qui compte inclure dans le projet un titre enregistré avec Kiran Ahluwalia. “C’est une chanson moitié chaâbi et moitié musique indienne”, note-t-elle. Souad Massi, dont les parents sont originaires de Boghni (Tizi Ouzou), souhaite chanter un jour en kabyle. Elle a même approché Lounis Aït Menguellet dans cette optique. “J’ai eu une fois une conversation avec le grand chanteur Aït Menguellet. Je lui ai proposé de me faire un texte et j’attends un retour de sa part”, indique l’artiste qui garde intacte son ambition de pouvoir chanter un jour en kabyle. “Comme je suis maintenant en pleine tournée, j’attends de rentrer en France pour essayer de le relancer”, ajoute-t-elle, regrettant au passage qu’on ne donne pas plus de moyens aux artistes et aux arts. “J’aurais aimé qu’on accorde plus d’importance à la culture pour que les jeunes puissent s’acheter des livres, taquiner les instruments de musique, accéder aux bibliothèques, aller au cinéma et fréquenter les théâtres”, conclut Souad Massi.
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Posté Le : 22/04/2018
Posté par : canadalgerie
Ecrit par : De Montréal : Yahia arkat
Source : Liberte-algerie.com