La chanson targuie Un message à décoder

Le 3e jour du 5e festival local du chant et de musique touareg s'est caractérisé, hier, par une très grande animation artistique au niveau de la ville d'Illizi. En effet, des artistes de renom, dont Ahmed Chakali, Miloudi Mohamed, Mosbahi Abdellah, Ahmed Maoui, Abderrahmane Abdedaim, Moussa Mechar, Essedik Ammari et Abdou Benoumer ont animé la soirée d'hier, au niveau de la grande placette de la ville devant un public nombreux au sein duquel on ne pouvait pas ne pas remarquer la présence des femmes qui se sont spécialement faites belles avec leur voile multicolore local tiseghness et qui chauffaient l'ambiance avec leur youyous. Vêtus de leurs bazanes, les hommes ne se lassaient pas de danser aux rythmes de leurs chansons targuies préférées porteuses de messages et de symboles, tel un dialogue qui n'est déchiffré que par la tribu concernée. A bien suivre l'échelle des sons, la succession des pas et des rythmes, tout peut nous indiquer que le Targui transmet un message et un dialogue comme c'est le cas pour la foire intercommunautaire la Sbeiba. Spécialiste en ethno-socio-musicologie, le Dr Moncef Hesnaoui, nous a affirmé que l'art targui, tel qu'il se présente aujourd'hui, avec tous ses éléments, est encore dans sa composition primitive, conservé tel qu'il a été transmis par les ancêtres de génération à génération, par voie orale. Bien qu'ils recourent à la guitare électrique, la plupart des jeunes talents en compétition, ont tenu à nous dire : «Nous devons préserver nos traditions et notre patrimoine à travers nos chansons.» «Nous ne devons jamais nous produire en solo mais toujours en groupes. C'est la nature de notre musique qui impose des groupes et des instruments», nous dit le jeune concurrent Boubakeur Mechar de la troupe Diwan de Djanet. Ce soir, les troupes Tomaste nadjer', Abdou Sidi Al et Tindi animeront la 4e soirée de cette festivité culturelle, avant la clôture demain par une fresque amazighe, tous types confondus.