Algérie

« La chanson est une question de générations »


« La chanson est une question de générations »
Pour faire la promotion de son dernier album et sa présentation devant la presse, le chanteur a choisi le petit théâtre de la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou. Il était mardi dernier en compagnie de son désormais agent, notre ami et confrère animateur de la radio locale, Arezki Azouz. Cerif Hamani vient de sortir, 8 ans après, un nouvel album. Son dernier produit a pour titre « yur-k ayul (Ô c'ur fait attention). « C'est une sorte d'introspection en posant des questions à mon c'ur et à ma raison » dira Chérif Hamani pour expliquer le choix du titre. Le chanteur a 13 albums après 40 années d'une carrière entamée dans les années 70. Huit années de disette, c'est beaucoup et peu à la fois dans la vie d'un chanteur. Mais, pour lui, « ce n'est pas la muse ou encore l'inspiration qui l'ont fui, mais c'est plus son tempérament et son trait de caractère qui l'ont poussé à cette « traversée du désert. « Je ne suis pas du genre à aller voir un producteur et lui proposer mon produit » dira-t-il en expliquant qu'il « a été élevé dans un moule artistique où c'est le producteur qui va vers les chanteur et non l'inverse. »Une riche carrièreChérif Hamani a aussi fait le conservatoire municipal d'Alger. « En faisant le conservatoire, entre 1973 et 1974, sur les conseils de proches et d'amis qui tenaient à ce que je fasse carrière dans la chanson, cela m'a beaucoup servi pour connaître les modes et les rythmes » ajoutera-t-il, lui qui a touché au chaabi et à l'andalou. Il a accompagné, par ailleurs, de grands noms de la chanson algérienne comme Taleb Rabah, Hasnaoui amechtouh et même Matoub Lounès lors de sa tournée en 1980. « J'étais au banjo soit le bras droit du chanteur sur scène. » Comptable de profession, Chérif Hamani précisera encore que la chanson ne fait pas vivre son homme, « si bien qu'il fallait choisir entre chanter et manger et lorsque vous avez une famille à charge, le choix est vite fait. C'est pourquoi je me suis consacré à mon travail qui me prenait aussi beaucoup de mon temps mais cela ne m'empêchait pas d'écrire des chansons durant le peu de temps libre que j'avais ». Malgré ces aléas, le conférencier précisera qu'il a été souvent sollicité pour animer des galas par des organisateurs de festivités. « J'ai toujours été sollicité pour animer des galas et ce, depuis ma première scène en 1981 à la maison de la culture de Tizi-Ouzou. Je répondais présent en fonction de mon agenda et des contraintes du travail ». À une question relative à son absence de huit années, lui qui a toujours était prolifique, Hamani dira que cela ne l'a pas trop affecté. « Non , je n'ai pas eu cette appréhension dans la mesure où mes fans me réclament et demandent mes anciens titres. » Revenant sur la situation de la chanson kabyle que beaucoup estiment en panne d'inspiration, Chérif Hamani a répondu sèchement par le contraire. « Non, je n'adhère pas à cette thèse car la chanson kabyle n'a jamais été sinistrée. Elle est toujours active et productive et ce, depuis la première sortie du disque de Cheikh Nordine en 1938, elle est toujours présente dans les bacs et en quantité. Mais cela dépend sous quel angle on le perçoit. J'estime que la chanson kabyle a connu une suite logique en fonction des générations et du goût de ces dernières. C'est un phénomène universel ». Il précisera qu'il a été tenu de s'adapter lui aussi aux réseaux sociaux, « un support remarquable pour la publicité et la promotion pour un artiste ». Interrogé s'il allait se produire un jour en compagnie de son fils présent dans la salle comme le fait Ait-Menguelat, Chérif Hamani ne pense pas le faire du fait que pour lui ses enfants, même s'ils aiment la musique, ne sont pas portés sur la chanson. « Maintenant, si l'un d'eux voudrait chanter, je le soutiendrai et l'aiderai. Pour l'heure, aucun ne semble intéressé par cela », dira-t-il.


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