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LA CHANCELLERIE MISE EN DEMEURE JUSQU'AU 25 JANVIER PROCHAIN Les avocats gèlent leur mouvement de protestation



Les robes noires ne feront pas grève et par voie de conséquence, ils ne boycotteront pas la cérémonie portant ouverture de l'année judiciaire. La décision a été prise, à l'issue d'une réunion houleuse des membres de l'assemblée générale de l'Union des barreaux d'Algérie qui s'est tenue à Zéralda.
Abder Bettache (Alger Le Soir) - C'est en queue de poisson, qu'a pris fin hier, la réunion des représentants des robes noires après quatre heures d'intenses débats concernant la suite à donner aux propositions faites mercredi dernier par le ministre de la Justice, aux représentants des robes noires. Une réunion qui s'est tenue à la demande du Garde des sceaux et lors de laquelle, M. Charfi a proposé à ses vis-à-vis des robes noires, des propositions à même de régler la crise. Ainsi, la proposition faite par le ministre de la Justice aux avocats, a été hier, au centre d'un large débat, au cours de laquelle, une partie des robes noires a réitéré sa détermination à aller au bout de ses revendications. Il a fallu que les partisans du «gel» du mouvement de protestation usent de tous les arguments pour que l'assemblée générale cède sur le principe de la suspension de la grève générale. A ce propos, il est important de noter que le ministre de la Justice a proposé dix-huit points consignés dans un procès-verbal signé entre les deux parties et à travers lesquels, ce dernier s'est engagé à prendre en charge les revendications des robes noires. Ces derniers ont dès lors, fixé la date du 25 janvier prochain. «Dans le cas où les engagements de la tutelle ne sont pas appliqués, l'assemblée générale qui est restée ouverte mettra en exécution ses décisions dont celle de la grève générale», a-t-on expliqué. Pour rappel, la corporation des avocats avait décidé de mettre en exécution sa menace de grève générale à partir du 2 décembre prochain. L'Union nationale des barreaux d'Algérie avait annoncé une grève nationale du 2 au 9 décembre prochain, pour protester contre la dégradation des conditions de travail des robes noires. Le boycott de toutes les audiences du 2 au 9 décembre, indiquent des membres du barreau d'Alger, a été décidé après plusieurs réunions des représentants des différentes régions. Il semblerait également que les robes noires iraient, par ailleurs, vers un boycott de la cérémonie officielle de l'ouverture de l'année judiciaire 2013. D'ailleurs, des avocats inscrits au barreau d'Alger estiment que «les avocats ne peuvent faire marche arrière, même si Me Bourayou reconnaît en Charfi «un homme de terrain qui connaît bien le secteur», il refuse, néanmoins, que sa corporation soit «traînée dans des promesses qui risquent de ne pas aboutir». Déterminés à mettre en exécution leur appel, début décembre prochain, les avocats estiment que leur «profession ne cesse de subir des dégradations et l'inconsidération qui lui nuisent sérieusement et qui risquent, à terme, de pénaliser les justiciables». Selon un autre avocat, «il s'agit, aujourd'hui, soit de défendre les acquis de notre profession soit de se mettre sous l'autorité de la chancellerie». Le bras de fer entre les deux parties pourrait prendre des proportions inattendues. Face à cette situation, la chancellerie a entrepris depuis quelques jours plusieurs actions auprès des représentants des avocats afin de «désamorcer la crise». En effet, Mohamed Charfi a réagi à la menace de grève des robes noires. Et pour afficher sa disponibilité à désamorcer la crise, le Garde des sceaux a indiqué qu'il n'a pas été saisi officiellement de ce mouvement de débrayage. «La famille des avocats regorge de compétences à même d'emprunter la meilleure voie pour régler ce problème à travers le dialogue qui leur permettra d'exprimer leurs revendications», a soutenu Mohamed Charfi, insistant que «la voie du dialogue est ouverte par le ministère de la Justice à tous les partenaires sociaux, qu'il s'agisse des avocats, des greffiers ou des autres catégories relevant du secteur ». Prenant le soin de souligner que «toutes les questions étaient inscrites pour la période post-électorale », le Garde des sceaux a aussi affirmé que le dialogue a ses propres normes et requiert d'abord la bonne foi de la part des partenaires qui doivent penser en premier lieu à l'intérêt commun des parties en concertation.


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