Algérie

LA CENTRALISATION DE LA DECISION ET LE PRIX DU BARIL À L'ORIGINE DU FLEAU Corruption à Sonatrach : les explications de Attar



LA CENTRALISATION DE LA DECISION ET LE PRIX DU BARIL À L'ORIGINE DU FLEAU Corruption à Sonatrach : les explications de Attar
L'ancien P-dg de Sonatrach qualifie la centralisation d'erreur fatale commise par les responsables du département de l'Energie, car elle a permis l'émergence de plusieurs intermédiaires entre les responsables de l'entreprise et ceux du ministère (de l'Energie et des Mines). Ce qui, dit-il, encourage indirectement les actes de corruption.
Si l'affaire Sonatrach (ou plus précisément Sonatrach 2) n'a pas encore livré tous ses secrets, ses répercussions pourraient déjà peser sur les responsables, tous niveaux hiérarchiques confondus, de l'entreprise. C'est du moins ce qu'appréhende 'un vieux pétrolier", Abdelmadjid Attar, ancien P-dg de cette importante compagnie nationale. Invité hier au Forum de Liberté, M. Attar, qui s'est dit 'désolé et attristé" du scandale secouant sont ancienne entreprise, a laissé entendre, en effet, que 'cela doit être douloureux" pour les gens de Sonatrach encore en exercice. 'Avec ce qui vient de se passer, les cadres ne doivent certainement pas se sentir tranquilles pendant l'exercice de leur métier, encore moins pour prendre des initiatives", estime-t-il. Mais qu'est-ce qui a fait que la corruption a tout d'un coup ébranlé la plus importante entreprise nationale, sachant que la rente pétrolière représente 98% du PIB ' Selon son ancien responsable, le phénomène de la corruption s'expliquerait par deux raisons essentielles : l'abondance de l'argent et la centralisation des décisions. M. Attar, qui avait hérité du poste de P-dg Sonatrach vers la fin des années 1990, lorsque les caisses de l'entreprise, se rappelle-t-il, étaient presque vides dès lors que le prix du baril de pétrole avait sensiblement chuté, estime que 'l'argent à flots" serait l'une des raisons qui encouragerait les actes de corruption. Il rappelle que les caisses de Sonatrach n'ont jamais été autant renflouées que lors de la dernière décennie avec un prix du baril autour de 100 dollars. Parallèlement, la production a connu une augmentation jamais égalée auparavant. Cependant, regrette M. Attar, la croissance n'a pas accompagné cette dynamique et est restée figée à 2% depuis 2006. Autrement dit, la manne financière générée par le pétrole n'est pas suffisamment exploitée dans les investissements économiques. S'agissant de la centralisation des pouvoirs, donc des décisions, l'ancien P-dg de Sonatrach estime que c'est l'erreur fatale commise par les responsables du département de l'Energie.
D'après lui, cette centralisation a permis automatiquement l'émergence de plusieurs intermédiaires entre les responsables hiérarchiques de l'entreprise et ceux du ministère (de l'Energie et des Mines). Ce qui, dit-il, encourage indirectement les actes de corruption. 'Plus il y a des intermédiaires, plus la corruption est encouragée", a-t-il martelé. Maintenant qu'elle est portée sur la place publique, la corruption risque-t-elle de remettre en cause la crédibilité de Sonatrach et, par ricochet, se répercuter négativement sur son développement ' M. Attar estime que 'le coup dur" se fait déjà sentir, mais seulement sur le plan interne.
En revanche, dit-il, à l'échelle internationale, il n'y aurait pas lieu de s'inquiéter pour l'avenir de l'entreprise. Pour lui, 'il n'y a aucune raison pour que les partenaires de Sonatrach s'inquiètent, vu que les actes de corruption engagent des individus et non pas l'entreprise".
F A


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