Le quitte ou double de l?UGTA
Le congrès de la centrale syndicale, prévu pour mars prochain, interviendra dans un contexte bien particulier, marqué notamment par l?affaiblissement de l?UGTA et par la commémoration du onzième anniversaire de la disparition du syndicaliste Abdelhak Benhamouda, assassiné le 28 janvier 1997. En effet, les congressistes, qui devront se retrouver durant le mois de mars, auront la lourde tâche ? au-delà de l?enjeu de la réélection de Sidi Saïd ? de redorer le blason terni de l?UGTA. Aujourd?hui, force est de constater que la centrale syndicale n?a jamais connu une période aussi difficile, littéralement « effacée » par le dynamisme des syndicats autonomes qui ont démontré leur ancrage dans le monde du travail, en appelant à une grève nationale les 15 et 16 janvier 2008. Une grève à travers laquelle ses initiateurs ont tenu à exprimer leur rejet d?une grille des salaires qui ne répond pas aux attentes, voire aux besoins des fonctionnaires. Les augmentations accordées aux travailleurs sont loin de constituer, faut-il le souligner, une source de satisfaction pour les salariés de la Fonction publique, dans la mesure où l?inflation galopante et la hausse tous azimuts des produits à large consommation leur confèrent une portée moins significative. A présent, le malaise social est tel que la protesta ne cesse de gagner du terrain, faisant chaque jour des émules dans le camp des contestataires de la nouvelle grille des salaires, qualifiée par les syndicats autonomes de « supercherie ». C?est justement dans ce contexte que l?UGTA va commémorer le onzième anniversaire de l?assassinat de son ex-patron, Abdelhak Benhamouda, lequel était connu pour son autonomie vis-à-vis des décideurs, n?hésitant pas à dénoncer, parfois avec vigueur, le traitement des dossiers économiques, contrairement à Sidi Saïd qui s?est surtout distingué par son alignement total sur la politique de démantèlement du tissu économique national lancée par le gouvernement. Il s?est d?ailleurs tout autant distingué par son prompt et sans réserve soutien aux mandatures du président de la République. Onze ans après l?assassinat du plus populaire dirigeant syndicaliste algérien, la centrale syndicale bat de l?aile, à l?image d?ailleurs des dizaines d?entreprises en difficulté qui agonisent doucement mais sûrement à travers le pays. C?est notamment le cas à Constantine où la plupart des entreprises sont dans la tourmente, « lâchées » par l?UGTA. Abdelhak Benhamouda était justement un fils de cette ville. Orateur au charisme incomparable, il savait mobiliser les travailleurs et avait exprimé un peu avant sa disparition son intention de fonder un parti politique qui défendrait « l?ordre républicain et les libertés individuelles et collectives ». Il fut assassiné le 28 janvier 1997, en début d?après-midi, alors qu?il quittait la Maison du peuple, située à la place du 1er Mai. Pour rappel, ce leader syndical avait déjà fait l?objet d?une tentative d?assassinat en 1993, au moment où il quittait son domicile, sis à Kouba, dans la banlieue d?Alger.
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Posté Le : 28/01/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Lydia R.
Source : www.elwatan.com