La célébration de Yennayer toujours vivace dans la région de Khenchela

KHENCHELA - Le rituel de célébration de Yennayer reste très vivace dans les campagnes de la wilaya de Khenchela où bon nombre de familles continuent à perpétuer les traditions héritées depuis des temps immémoriaux pour marquer l'avènement du premier mois du calendrier amazigh.
Selon M. Laroussi de l'université Abbès-Laghrour de Khenchela, "si les festivités de Yennayer ont cours tout au long du mois, il est préférable, lorsque les moyens le permettent, de le fêter le premier jour de son avènement, c'est-à-dire le 12 du mois janvier du calendrier grégorien".
La fête du nouvel an amazigh, connue dans cette région des Aurès sous le nom de "Akhnouche el aâm", était marquée par diverses réjouissances culinaires collectives, suivies de veillées et de rencontres conviviales pour commencer l'année sous de bons auspices et invoquer la fertilité et la prospérité.
La tradition veut également que pour commencer l'année sous de bons augures, il importait de renouveler "sa garde robe", d'acheter des vêtements neufs et de se débarrasser des vieux ustensiles de cuisine généralement en terre cuite en les jetant bien loin du domicile familial pour les remplacer par des nouveaux.
Le calendrier amazigh qui selon des historiens avait été décrété en l'an 950 avant Jésus-Christ par le roi berbère Chechnaq pour marquer la date de sa victoire sur le pharaon égyptien Ramsès III, est aussi lié au cycle agraire et son premier mois donne lieu à de nombreuses activités agricoles comme la plantation de nombreuses variétés d'arbres selon la chronologie des jours, le début des soins à apporter aux animaux domestiques notamment le renouvellement des ruchers et autres activités basées sur l'observation des cycles des saisons.
Les associations de sauvegarde du patrimoine qui ont organisé jeudi, à la maison Ali-Souai de Khenchela, une fête pour marquer l'avènement de Yennayer ont tenu à souligner l'importance de relancer les traditions liées à la célébration de cet évènement comme "partie intégrante du patrimoine matériel et immatériel de la nation", tout comme la célébration du nouvel an de l'Hégire et du nouvel an grégorien.