Largument avancé pour expliquer cette demande qui pourrait être satisfaite dans « deux mois » : passée, « dès que les conditions de sécurité le permettront » sous la responsabilité de l'ONU, cette force de 8.000 soldats ouest-africains serait éligible, après un vote au Conseil de sécurité, à des financements du Département des opérations de maintien de la paix. En attendant le règlement de cette question d'argent qui pourrait expliquer l'inertie de la Misma, il est demandé aux Etats contributeurs de troupes de financer le déploiement de leurs soldats pendant les trois premiers mois, le temps que des contributions internationales soient décaissées. Paris, qui gardera ses troupes au Mali jusqu'en juillet, a demandé, mercredi, au SG de l'ONU, de lui rendre compte, avant fin mars, de la possibilité de mettre sur pied cette force à la lumière de la « mission d'évaluation » sur le terrain. Les membres du Conseil de sécurité, qui ont pris acte, mercredi, de l'engagement des Français à « assurer la sécurité des observateurs des droits de l'Homme » après les exactions que les soldats maliens auraient commises dans le nord du pays contre les populations touarègues, insistent sur la nécessité de mener un processus politique de réconciliation. « Il est essentiel de créer les conditions de transformation de la Misma en opération de maintien de la paix », déclare le chef de l'Etat ivoirien, Alassane Ouattara, reconduit pour un an à la tête de la Cédéao. « Je souhaite à ce titre une étroite coordination entre la Cédéao, l'Union africaine, les autorités maliennes et le Conseil de sécurité pour définir un mandat conforme à nos objectifs de maintien de la paix et de lutte contre le terrorisme », dit-il à la clôture du sommet, ouvert mercredi. Selon plusieurs dirigeants africains, la question du mandat d'une telle force ' « maintien » ou « imposition de la paix » ' doit être examinée attentivement. « Cette transformation ne devrait pas nous détourner des opérations en cours sur le terrain. C'est une simple indication qu'une fois la paix revenue, nous aurons besoin du soutien du système des Nations unies sur les plans logistique et financier », explique Kadré Désiré Ouédraogo, le président de la Commission de la Cédéao qui a, dans le communiqué final, appelé au déploiement de l'armée malienne sur l'ensemble du territoire, au « désarmement de tous les groupes armés », à l'ouverture d'un dialogue et la mise en 'uvre de la « feuille de route » pour le retour à la normalité institutionnelle avec la tenue des élections d'ici fin juillet. « S'il y a aujourd'hui des actions militaires, ça ne pourra pas être efficace à longue durée s'il n'y a pas aussi un dialogue, des efforts politiques et diplomatiques », estime à Ouagadougou, la directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova. L'ONU met déjà en garde contre une recrudescence des tensions ethniques et religieuses.
MESSAHEL RAPPELLE L'APPUI DE L'ALGERIE AU MALI
Les objectifs définis par la communauté internationale pour une sortie de crise « viable et durable » au Mali, demeurent « pertinents », souligne, dans son intervention, Abdelkader Messahel, rappelant que la sortie de cette crise passe par « la restauration de l'intégrité territoriale du Mali, la lutte contre le terrorisme et le crime organisé et le retour à la légitimité démocratique et le dialogue national ». « Ces objectifs structurants, dit-il, ont été développés par l'Algérie lors du sommet de la Cédéao, tenu à Abidjan en avril 2012, qui s'est particulièrement appesanti sur le terrorisme et le crime organisé qui « constituent fondamentalement la cause profonde de la crise que connaît le Mali et l'insécurité que vit la région ». Messahel, qui s'est félicité de la prise de conscience partagée par tous sur la nature de cette véritable menace et de l'adoption, par la Cédéao, au cours de ce sommet, d'une stratégie de lutte contre le terrorisme et le crime organisé, a indiqué, s'agissant du dialogue inter-malien, qu'il « doit impliquer les acteurs qualifiés et qu'il constitue, en définitive, un élément incontournable pour une sortie de crise durable ». Le représentant du chef de l'Etat, qui a évoqué l'appui apporté par la communauté internationale au Mali, a rappelé que la solidarité de l'Algérie avec son voisin du Sud s'est toujours exprimée dans les moments difficiles, y compris depuis le début de la crise. « L'Algérie, dit-il, a contribué aux plans financier et humanitaire pour aider à une conduite plus apaisée de la transition. Elle a contribué aussi au renforcement des capacités humaines et matérielles de l'armée et des forces de sécurité ». Au-delà, a-t-il poursuivi, l'Algérie « consent d'énormes moyens pour la sécurisation de ses frontières avec le Mali et mène une lutte déterminée contre le terrorisme dans la région, contribuant, ainsi, à l'affaiblissement des capacités de ce fléau, comme l'atteste la neutralisation totale du groupe terroriste qui a attaqué le site gazier d'In Amenas ».
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Posté Le : 01/03/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Djamel Boukirne
Source : www.horizons-dz.com