Algérie

La Cédéao «regrette» le décret sur le retour à un pouvoir civil



La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a «regretté» que les autorités de la transition malienne n'aient pas attendu la fin de négociations avec elle pour fixer l'échéance d'un retour des civils au pouvoir, et souligné dans un communiqué publié mardi soir que le dialogue continuait. Le chef de la transition malienne, le colonel Assimi Goïta, a signé lundi un décret stipulant que les militaires gouverneraient jusqu'en mars 2024 avant de rendre le pouvoir aux civils à l'issue de cette période dite de transition. La Cédéao a renvoyé samedi à un sommet prévu le 3 juillet une décision sur la levée éventuelle des sanctions, faute d'accord entre ses membres. La Cédéao a dit mardi soir «prendre acte» du décret. «Elle regrette que cette décision ait été prise à un moment où les négociations se déroulent encore en vue de parvenir à un consensus», a-t-elle ajouté. Le médiateur de la Cédéao, le Nigérian Goodluck Jonathan, «poursuivra les échanges avec les autorités du Mali en vue de parvenir à un chronogramme (calendrier) mutuellement acceptable», a-t-elle conclu. Le porte-parole du gouvernement malien, le colonel Abdoulaye Maïga, a assuré ne craindre «absolument pas» un accès de tension avec la Cédéao. Au contraire, le décret «est une preuve très éloquente de la volonté de dialogue» des autorités, a-t-il déclaré lundi soir à la télévision publique. Les autorités ont estimé que les pourparlers avec la Cédéao étaient assez «avancés» pour promulguer ce décret sans en attendre la fin, a-t-il expliqué. La Cédéao a accordé jusqu'alors 16 mois supplémentaires aux militaires. Elle réclame aussi de Bamako un calendrier détaillé des actions à mener pour tenir les élections. Elle dit qu'elle lèvera les sanctions à mesure que ces actions auront été accomplies. Maintenant que la durée de la transition est fixée, «l'élaboration d'un chronogramme est fort aisée, en tout cas sa publication est imminente», a affirmé le colonel Maïga. Elle est suspendue à l'adoption du projet de loi électorale par le Conseil national de transition (CNT), a-t-il ajouté. Le CNT, installé par les militaires, fait office de Parlement.


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