Algérie

la cécité des services de Saïd Barkat



La rentrée des classes a été retardée de quelques jours en raison des travaux de réfection.Le chantier de la Grande Mosquée d'Alger a fait une victime : l'Ecole des sourds-muets de Mohammadia a été délocalisée vers un établissement de l'enseignement général à Rouiba qui est dépourvu des commodités nécessaires. Sur place, rien n'attendait cette catégorie : équipements absents et personnel spécialisé réduit.
«Les élèves souffrent du froid glacial des derniers jours. La chaudière, installée il y a tout juste quinze jours, n'est pas encore fonctionnelle. La Direction de l'action sociale (DAS) a ramené des bains d'huile. En plus d'être en nombre insuffisant, ces appareils tombent souvent en panne en raison des chutes de tension. La surveillante de l'internat reste éveillée toute la nuit pour relancer le compteur qui saute. Un incendie s'est déclaré dans le compteur électrique», raconte un parent dont l'enfant se trouve dans l'internat de l'établissement aménagé à la hâte par les services de la solidarité. Les élèves se retrouvent après leur départ de l'ancienne structure de Mohammadia dans une structure de la périphérie de Rouiba, cédée par le ministère de l'Education.
La rentrée des classes a été retardée de quelques jours en raison des travaux de réfection. «Les travaux ne s'arrêtent pas depuis plusieurs mois. Les enfants et le personnel de l'établissement doivent enjamber des gravats. Tous est à refaire : les classes destinées à l'enseignement général sont trop vastes pour nos groupes qui sont d'à peine 12 apprenants. La cour est inadaptée, les murs sont délabrés. On regrette tous les espaces de Lavigerie (Mohammadia). L'internat, qui accueille une dizaine d'enfants, manque de tout aussi. Cette catégorie, qui a des besoins spécifiques, ne mérite-t-elle pas un égard des services de Barkat '», s'indigne une enseignante. Le personnel éducatif est absent aussi dans cette école spécialisée, l'une des plus importantes en Afrique du Nord.
«Nos voisins nous enviaient la structure de Mohammadia, laissée par les Pères Blancs. L'Algérie indépendante a repris bien en main la structure. Mais les autorités, ces dernières années, ont tout abandonné. La structure a vu l'arrivée de plusieurs nouveaux directeurs qui n'ont rien apporté de nouveau. Le Centre national de formation du personnel des établissements pour handicapés (CNFPH) de Constantine ne forme pas suffisamment d'enseignants. Après la période de démutisation de deux ans, les élèves commencent une scolarité identique à celle de l'enseignement général. Sans enseignants spécialisés, la réussite de ces enfants n'est plus possible», regrette une enseignante.
Située sur le terrain dégagé pour la construction de la Grande Mosquée d'Alger, l'Ecole de Mohammadia ouverte dans les anciens locaux des Pères Blancs de l'ex-Lavigerie, a été abandonnée et les élèves devaient, dans un premier temps, être transférés dans les deux autres centres spécialisés d'Alger (Boulevard Krim Belkacem et Baraki). Le personnel et les parents d'élèves ont protesté contre cette décision qui a été abandonnée. La Direction de l'action sociale (DAS) a promis une nouvelle structure. «La DAS est souvent venue à l'école et promis qu'un projet d'une école spécialisée sera réalisé à Bab Ezzouar. La direction a promis de nous communiquer le taux d'avancement des travaux. On n'y croit pas trop. Ce projet ne sortira pas de terre de sitôt. Nous risquons d'attendre longtemps», s'indignent les travailleurs de l'école.


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