Algérie

La cavale de Sïf El Islam prend fin : Sera-t-il livré à la CPI '


La cavale de Sïf El Islam prend fin : Sera-t-il livré à la CPI '
Belle revanche des rebelles qui tiennent enfin leur trophée de guerre. Mais les témoignages de Seïf El Islam risquent de glacer le sang de certains membres du CNT. Et de Sarkozy…
Fin de cavale pour le dernier fils d'El Gueddafi qui faisait encore tressaillir de peur les Libyens, craignant encore un coup fourré de ce jeune homme qui promettait de mettre le feu à  la Libye. Seïf El Islam El Gueddafi a été, en effet, arrêté hier dans la région de Oubari, dans le sud de la Libye, par la brigade Abou Bakr Seddik de Zenten. Le ministre de la Justice et des Droits de l'homme, au sein du Conseil national de transition (CNT), Mohammed Al Allagui, a confirmé la capture du fils cadet d'El Gueddafi sans donner plus de précision. Mais au-delà du lieu des suites à  donner, sa présentation devant la justice libyenne ou la Cour pénale internationale (CPI), l'arrestation de Seïf El Islam, 39 ans, signe l'écroulement du dernier pilier du régime de feu El Gueddafi. Il aura été longtemps présenté comme le successeur tout désigné de son père. On saisit mieux ses fameux discours aux accents comminatoires au tout début du conflit, quand il menaçait – joignant le geste à  la parole – les révolutionnaires de les éradiquer. Ironie du sort, cet homme, si craint, s'est fait prendre par ceux-là mêmes à  qui il promettait l'enfer. Seïf El Islam, c'est aussi le deuxième visage apparent du régime libyen après son père. Sans aucune fonction officielle, et malgré une vision «modernisante» de la Jamahiriya qu'on lui prête, il a tout de même fini par se ranger sans réserve avec son papa de «guide».     Si d'aucuns trouvaient un peu d'humour dans les prestations théâtrales d'El Gueddafi truffées de «Zenga, Zenga», au plus fort de la guerre civile, Seïf El Islam a été tout au long des huit mois, le visage détestable, et pour beaucoup de Libyens, le diable en personne.Qui ne se souvient pas de Seïf El Islam paradant dans la nuit du 22 au 23 août dernier devant les journalistes étrangers en assurant que tout allait «bien» à  Tripoli, quelques heures seulement avant la chute de Bab Al Azizia, QG de son père ' C'est que Seïf Al Islam, plus que son père peut-être, est le symbole même de l'arrogance à  toute épreuve. Un procès sulfureux en perspective Il est curieux de le voir maintenant qu'il est entre les mains des rebelles, mais surtout de l'écouter. Ceci pour le destin chaotique du personnage. S'agissant de son procès en lui-même, le monde entier réclame, depuis hier, que le fils d'El Gueddafi soit jugé devant la Cour pénale internationale dans un procès juste et équitable. Après les lynchages sauvages de son père et son frère Mouatassam à  Syrte, Seïf El Islam est le dernier du clan qui pourra raconter les derniers jours de son père et la chute de son régime. Plus encore, le monde s'attend légitimement à  ce que l'ex-porte-parole de son père pointe un doigt accusateur sur, cette fois, ceux qui ont tiré les ficelles et ceux que la mort d'El Gueddafi arrange beaucoup. Il pèse en effet de trop forts soupçons d'implication dans les méfaits du régime, mais aussi de corruption sur plusieurs membres du CNT. Les témoignages de Seïf El Islam risquent d'être des pavés dans la mare déjà bien sale de la Libye version Abdeljalil, où tous les coups sont permis. Il va de soi que des pays comme le Qatar et les Emirats, qui ont activement participé aux opérations, ne devraient pas apprécier les déclarations du fils d'El Gueddafi. Idem pour la France du duo Sarkozy-BHL et les Etats-Unis.   Faut-il rappeler que Seïf El Islam avait accusé le président Sarkozy d'avoir profité de l'argent libyen pour financer sa campagne électorale en 2007. C'est dire que si Seïf El Islam devait parler, ses propos risqueraient d'exploser comme une bombe à  la figure du candidat Sarkozy. Le procès de Seïf El Islam sera pour ainsi dire l'ultime rebondissement d'un feuilleton de mauvais goût du régime de feu El Gueddafi, dans lequel ce jeune homme a joué un rôle-clé. Avec la précision cette fois que le suspense est déjà à  son comble sur ce que va dire «l'acteur».
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)