Algérie

La Casbah menacée


Angoisse - Le stockage de produits toxiques et dangereux n'est pas récent. Le danger aussi.
«Nous sommes des survivants en sursis», déclarent des riverains de la rue Amar-El-Kama et de la place de la Régence au niveau de la Basse-Casbah. «Nous sommes des morts-vivants», renchérissent ceux de Soustara, de Bab-Djeddid au niveau de la Haute-Casbah. «Nous sommes sur un volcan», disent les habitants de l'ex-rue des Sarrasins et Bir-Djebbah et la rue N'Fissa au centre de la Casbah.
C'est en ces termes que les habitants de ce quartier historique expriment leur angoisse lorsque nous abordons avec eux la question de l'implantation sur les lieux de certaines activités jugées dangereuses pour la santé et la vie d'autrui.
Des ateliers de confection ont accaparé plusieurs caves, des ferronniers utilisent de l'acétylène et de l'acide dans des locaux aménagés au bas de vieilles bâtisses' A quelques encablures de la mosquée Ketchaoua, des produits pyrotechniques sont stockés. «Le stockage de ce genre de produits dangereux au niveau de certains locaux et de certaines caves de La Casbah n'est pas récent. Des accidents et des incidents sont souvent signalés, sans que personne daigne intervenir pour mettre le holà à ce genre d'activités dangereux pour la santé et la sécurité des habitants de La Casbah», dénonce un artisan bijoutier de la Basse-Casbah. Au niveau de l'ex-rue de la Lyre, un local situé au bas d'un immeuble qui menace ruine a été transformé par son propriétaire en une fabrique de sachets en plastique.
Un peu plus haut, un local a été transformé en hangar pour le stockage de certains produits en nylon. Le risque d'incendie est énorme, avec des câbles électriques usés et un taux d'humidité élevé dans les lieux. «La situation de ces petites unités à risque implantées en milieu urbain et sous des immeubles est connue des autorités locales, que nous avons sollicitées à plusieurs reprises pour parer au pire. Malheureusement, nous n'avons pas d'assemblée élue, et ceux qui gèrent les affaires de la commune, des administratifs désignés par l'administration, ferment les yeux, ce qui encourage la multiplication de ces unités qui rapportent des milliards de centimes en mettant en danger des milliers de vies humaines», clament des riverains de la rue Sidi Ben Ali, au centre de La Casbah. «Il n'existe pas d'autre explication au mutisme des responsables locaux.
Soit il y a des complicités qui encouragent ce genre d'activité, soit les représentants installés par l'administration pour gérer les affaires courantes de la municipalité sont incapables de protéger leurs concitoyens. Dans les deux cas, c'est grave», ajoute un habitant de la rue Amar-Al-Kama qui sollicite l'intervention de l'association des amis de la Casbah.
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