Algérie

La Casbah et le syndrome Ali Betchin



La Casbah ce n'est pas seulement ces images d'Epinal, mais c'est surtout cette réalité : seuls souffrent gravement ceux qui y habitent et s'y morfondent. Les douirette s'affaissent, il n'en reste que quelques pans mais surtout des ruelles crasseuses et des placettes transformées en décharges. Que de fois n'a-t-on pas pourtant souhaité sa fermeture et que de fois cette décision, ne recevant pas l'aval, été reportée sine die. Plusieurs propriétaires, organisés en association, ne semblent pas trop décidés à s'entendre et les occupants ne décident pas encore à accepter qu'on les reloge dans des chalets loin de l'endroit qui les a vu naître et dont certains tirent profit. L'ex-P/APW d'Alger a eu des mots durs pour expliquer la situation d'abandon dans laquelle s'est trouvée la « Kassouba ».Selon Zaïm Mahmoud, l'Etat s'est désengagé et seule la wilaya d'Alger s'en est occupée, en décidant d'octroyer un million de dinars aux 900 propriétaires de batisses nécessitant une réelle réhabilitation(El Watan du 3 novembre 2007). Les propriétaires, dont la plupart ont quitté les lieux au lendemain de l'indépendance, n'ont pas accepté cette opération. « Seuls neuf dossiers ont été déposés au niveau de l'administration », a expliqué Mahmoud Zaïm en affirmant que les problèmes d'héritage expliquent en partie l'échec des opérations. « Depuis l'indépendance, pas moins de 6800 logements ont été distribués, mais le laisser-aller a fait que les opérations, échelonnées sur plusieurs années, n'ont pas été concluantes », regrette-t-il, en assurant que des associations, qui se sont établies dans le vieux quartier, ont été associées au travail sur La Casbah. « Si l'on tient compte du taux d'occupation de logement national (TOL) , qui est de 6, il est permis d'affirmer que pas moins de42 000 personnes ont bénéficié de ces logements, sachant que le nombre actuel des habitants de la vieille ville, aux contours définis, ne dépasserait pas les 60 000 », signale-t-il. Preuve de l'abandon de l'Etat et de l'indifférence des habitants, les travaux de renforcement dans les des édifices emblématiques de la Citadelle, telle que la mosquée Ketchaoua, fermée depuis le Ramadhan dernier, car représentant un danger pour les fidèles. Elle ne reçoit pas les travaux nécessaires ; la pose des échafaudages fut arrêtée sans que les riverains qui veulent voir retentir à nouveau la voix du muezzin n'en connaissent les vrais raisons. Des projets sont entrepris mais jamais concrétisés, et la population n'y est jamais associée ou informée à temps. La situation concerne également la mosquée Ali Betchin qui a été fermée et dont les travaux de rénovation trainent en longueur. Des spécialistes de La Casbah parlent d'ailleurs du « Syndrome Ali Betchin » pour des constructions qui subissent des travaux qui ne sont jamais achevés. L'endroit s'est amoché puisque les autorités de la daïra ont fait construire un marché qui s'est agrandi à mesure que les vendeurs à la sauvette y affluent. La vieille medina connaît ces jours-ci des travaux, comme ces fouilles archéologiques qui occupent la grande partie de la place des Martys, à l'emplacement des vieilles demeures des Deys de l'époque ottomane. Mais, qu'en tirera la population comme avantages '


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