Algérie

La carte gagnante



L'Algérie touristique est un géant dormant qui sort de son sommeil. Le propos est d'un professionnel très aguerri de l'industrie internationale du tourisme. Cette déclaration faite à une chaîne de télévision française corrobore un excellent reportage publié par le célèbre quotidien américain The Washington Post. Le fameux écrivain-journaliste américain, Henry Wismayer, en est l'auteur. Valeur sûre et très respecté dans les milieux du tourisme mondial, Wismayer a réalisé un fabuleux travail racontant un périple passionnant en Algérie. Le reportage a produit son effet parmi les amateurs américains de tourisme d'aventure et de découverte. Sa démarche, totalement journalistique, sans aucune accointance avec un quelconque office de tourisme, a ouvert les yeux à des dizaines de milliers de lecteurs sur un espace nouveau, encore inexploré, tout à fait vierge et dont la beauté réside dans l'impressionnante diversité des paysages, la richesse de la culture et l'hospitalité de la population. Le journaliste ne s'y est pas trompé. La même description est faite de l'Algérie par des producteurs de contenus sur Internet, venus des quatre coins du monde. Dans toutes les vidéos postées sur les réseaux sociaux, il se dégageait des réactions de surprise, comme si tout ce beau monde découvrait un nouveau continent. Dans cette accélération sans précédent de la mise en lumière de l'Algérie, les Jeux méditerranéens d'Oran ont joué un rôle décisif. Et pour cause, en plus des paysages à couper le souffle du nord au sud, en passant par les Hauts-Plateaux, les sites archéologiques et des casbahs impressionnants d'authenticité, le «reste du monde» a découvert un pays avec des infrastructures, une vision claire de la voie à prendre et une détermination à se placer dans le gotha du tourisme international. L'Algérie n'est donc pas simplement une carte postale, mais un «produit vivant». On n'y fait pas du tourisme classique, on y expérimente une certaine manière d'appréhender la vie. Le journaliste, les influenceurs et les touristes anonymes disent tous avoir touché l'âme d'un pays et pas simplement dépenser de l'argent. Cette spécificité très algérienne qui donne de nouvelles sensations aux touristes, loin des clichés, dont se font valoir certaines destinations, a mis l'Algérie au centre d'un nouveau «business» plus saint qui propose de la culture, de la beauté naturelle à consommer. Le peuple est aussi un produit touristique, mais il ne se consomme pas, il fait réfléchir les visiteurs. Les professionnels les plus aguerris y ont vu une opportunité de réaliser du chiffre d'affaires. Ce n'est pas plus mal pour l'Algérie. Dans la longue liste des prétendants à l'investissement en Algérie, on retiendra une nouvelle chaîne hôtelière émiratie, Rotana, qui gère une centaine d'hôtels au Moyen-Orient, en Afrique, en Turquie et en Europe. Le premier complexe touristique de la chaîne, l'Azure Rotana Resort & Spa, sera implanté à Oran et ouvrira ses portes aux Algériens et aux étrangers en mars 2023.Les Emiratis, des spécialistes qui sentent les bons filons sont d'ores et déjà confortés par l'explosion des demandes de visas pour l'Algérie. Un phénomène, faut-il le souligner assez récent, mais très solide de par la nature des demandeurs de visas. Ce ne sont pas les fêtards et fauteurs de trouble qui se présentent aux consulats algériens à l'étranger, mais des personnes attirées par des images qui dégagent l'authenticité d'une nation, d'un peuple, d'une culture qui ne veut pas faire de compromis. Ceux qui entendent venir en Algérie savent qu'ils ne pourront jamais la dénaturer. Il y a donc des signes qui ne trompent pas quant à la prochaine émergence de l'Algérie en tant que destination touristique de premier ordre. Les pièces du puzzle se reconstituent un à un et les étoiles s'alignent doucement, mais sûrement. L'Etat, conscient de l'importance économique du créneau y travaille sérieusement. Il n'est pas besoin de rappeler tout l'effort réalisé autour des Jeux méditerranéens d'Oran. La fermeté des services de sécurité dans la traque de la maffia des plages fait ressortir la volonté de professionnaliser le secteur pour garder les Algériens chez eux. Ces derniers ne se sont pas précipités en Tunisie et ailleurs, car convaincus de la beauté de leur propre pays. Un plan astucieux est en passe d'être finalisé pour faire de l'Algérie l'un des rares pays où l'on peut faire du tourisme intense 12 mois sur 12, de la côte au Grand Sud en passant par ses montagnes. Il y aura de la place pour des dizaines de millions d'autres personnes. Le coup de starter a été donné. La machine s'ébranle, le géant se réveille enfin!


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