Algérie

La caravane



La caravane
Béni Maouche, salle de spectacle archicombleLa 4e édition du Festival Lire en fête de la wilaya de Béjaïa a démarré le 15 septembre à la Maison de la culture avec une ouverture sans tambour ni trompette.Désertée par tout public, excepté quelques rares enfants. Une exposition sur bâche, accrochée sur les murs du patio central de la Maison de la culture est proposée au public. Une édition désertée même par le premier responsable de la wilaya qui est pourtant «féru» des Festivals culturels et tout ce qui tient lieu de semaines culturelles.Une édition plutôt morne, sans slogan ni objectifs clairs, si ce n'est le propos officiel aux accents de langue de bois qui appelle de tous ses voeux la perspective de la lecture comme une indication à suivre. Le commun des citoyens, cependant est loin d'ignorer que les éditions se suivent et se ressemblent. Le programme de la 4ème édition est pratiquement le même que ceux des précédentes éditions. Sans potentiel d'attractivité, sans imagination, ni idée nouvelle, ni créativité, et en particulier sans tenir compte des évolutions sociétales, des mutations chez l'enfance et la jeunesse sur les plans de l'éducation à l'écologie et à l'environnement, le vivre-ensemble, le théâtre, le cinéma, le patrimoine, l'histoire, etc.Une caravane pour un festivalLe festival Lire en fête qui se déroule à la Maison de la culture du 15 au 29 septembre 2014 pour sa 4e édition est aussi outillé par une caravane artistique et culturelle qui a eu à marquer des haltes de deux jours dans chaque chef-lieu de daïra. Quatre daïras restantes des 19 que compte la wilaya de Béjaïa ont été sélectionnées de fait. Les 16 et 17 septembre, la caravane touristique et culturelle du festival Lire en fête s'est déplacée à l'extrême sud-ouest de la wilaya de Béjaïa, à savoir la daïra d'Ighil Ali, immense territoire des Ath Abbas. Les 22 et 23 septembre, c'est la daïra d'Ifri Ouzellaguen, autre territoire mythique pour avoir abrité le Congrès de la Soummam, le 20 Août 1956, d'accueillir la caravane. Celle-ci est allée à la rencontre des enfants y compris dans la rue et à l'intérieur de certaines écoles par des spectacles d'animations de clowns pour les inviter à participer massivement aux différentes activités de la caravane Lire en fête.Plus d'un millier d'enfants à Béni Maouche: un record historique. Les 22 et 23 septembre, la caravane a posé les valises à 1 004 mètres d'altitude, région de haute Montagne, aux ressources limitées, connue surtout pour le Festival national de la figue, au milieu des 28 villages qui constituent Béni Maouche, seule commune de la daïra.Pour la circonstance, le programme de la caravane du Festival Lire en fête, a été sensiblement amélioré, notamment pour la partie spectacle et animation et ce, afin de faire face au déferlement jamais constaté des enfants de la daïra de Béni Maouche. Une affluence record et historique. Jamais une telle participation n'a été enregistrée.Un convoi de bus jaune a été réquisitionné par la commune de Béni Maouhe dans le but d'acheminer les élèves des quelque 13 écoles primaires, autorisés par leurs directions et accompagnés de leurs enseignants vers les activités de la caravane culturelle et artistique du Festival Lire en fête. Deux journées mémorables et historiques pour les enfants de cette région. Les différents volets de la caravane ont fonctionné à fond et sans interruption du matin jusqu'en fin de journée. Les ateliers pédagogiques (atelier-test culturel, dessin, lecture de conte) ont tout épuisé le matériel pédagogique, les formulaires de questions, les supports de dessins, etc.Le bibliobus (bibliothèque mobile) de la direction de la culture, a été l'objet de toutes les curiosités et a enregistré une fréquentation très encourageante. Les spectacles d'animation en fin de journée sont un autre aspect de l'activité qui représente un pôle d'attraction important pour les enfants. Des prestations de qualité ont été discernées:lecture de contes, théâtre pour enfants, clowns, sketchs, comédie, magie, etc., ont fonctionné à plein régime durant les deux journées.Des cadeaux, toujours en rapport au livre et à la lecture, comme c'est le cas dans chaque daïra, ont été distribués pour les meilleurs élèves sélectionnés suite aux concours initiés de chaque atelier pédagogique. D'autres cadeaux ont été distribués hors concours pour les enfants qui présentent d'autres qualités, en l'occurrence l'assiduité, la discipline, la qualité d'accompagnement, l'éveil artistique, etc. Les enfants qui présentent des handicaps ne sont pas en reste, car des égards particuliers leurs sont réservés. Lors de l'accueil dans la commune de Béni Maouche, M.Djamel Benahmed, cadre à la direction de la culture de Béjaïa et responsable de la caravane artistique et culturelle, a été conquits par l'émotion lorsqu'on lui a confié que c'est la première fois qu'on vient les voir à Béni Maouche avec une offre culturelle de cette qualité, et de surcroît en direction de l'enfance et de la jeunesse. Le secrétaire général de la commune, M.Habarbache Mohand Laïd renchérit et relance la séquence émotion, en annonçant que la priorité de la commune va à l'éducation et la culture, sachant que la jeunesse est le véritable investissement pour l'avenir de la commune, de la wilaya et du pays.Après la haute montagne, la vallée de la Soummam au sud-ouest de la wilaya, la caravane, comme dernière station, se remet en mouvement cette fois-ci vers le nord-est de la wilaya de Béjaïa en jetant ainsi l'ancre dans une daïra maritime, Aokas, l'espace de deux jours, les 25 et 26 du mois en cours.«La caravane s'inscrit dans une logique de l'action culturelle. Elle se déplace vers une population ciblée avec une approche planifiée et des objectifs à atteindre», nous déclare M.Djamel Benahmed en ajoutant que «l'un des buts de la caravane, c'est de susciter la curiosité, l'engouement et l'envie de la lecture, notamment chez l'enfance et la jeunesse.Partout dans le monde, notamment en Europe et en Amérique du Nord, les gens lisent. Ils lisent des livres, des romans, des magazines, etc., partout où ils se trouvent, dans les espaces publics, les transports en commun (bus, train corail, TGV, métro...), sans parler évidemment des espaces conventionnels dédiés à la lecture. Nous entretenons cet idéal de faire de l'acte de lire un marqueur fondamental de notre société et en faire un repère civilisationnel, et c'est peut-être le défi de la culture». La clôture du Festival Lire en fête a eu lieu hier à la Maison de la culture. C'est ainsi que prend fin cette nouvelle édition qu'on a voulu enfermée dans «la logique du huis clos» entre les quatre murs de la Maison de la culture que la caravane a heureusement, libéré en provocant la rupture avec toute forme de sédentarité.




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