Algérie

La candidature du maréchal al-Sissi pavée de difficultés



La candidature du maréchal al-Sissi pavée de difficultés
Des procès à foison pour contrôler la société en prévision de la future élection présidentielle et la condamnation à mort de 529 personnes pour des violences en Egypte ont remis sur le devant de la scène égyptienne l'implacable campagne de répression des autorités dirigées par l'armée contre les islamistes, emprisonnés par milliers et condamnés lors de procès "expéditifs de masse". Une fois jetés en prison, ont dénoncé des ONG égyptiennes et étrangères, comme cela est arrivé à plus de 15 000 personnes en huit mois, selon un décompte de la police, nombreux sont ceux qui croupissent dans des cellules insalubres sans avoir été notifiés de quelque accusation. Des accusations confirmées par les avocats des islamistes. Et pour ceux qui sont effectivement présentés à la justice, généralement pour les violences qui ont suivi la destitution début juillet 2013 du président islamiste Mohammed Morsi par l'armée, ce sont souvent des procès rapidement conclus qui les attendent. Et après ces verdicts rendus dans "la précipitation", les experts affirment que viendront de "longs et laborieux procès en appel". La semaine dernière, un demi-millier de personnes ont ainsi été condamnées à la peine capitale pour, entre autres, meurtres et tentatives de meurtre sur des policiers. Mais avec un tel verdict, sans précédent dans l'histoire récente, selon l'ONU, rendu lors de la seconde audience d'un procès au cours duquel la Cour ne s'est même pas, selon la défense, assurée de la présence de tous les accusés, la peine sera très probablement revue. Depuis décembre, au moins 822 personnes ont été condamnées à des peines allant de six mois de prison à la perpétuité lors de procès comptant au moins 10 accusés. Dans d'autres affaires, des dizaines de prévenus ont été acquittés. Sarah Leah Whitson, directrice de Human Rights Watch pour le Moyen Orient, a qualifié ces procès de "procès de masse", criblés de violations graves des procédures. Le gouvernement mis en place par l'armée après l'éviction de Morsi n'a cessé pour sa part de réaffirmer que l'institution judiciaire était "indépendante" et que le tribunal avait prononcé les peines capitales après "un examen attentif de l'affaire". De son côté, la police a assuré n'avoir arrêté, sur ordre du parquet, que des personnes suspectées d'être impliquées dans des manifestations violentes ou illégales ou dans des attaques contre les forces de l'ordre. L'ampleur des arrestations et des procès, qui visent également des journalistes, ont provoqué une onde de choc au sein de la petite mais active opposition, qui rayonne au-delà des cercles islamistes. Car si les présidents qui se sont succédé à la tête de l'Egypte ont tous durement réprimé les islamistes, l'échelle et la vitesse des procès actuels sont sans précédent. Le recours massif à des procès est une stratégie pour faire passer comme une lettre à la poste la candidature du maréchal al-Sissi à la présidentielle. Cela a permis à l'Etat de mettre en place des mesures exceptionnelles, de contrôler la société. Depuis que l'armée a évincé Morsi, au moins 1 400 personnes ont été tuées dans la répression, tandis que les attaques contre les forces de l'ordre ont fait plus de 200 morts. Cette stratégie peut cependant se révéler contreproductive.D. B.NomAdresse email




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