C'est presque dans l'indifférence totale d'une population usée par les embarras d'un quotidien contraignant que la campagne pour les locales s'achève aujourd'hui. Sauf peut-être pour ceux qui nourrissent un optimisme démesuré, le spectre de l'abstention semble hanter la majeure partie des états-majors des partis politiques en lice pour ces joutes électorales. Le taux de participation est d'ailleurs l'un des principaux enjeux de ces élections, survenant après une abstention massive enregistrée lors des législatives de mai dernier. A quelques exceptions près, cette campagne ne diffère guère de celle de mai dernier, dans la forme et dans le fond, puisqu'une fois encore, les formations politiques, en mal d'imagination, ont repris les mêmes slogans. «Jeunesse, logement, chômage, changement, rupture, emploi, décentralisation, etc.» sont entre autres les slogans distillés par la majeure partie des leaders politiques et de leurs candidats pour tenter de convaincre un électorat qui avait envoyé un signal fort en direction de la classe politique un certain 17 mai 2007 en boudant en masse les urnes. Sans toutefois verser dans un pessimisme exagéré, cette campagne n'a pas suscité un engouement particulier au sein de la population, même si les candidats de la majeure partie des formations politiques engagées dans ces joutes électorales avaient privilégié le contact direct avec le citoyen, à travers ce qu'ils appellent une campagne de proximité. Jamais l'électorat des quartiers populaires ou déshérités ou celui des communes les plus éloignées n'a été autant convoité. Les ballets incessants des candidats vers les communes et autres localités aura sans nul doute été le fait marquant d'une campagne où rares sont les partis politiques qui ont réussi à mobiliser les foules. C'est pour dire que le recours de la majeure partie des formations politiques à des campagnes de proximité, au lieu et place des meetings populaires, n'est pas fortuit. A l'exception de quelques leaders politiques qui ont pu s'exprimer devant des salles plus ou moins pleines, les autres responsables des partis en lice, qui ont eu à se déplacer à travers différentes régions du pays et à animer des meetings, ont pu mesurer à leur juste valeur l'aura et l'ancrage de leur formation politique dans ces wilayas. Néanmoins, et au-delà de ce constat, ces quinze jours de campagne ont permis aux postulants aux assemblées communales et de wilaya de constater qu'en matière de confiance entre candidats et électeurs, beaucoup reste à faire. Sans toutefois occulter la bonne volonté qui anime certains candidats, rétablir cette confiance perdue relevait en quelque sorte de l'utopie. Dans les quartiers déshérités et les douars reculés, les candidats ont pu s'apercevoir de visu que leurs prédécesseurs, qui sont déjà passés par là, n'ont pas laissé que de bons souvenirs et qu'il faudrait plus que des promesses alléchantes et des engagements pour convaincre. En fait, il ne s'agit plus de convaincre le citoyen à voter pour telle ou telle liste, mais à le convaincre du bien-fondé de cet acte qui est d'aller déposer son bulletin dans l'urne. Les appels lancés à partir des tribunes pour un vote massif le 29 novembre sont dictés avant toute chose par un constat de terrain qui a révélé ce peu d'engouement de la population pour les joutes électorales. Sur l'issue des élections, cette campagne aura été aussi une occasion pour chaque formation politique de laisser libre cours à ses pronostics. Dans ce jeu-là, tous les partis politiques se disent convaincus d'être présents en force dans les futures assemblées élues. Côté logistique, les partis politiques n'ont pas lésiné sur les moyens. Des milliers d'affiches ont été confectionnées et placardées un peu partout. Un affichage souvent anarchique, qui rappelle que dans le domaine de la concurrence loyale (slogan fétiche de tous les partis politiques), beaucoup reste à faire. Pour des électeurs usés par les traditionnels et éternels slogans de campagne, la mobilisation populaire et l'intérêt pour les élections ne peuvent être réunis que si l'objectif à atteindre est d'imposer réellement une rupture totale avec les pratiques et les mentalités qui ont prévalu jusque-là. Et là, c'est une autre paire de manches. Aussi, à l'instar des précédentes législatives, les voix des électeurs ne seront accordées qu'aux rares candidats qui ont réussi à les convaincre, sans prendre en considération leur appartenance politique. C'est plus pour des hommes que pour des partis qu'ils iront voter. La campagne pour les élections locales s'est ouverte il y a une quinzaine de jours. Vingt-trois partis politiques ainsi que plusieurs listes de candidats indépendants se disputeront les voix de 17 millions d'électeurs.
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Posté Le : 26/11/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel B
Source : www.lequotidien-oran.com