Algérie

La campagne s'achève dans l'indifférence



La campagne s'achève dans l'indifférence
C'est aujourd'hui que se termine la campagne électorale du scrutin du 29 novembre 2012. Ce rendez-vous électoral, rappelons-le, est pour le renouvellement des membres des 1 541 Assemblées populaires communales et des 48 Assemblées populaires de wilaya.
Le manque d'engouement des citoyens a été le point phare qui a caractérisé ces joutes électorales, où 52 formations politiques, y participent. Comme aux législatives du 10 mai, les Algériens n'ont pas prêté une grande attention à ce qui se passe tout autour d'eux, tant le discours politique n'attire plus, voire ne garantit aucune crédibilité politique. Bien que les slogans, ne manquent pas d'imaginations et les candidats promettant monde et merveilles, le citoyen est demeuré de marbre, blasé, par des promesses qui n'ont jamais été tenues le jour. Les partis politiques et les candidats indépendants qui ont essayé, tant bien que mal, de convaincre les électeurs, ont eu des difficultés à rassembler du monde lors de leurs meetings et sorties de proximité. Un air de déjà vu, lors des législatives du 10 mai, où les chefs de partis en lice avaient eu, déjà, du mal à convaincre leurs propres militants que de s'occuper du simple citoyen. Leurs discours étant les mêmes, tous les partis ont appelé la population à aller voter en masse le 29 novembre, soulignant qu'il s'agit d'un acte de civisme à même de «renforcer davantage» la démocratie et de «consacrer» la «volonté populaire». Ces partis ont également considéré que les élections locales sont organisées dans le cadre du parachèvement des réformes politiques initiées par le président de la République, portant sur le changement pacifique. Par ailleurs, ils ont insisté sur la stabilité du pays, d'où «l'impérative nécessité» pour que le scrutin se déroule dans «la sérénité» et la «concorde». Ces mêmes partis qui préconisent en outre le renforcement des prérogatives et attributions aux futures Assemblées élues au moment où d'autres formations politiques ont considéré que les nouveaux codes communal et de wilaya offrent davantage d'attributions aux nouveaux élus, se félicitant ainsi que ces nouveaux textes de lois évitent désormais le retrait de confiance dont avaient souffert les APC. Durant cette campagne, les partis ont défendu leurs idées et programmes, chacun selon sa tendance, tout en s'intéressant au volet socio-économique, notamment le développement local. Les partis ont également appelé à élire des candidats «compétents», mettant l'accent sur le rajeunissement des APC, conformément aux orientations du président de la République, consistant à donner le relais aux jeunes. De Mascara, le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a estimé, hier, que les élections du 29 novembre prochain «renforceront les institutions de l'Etat». Le SG du FLN qui a discuté avec des citoyens rencontrés à proximité de certains monuments historiques datant de l'époque de l'Emir Abdelkader, a considéré que ces élections locales seront à la fois «l'occasion de choisir les hommes les plus aptes à gérer les collectivités locales» et de «renforcer les institutions de l'Etat moderne fondé par l'Emir Abdelkader». Mettant en exergue sa présence dans la région natale de l'Emir Abdelkader au moment où est célébré l'anniversaire de sa «moubayâa» pour mener le combat contre le colonisateur, Belkhadem a souligné la nécessité de «parachever le travail entamé par l'Emir Abdelkader» et «à donner un prolongement au sentiment national que défendent le parti du FLN et ses militants». Enfin, le SG du FLN a appelé les citoyens «à voter massivement» jeudi prochain et «à élire les listes proposées par son parti pour renouveler les membres des APC et des APW». Pour le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia s'est félicité, hier à Blida des acquis réalisés par l'Algérie dans divers domaines, tout en soulignant la détermination de l'Etat à poursuivre ses efforts pour le développement et la prospérité du pays. Ouyahia a dressé une rétrospective du parcours du développement engagé par le pays en 50 ans d'indépendance, en rappelant les sacrifices consentis par l'Algérie pour le recouvrement de sa souveraineté avant de se mettre à la reconstruction du pays avec des moyens très limités durant les premières années de l'indépendance. Après avoir rappelé que le pays jouit actuellement d'une «embellie financière» au moment où le monde est en butte à une crise économique, le SG du RND a appelé à «la poursuite des efforts pour la construction du pays», tout en relevant que le programme quinquennal 2010-2014 «est porteur d'espoir et un avenir meilleur». Evoquant les enjeux des prochaines élections locales, M. Ouyahia a noté que celles-ci revêtent une «grande importance quant à la prise en charge des problèmes des citoyens». Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, a estimé entre 40 et 45 % le taux de participation aux élections locales du 29 novembre prochain, en prenant comme référence le taux atteint lors des dernières législatives. Il a fait observer que la rupture, «si rupture il y a», sera, dans ce contexte, «entre le citoyen et les partis et non pas avec l'administration». L'enjeu de ce scrutin est capital dans la vie des citoyens, souligne-t-il. Il estime que les électeurs l'ont compris. Ils connaissent, selon lui, la valeur des candidats et se prononceront en toute liberté au moment voulu. Ces candidats sont choisis par les partis alors que l'Etat assure simplement l'encadrement administratif et technique de ce scrutin, tient-il à rappeler. Il trouve que la gestion locale est globalement correcte et s'améliore graduellement, grâce aux moyens matériels et financiers que l'Etat met à la disposition des communes. Le problème, fait remarquer le ministre, est dans la relation du citoyen avec les partis, parce qu'une fois les élections passées, explique-t-il, les partis ne s'occupent plus du travail pour lequel leurs candidats ont été élus et cela, selon lui, peut être considéré comme un échec partiel des partis politiques. Le ministre de l'Intérieur aura-t-il raison ' Les résultats des joutes du 29 novembre, nous le diront.


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