Algérie

La campagne électorale a été un mirage qui a disparu très vite À Tizi Ouzou


La campagne électorale a été un mirage qui a disparu très vite                                    À Tizi Ouzou
Photo : Riad
De notre correspondant à Tizi Ouzou
Malik Boumati

La campagne électorale, pour le double scrutin local de jeudi prochain, a pris fin dimanche dernier à minuit dans une tiédeur jamais connue dans l'histoire des élections en Algérie. À Tizi Ouzou, où l'activité politique a toujours été des plus intenses, notamment pendant la seconde moitié de la période officielle de la campagne électorale, la timidité qui a caractérisé le début de la campagne, s'est poursuivie jusqu'à dimanche dernier sans que les citoyens électeurs n'aient montré un quelconque signe qui aiderait à prédire même approximativement un taux de participation et encore moins des résultats quelconques, même de façon globale.À ce titre, les pouvoirs publics ont été dénoncés par plusieurs partis et candidats pour «mollesse» dans l'organisation et la campagne de mobilisation autour du scrutin, comme en mai dernier à l'occasion des législatives, quand toutes les institutions de l'Etat étaient «réquisitionnées» dans l'organisation du scrutin législatif. Des partis, comme le FFS, ont même accusé le pouvoir d'encourager les citoyens à ne pas aller voter et à se maintenir à l'égard de l'activité politique. Les agréments accordés par dizaines à des partis minuscules, sans programmes, font partie des griefs retenus par les partis politiques et leurs candidats qui accusent le pouvoir de faire le maximum pour discréditer les élections locales. D'ailleurs, beaucoup de sarcasme caractérise les discussions dans les rues et les cafés maures de Tizi Ouzou autour des interventions de candidats et autres présidents de petits partis sur les écrans de la télévision nationale. Mais, dans l'esprit de la population locale, le pouvoir n'est pas l'unique responsable de cette situation. Certains partis politiques ont la leur aussi. Les citoyens reprochent à certains candidats et leurs sponsors politiques de se permettre de s'engager devant la population à faire des réalisations, au moment où tous s'accordent à dire que les élus locaux n'ont pas les prérogatives nécessaires pour mener à bien leurs missions au sein des assemblées locales. Des partis comme le FLN et le RND, forts de leur accointance avec le pouvoir, ont promis monts et merveilles durant la campagne électorale qui vient de s'achever. Dans ce sillage, même le RCD qui se présente comme un parti d'opposition est tombé dans cette contradiction qui fait dire à ses candidats et responsables que les élus locaux sont dépourvus de pouvoir, sans que cela ne les empêche de faire des promesses qu'aucun élu ne peut tenir sans l'aval de l'Administration qu'ils ne cessent de vilipender, à l'instar de «la réalisation d'un programme de logements conséquent» ou «des mesures incitatives pour la construction d'un tissu industriel». Comment pouvoir tenir de telles promesses quand on n'a pas le pouvoir nécessaire, s'interrogent les rares citoyens qui ont suivi la campagne électorale. Pour eux, les deux seules promesses que les candidats devaient faire, c'est de gérer leurs collectivités dans la transparence et de travailler durant les cinq années de mandat en concertation avec la population, à travers notamment les comités de villages et de quartiers. Et dans ce sens, les seules formations politiques qui sont restées prudentes sur la question, ce sont bien le FFS et le PT dont les candidats et les responsables se sont abstenus de faire des promesses qui risquent de se retourner contre eux à l'avenir. Ils se sont contentés en effet, de promettre la transparence dans la gestion et la concertation avec les populations locales, dans le cadre de la mise en 'uvre de leurs actions, une fois élus dans les assemblées locales.Mais il faut dire, que cette indifférence de la population fait peur dans la mesure où elle touche une élection pour des assemblées locales dont la gestion et le fonctionnement concernent en premier lieu le quotidien du citoyen, et l'appel de partis politiques comme le FFS à travailler dans le sens de la remobilisation de la population autour de la chose politique trouve tout son sens, les citoyens étant arrivés à bouder les urnes et la campagne électorale, y compris celles des plus importantes pour les assemblées locales. Et ce n'est pas la multitude de listes dont une majorité jouant aux lièvres qui va encourager les citoyens à reprendre l'action politique.Des sigles aussi ridicules que saugrenus sont plutôt là pour discréditer davantage la campagne et le scrutin et encourager la population à se maintenir loin de la chose politique. C'est entre autres pour cela que la campagne électorale, pour le double scrutin de jeudi prochain, a été vécue comme un mirage qui a disparu aussi vite qu'il est apparu.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)