Algérie

« La campagne de sensibilisation doit continuer », selon le CIDDEF et l'OAF



« La campagne de sensibilisation doit continuer », selon le CIDDEF et l'OAF
La campagne de sensibilisation sur les violences faites aux femmes, qui s'est étalée sur tout le mois de novembre, et menée par des organisations de la société civile aura-t-elle le résultat escompté ou a-t-elle relativement eu un impact positif sur le comportement des hommes et la réaction des femmes ' Les avis sont mitigés. Si pour certains, les textes de loi relatifs à la protection de l'enfance et de la mère, dissuadent des conjoints d'agir violemment ou de prendre une décision à la hâte, d'autres affirment qu'il est prématuré de faire un état des lieux sur cette campagne qui ne devrait, en aucun cas, « être occasionnelle ». Sur le terrain, aucun indice n'indique que ce fléau est en phase d'être éradiqué. Des femmes sont toujours violentées. Plusieurs d'entre elles ne peuvent pas, soit par méconnaissance de leurs droits ou par peur des représailles, dénoncer leurs agresseurs et exprimer leur souffrance. Pourtant, toutes les actions menées jusque-là avaient comme premier objectif la persuasion de toute victime de dénoncer son agresseur. Pour la présidente du centre d'information et de documentation sur les droits de l'enfant et de la femme (CIDDEF), Me Nadia Aït-Zaï, la lutte contre ce phénomène de société est un travail de longue haleine. « La sensibilisation doit continuer auprès des femmes qui n'osent pas parler, préférant vivre dans le déni et la peur », relève la juriste, insistant sur la nécessité de faire un travail sur la société et en particulier, sur la relation homme-femme. Pour Me Aït-Zaï, l'implication du ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme est une étape positive dans la prise en charge de la femme violentée. Elle est également fort encourageante étant donné l'importance de l'effort à faire à l'échelle nationale pour asseoir une politique publique destinée à la protection de la femme et inculquer la culture de l'acceptation de l'autre. Selon le CIDDEF, l'enquête de prévalence, effectuée par le département de la Solidarité, indique que dans notre société, une femme sur 10 se fait battre. Par ailleurs, les services de police font état de 12.000 plaintes déposées annuellement. Un chiffre qui est loin de refléter la réalité. Pour la présidente de l'Observatoire algérien de la femme (OAF) et membre du groupe régional de l'Onu-femme, la campagne de sensibilisation lancée récemment par son organisme a déjà couvert 23 wilayas. L'objectif est de couvrir, à travers la campane « He for She » (Lui pour protéger Elle), tout le territoire national. Particularité : l'action engagée par l'Observatoire est menée par des hommes, des religieux, des juristes et des sociologues. Il s'agit, selon elle, de personnes qui ont d'emblée adhéré et soutenu cette initiative, qui puise ses principes dans les préceptes de l'islam qui sacralisent la place de la femme et de l'enfant dans la cellule familiale. « Trois quarts de l'amour est pour la femme. Il faut travailler sur cette relation qui lie la femme à l'homme, pour édifier une société où l'homme sacralise sa mère, adore son épouse, gâte sa fille, aime sa s?ur et respecte son amie ou sa collègue », souligne Mme Djaâfari. La présidente se dit optimiste quant à l'aboutissement de cette campagne. D'ici à novembre 2015, cette action aura certainement donné des résultats. Pour l'heure, l'Observatoire s'attelle à inculquer à la femme, où qu'elle soit, une culture juridique pour connaître ses droits. Il projette l'ouverture d'un site sur les droits et devoirs de la femme. Parmi les cas de femmes violentées recensées par l'Observatoire, figurent 4.630 femmes au foyer, 1.510 fonctionnaires et 307 universitaires. Le même rapport fait état de 330 cadres de l'Etat ayant violemment traité leur épouse. C'est dire l'ampleur du problème.




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