La campagne au milieu d'une tension sociale

La wilaya de Bouira a connu plusieurs foyers de tension depuis le début de la semaine. Après les rappelés du Service national qui avaient organisé un sit-in puis une marche depuis la wilaya jusqu'au secteur militaire, les travailleurs du groupe Enad ont observé hier un sit-in devant la direction du groupe pour exiger le paiement de leurs mensualités. La veille, c'est la commune de Haïzer qui a connu des remous avec un mouvement citoyen des villageois des alentours qui exigent leur part du développement et revendiquent l'eau, le gaz, les routes, l'emploi, les structures de santé... la même situation a caractérisé la commune de Saharidj dans la daïra de M'chedallah où les citoyens multiplient les actions de protestation pour les mêmes motifs et revendications de leurs semblables des autres communes de la wilaya. En marge de ce bouillonnement, les candidats à la présidentielle et plus précisément les partisans du président candidat multiplient les discours et les réunions. La secrétaire nationale de l'Unfa qui devait animer un meeting au chef-lieu de wilaya s'est décommandée pour laisser la place aux membres de la direction de campagne de Bouteflika. Devant un parterre de femmes, les orateurs ont fait l'éloge des réalisations du président, appelé à un vote massif en sa faveur sous le regard vigilant des magistrats de la commission de surveillance qui assistent aux réunions. C'est cette présence peut-être qui a amené les intervenants à rester dans un cadre respectueux et ne faire l'étalage que du programme sans aller vers l'invective, la critique des personnes. Le directeur de campagne, Ould Hocine ira jusqu'à rendre hommage aux autres candidats en précisant toutefois que le choix ne saurait être autre que celui du «père de la nation» Abdelaziz Bouteflika. En attendant la venue de Ali Benflis, le samedi prochain, la campagne ne semble point emballer les citoyens.