L'inertie et le calme ayant précédé l'annonce de la candidature de Bouteflika ont laissé place à une frénésie et une activité faisant clairement entrevoir l'amorce d'une campagne pour la présidentielle bien avant l'heure.Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Telle qu'elle se présente, la situation trahit parfois comme l'existence d'une volonté inavouée de rattraper le temps durant la longue période (programmée ') où l'opacité empêchait tout activité liée à l'échéance.
Longtemps, le flou entretenu a poussé de nombreux acteurs politiques, aujourd'hui candidats, à douter y compris de la décision du premier concerné et des tenants du pouvoir que l'on disait alors hésitants, puis à la recherche d'une solution l'aidant à pérenniser son assise sous des formes autres que les élections avant de trancher officiellement. Même l'Alliance présidentielle, censée être plus informée que les autres, a longtemps patiné trahissant souvent un besoin d'éclaircie qui lui permettrait d'adapter son discours à la situation. Tout a changé aujourd'hui. Comme pressés de rattraper ces moments perdus, les défenseurs du cinquième mandat ont été les premiers à plonger dans les préparatifs et font actuellement preuve d'un déploiement très intense.
Le coup d'envoi réel s'est traduit par une véritable démonstration de force opérée samedi dernier à la Coupole d'Alger. Toutes les personnalités qui se sont jointes à l'alliance constituant le socle du soutien à Bouteflika se sont réunies en présence d'une foule compacte. La campagne a été déclenchée avant l'heure et tous les moyens mis en œuvre pour capter l'attention des citoyens. Les images et messages subliminaux se disputent la part.
Des affiches du président de la République ont été collées sur les pare-brise arrière de nombreux bus. Elles comportent le message suivant : «Nous sommes tous Bouteflika.» Et comme en politique il n'y a jamais de hasard (citation de Roosevelt), la Grande Mosquée d'Alger s'illumine désormais avec magnificence jusqu'au petit matin rappelant à qui pourrait l'oublier que son concepteur n'est autre que le prétendant à un nouveau mandat.
Sur le terrain, le directeur de campagne de Bouteflika active de manière intense. Jeudi, il était à la centrale syndicale expliquant que la réélection du Président ne posait aucun problème au plan interne et extérieur. Sellal multiplie contacts, déclarations apaisantes, à l'heure où les membres de l'Alliance et leurs délégués régionaux entament meetings et sorties sur le terrain.
La concurrence est rude, mais plusieurs candidats tentent d'en faire de même, à la mesure des moyens qui leur sont offerts. Les médias et réseaux sociaux demeurent leur champ d'action privilégié. C'est que Ali Ghediri a entamé sa campagne de sensibilisation des citoyens auxquels il promet une rupture avec le système actuel. L'ancien général-major ne refuse aucune sollicitation des médias nationaux et internationaux pour dévoiler ses idées et a entamé depuis peu des sorties sur le terrain (TNA, expositions).
Les réseaux sociaux, c'est aussi la grande spécialité de Abderrezak Makri. Ici, le chef du MSP (Mouvement de la société pour la paix) entretient des liens permanents avec les internautes avides d'explications et d'éclairages.
Abdelaziz Bélaïd, président du Front El Moustakbal, à l'exemple d'autres candidats, met lui aussi à profit la tribune que lui offrent les médias pour s'adresser aux électeurs et se jeter dans la campagne pour la présidentielle. Déjà, certains candidats, tels que Makri, dénoncent l'iniquité des moyens. La campagne a bel et bien commencé.
A.'c.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 17/02/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abla Chérif
Source : www.lesoirdalgerie.com