Algérie

La burqa au-devant de la vitrine


La burqa au-devant  de la vitrine
La récession ' L'envolée du chômage ' La présence des troupes françaises en Afghanistan, avec deux soldats tués la semaine dernière ' Des sujets mineurs. Enfin, pour les neuf parlementaires qui ont demandé la tête de Yazid Sabeg. Son tort ' Le commissaire à la diversité s'est montré méfiant sur le débat enflammé sur la burqa. « Il pourrait bien s'agir d'un nouveau piège tendu à notre pays. La confusion qui est installée dans les esprits va encore différer et perturber le vrai débat sur les vrais enjeux qui sont d'abord économiques et sociaux. La crise s'aggrave dans les quartiers, note-t-il, et les tensions sociales sont à leur maximum. Il n'y a plus de travail, plus de logement, le système éducatif ne remplit plus son rôle... Occupons-nous de ces vrais sujets. Au lieu de cela, la polémique sur la burqa va rouvrir des frustrations, des antagonismes, des racismes alors qu'il faut au contraire rassembler les Français. L'Etat n'a pas à se prononcer sur les tenues vestimentaires des Français, dit-il. Va-t-on interdire de marcher en babouches dans la rue ou de pratiquer le monokini sur la plage ' », se moque-t-il en exagérant les traits. Il prend en exemple la loi sur les signes religieux à l'école débattue en 2004. Il relève que ce débat avait été lancé à la veille d'élections régionales par des personnalités de droite qui souhaitaient contrer une poussée du Front national. Aujourd'hui, c'est de nouveau avant les régionales, par pur calcul politique, que certains élus de droite ou de gauche veulent relancer le processus. Les chiffres semblent lui donner raison dans un premier temps. Les services de renseignement avait recensé 367 femmes portant la burqa en France. Avant que Le Figaro, avec un tempo pour le moins surprenant, sorte un nouveau chiffre le jour-même où des parlementaires réclament la démission de Yazid Sabeg. Selon le journal proche du gouvernement de droite, et propriété de Serge Dassault, les femmes portant le voile intégral seraient de 2000 et non plus de 367. Selon le quotidien, le chiffre apparaît dans un rapport sur l'Islam, rédigé cet été par la sous-direction de l'information générale du ministère de l'Intérieur et resté confidentiel. Les policiers se seraient livrés à une estimation sur la base des lieux de culte salafistes. Le président de la mission parlementaire sur le port du voile intégral André Gerin (PCF) et son rapporteur Eric Raoult (UMP) ont écrit au Premier ministre François Fillon pour dénoncer les propos « déplacés » de Yazid Sabeg. « La burqa n'est pas qu'un problème de nombre. Elle démontre la montée de l'intégrisme depuis quinze ans », s'emporte André Gerin. La présidente de Ni putes ni soumises, Sihem Habchi, et la philosophe Elisabeth Badinter, sont sur la même position. « Le voile intégral est un symbole violent de l'oppression des femmes et marque un point de non retour sur la voie de l'émancipation. Le message doit être clair », a-t-elle insisté, c'est la République ou la burqa et on peut interdire la burqa au nom de la dignité de la personne humaine, tranche Sihem Habchi. Pour Elisabeth Badinter, « les femmes voilées sont la partie visible de la progression de l'intégrisme musulman, le port du voile est l'étendard du salafisme ». Nicolas Sarkozy avait affirmé, lors de son discours devant le Congrès à Versailles, que « la burqa n'était pas la bienvenue en France ».
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