Les libertés et les représentations syndicales sont reconnues par la Constitution, néanmoins encadrées principalement à Alger, où toute manifestation politique est interdite, même si celle-ci est commanditée par des partis politiques membres de l'Alliance présidentielle du Président Bouteflika.Les réunions sont confinées dans des salles après une autorisation des services compétents du ministère de l'Intérieur. Cette situation dure et perdure depuis 2001 à la suite d'une directive interdisant tout rassemblement, tout cortège dans la capitale, prise par le Conseil du gouvernement le 18juin 2001 du temps où Ali Benflis était chef du Gouvernement, et secrétaire général du parti majoritaire en l'occurrence le FLN. Ironie de la scabreuse interdiction, Ali Benflis aujourd'hui dans l'opposition assure à des médias qu'il n'est pas responsable de cette mesure contraire à la libre expression des libertés collectives, dont les libertés syndicales, n'en demeure pas moins que le défendu acté officiellement empêche la société civile, de communiquer même de façon pacifique, par cette forme de contestation avec les autorités en battant le pavé. L'état d'urgence justifiant à sa genèse la proscription de toute manifestation dans la capitale, s'il a été levé depuis belle lurette, l'interdiction par contre s'est enracinée dans les m?urs, au point où les frondeurs ne prennent plus la précaution de demander l'autorisation à la police d'organiser des rassemblements, quel que soit le motif des revendications. Le collectif des médecins-résidents dès le déclenchement de sa grève a été cernée par la police, l'obligeant à rester à l'intérieur de l'enceinte de l'hôpital Mustapha Pacha, au niveau du Centre Pierre & Marie Curie. Les éléments grévistes qui ont tenté de sortir du portail d'accès au centre hospitalier pour rejoindre la rue Hassiba Ben Bouali ont provoqué une ruée de plusieurs dizaines de policiers anti-émeutes pour refouler les médecins qui avaient tenté de franchir le portail. Il y eut des blessés parmi les manifestations et les rangs des syndicalistes, et même des arrestations. La réaction du Premier ministre ne s'étant pas faite attendre s'est limité à expliquer en résumé que les manifestations reprendront lorsque les casseurs ne feront plus partie des cortèges des contestataires. Ce qui est navrant dans cette empoignade entre les autorités et le mouvement du Collectif autonome des médecins résidents algériens (CAMRA), serait sans conteste, comme le dénonce et le déplore le Camra l'inaptitude des délégués composant le comité intersectoriel à prendre des engagements fermes pour apaiser les esprits. Somme toute, les revendications, mis à part ce qui doit être corriger juridiquement, ne sont ni définitives, ni insurmontables. Un terrain d'entente est possible, car n'oublions pas que nos médecins font partie intégrante de nos élites, et à ce titre ils doivent être traités avec les considérations dues à leurs rangs dans l'échelle sociale. La bureaucratisation et le pourrissement n'arrangent personne, à commencer par les malades. Cette grève risquant de faire boule de neige avec le ralliement aux contestataires des assistants, des paramédicaux et les candidats du DEMS devrait dé paralyser un secteur déjà malade, faute de thérapies de chocs.
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Posté Le : 01/02/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amar Khelifi
Source : www.lnr-dz.com