Algérie

La bureaucratie continue à user les Algériens


La bureaucratie continue à user les Algériens
La promesse de lutter contre la bureaucratie est-elle juste un effet d'annonce 'La rentrée sociale rime avec tracasseries de paperasses administratives pour une grande partie des Algériens. Les guichets d'état civil ne désemplissent pas, en dépit des assurances des autorités qui ont fait de l'éradication de la bureaucratie un slogan. Le 5 juin dernier, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, affirmait pour la énième fois que «la lutte contre la bureaucratie touchera tous les secteurs». Les mesures prises par le gouvernement concernant la numérisation de l'état civil pour permettre le retrait de l'acte de naissance n°12 de n'importe quelle commune, ainsi que la possibilité aux élèves de se passer de la paperasse jugée insignifiante et fastidieuse ont été également discutées.Mais rien de tout cela n'a pu soulager le citoyen algérien qui continue à fournir autant de papiers administratifs, soit pour la rentrée des classes, ou pour d'autre motif. A l'APC de Sidi M'hamed, à titre d'exemple, on constate que la décision prise par le Premier ministre n'est qu'une promesse de campagne. Et pour preuve, des parents et des élèves, tenant à la main l'indispensable livret de famille, remplissent la salle en file indienne pour retirer les documents exigés par les établissements scolaires. «Je viens retirer uniquement l'extrait de naissance comme document obligatoire afin de renouveler mon dossier. Je ne vois pas du tout l'utilité de nous demander chaque année les mêmes formalités d'inscription scolaire. Je trouve cela ridicule», assène Romaïssa, une jeune collégienne.Les établissements scolaires, malgré les recommandations des hauts responsables politiques, continuent d'exiger ce document pour les inscriptions. Si pour certains paliers, celui-ci n'est pas exigé, une légalisation du réglement intérieur oblige les parents à faire un détour à l'APC et à perdre un temps précieux à attendre. Ainsi, le gouvernement, qui veut alléger la vie des Algériens en proclamant la réduction des formalités administratives, n'a visiblement pas le pouvoir d'alléger le poids de la bureaucratie considérée par M. Sellal comme «un cancer incurable».«Pour l'heure, nous n'avons pas constaté un changement au sujet de l'allégement des documents administratifs. La paperasse est une bonne vieille habitude, une routine», ironise un agent de l'APC, en ajoutant qu'à l'approche de la rentrée sociale, toutes les APC sont prises d'assaut.Pour le retrait de l'acte de naissance n°12 de n'importe quelle commune ou annexe du pays tel qu'il a été indiqué par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, il semble que la mesure a été prise à la légère.En effet, la demande de ces documents dans certaines APC d'Alger n'est pas encore possible pour le moment. «On m'a demandé de retirer l'extrait de naissance n°12 de Batna, donc rien à voir avec les déclarations officielles qui prétendent qu'on pouvait désormais l'avoir dans n'importe quelle mairie. C'est vraiment inconcevable», s'indigne un citoyen. Un communiqué du ministère de l'Intérieur, émis il y a quelques jours, affirme pourtant qu'il est possible de retirer ce document, ainsi que l'acte de mariage ou de décès dans n'importe quelle annexe administrative. S'agissant du prolongement des horaires d'ouverture des services d'état civil jusqu'à 23h, un agent de l'APC a affirmé que la fermeture des bureaux est fixée comme toujours à 16h30, à l'inverse de ce qui a été communiqué. Cette mesure est appliquée dans certaines APC de la capitale. Les Algériens se retrouvent, comme à l'accoutumée, face à des mesures non appliquées.


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