La boxe se meurt à Oran La ligue tire la sonnette d'alarme

A Oran, la boxe se trouve dans une situation affligeante. Depuis juin 2007 où s'est déroulée la «Coupe d'Algérie seniors» prise en charge par la FAB et à laquelle la ligue d'Oran a activement participé, plus aucune réunion ni gala du noble art n'a vu le jour. Et pourtant, le nouveau bureau de ligue chapeauté par Reffas, entouré par des fidèles de la boxe, tels Amar, Azza, Benamar, Seddiki, Tabli, Tamacha, Homani, a multiplié les appels auprès des clubs, principales cellules de la discipline, et sans lesquels rien ne serait possible. Nous avons pris attache avec plusieurs membres de cette ligue, lesquels ne cachent pas leur inquiétude. Hadj Tabli, trésorier, dira en substance : «Nous avons lancé un appel aux clubs pour qu'ils s'engagent. Or, à ce jour, aucun ne s'est affilié à la ligue. Et pourtant, cette opération est élémentaire et réduite au minimum avec le dépôt d'un dossier et de 10.000 dinars. Passé le 31 décembre, aucun engagement ne pourrait être accepté par la ligue, et ceci, en vertu des injonctions de la fédération. Cela veut dire qu'aucun club ne pourra participer aux diverses compétitions. C'est dramatique pour la boxe. Et pourtant, les portes de la ligue sont ouvertes à toute la famille et aux amoureux de la boxe». On rappellera qu'il existe quatre clubs à Oran, l'ASMO, l'IRBO, le BCO et le DRCO, deux à Arzew, l'EMA et le WBOA, et un à Es-Sénia (Nasr). L'ASCMO n'est pas affiliée à la ligue mais elle a constamment participé aux compétitions. On parle, par ailleurs, de la création d'un nouveau club à Gdyel. Tamacha, l'un des dirigeants parmi les plus dynamiques, est désolé par cet état des lieux : «Sans les clubs, notre projet de faire revivre et relancer la boxe à Oran et dans la wilaya risque de ne pas se réaliser. Je ne comprends pas l'attitude des responsables de clubs». A notre connaissance, en tant qu'associations sportives agréées, elles reçoivent des subventions étatiques qui leur donnent la possibilité de s'affilier à la ligue. Et même les polices d'assurance sont très abordables, nous dit-on. Sans oublier l'éventuel apport de certains sponsors que seuls les compétitions pourraient attirer. Les responsables de certains clubs auraient prétexté l'état vétuste de leur salle, alors que celle d'Arzew est sujette à l'encombrement avec la présence des handballeurs et, parfois par temps pluvieux, des footballeurs ! On nous annonce que la salle de l'ASPTTO est fermée pour des raisons inconnues et que des problèmes existent au niveau de celle du Nasr Es-Sénia. Seules, les salles du BCO et de l'IRBO sont fonctionnelles. Très peu pour une discipline qui faisait jadis la fierté des Oranais. Belarbi Rezzoug, l'entraîneur bien connu qui a formé Moussa et Boutchiche, entre autres, a son opinion personnelle sur la question : «La situation a empiré parce que des gens n'ont pas observé le respect qu'on doit à la boxe, sport noble par excellence. Ils ont cru bien faire, et voilà le résultat. Croyez-moi, ça me chagrine plus qu'aucun autre». Si les clubs consentent à s'engager, un programme conséquent les attend pour l'année 2008 et il concernera toutes les catégories. Le coup d'envoi sera donné à la mi-janvier par le Championnat d'Algérie militaire, suivi le mois suivant par son homologue seniors. Le mois de mars sera réservé aux féminines juniors-seniors, les cadets et les juniors. Ensuite, au mois d'avril, il y aura le Championnat d'Algérie espoirs et les tournois nationaux scolaire et universitaire. Les Coupes d'Algérie militaires, seniors et féminines, se disputeront au mois de mai. En juin, il y aura les Coupes d'Algérie juniors et cadets alors que le festival des écoles se déroulera en juillet. Ce programme sera complété par les tournois commémoratifs du 24 Février (UGTA et nationalisation des hydrocarbures), 8 Mars (Journée de la femme), 1er Mai (Fête des travailleurs), 5 Juillet (Fête de l'indépendance), 11 Octobre (fondation de la FAB), 1er Novembre (déclenchement de la Révolution) et 11 Décembre (manifestations du 11 Décembre 1960). Comme on le voit, la fédération a concocté un calendrier conséquent à même de répondre à l'attente des nombreux passionnés de la boxe. En outre, les membres de la ligue ont à coeur d'organiser un grand mémorial dédié à feu Bachir Cheraka qui nous quittés tout récemment, et également des jubilés à l'intention des anciens champions encore en vie. Ne résistons pas à l'envie de faire un petit rappel afin de rafraîchir quelques mémoires. Il y a 30 ans, la boxe était reine à Oran, avec des galas chaque semaine. Hamani et Ould Makhloufi nous ont donné beaucoup de joies. Et pourtant, à cette époque, la commission de boxe professionnelle n'existait pas...