Algérie

La Bourse n'a pas encore été sollicitée



Le ministère de l'Industrie a annoncé récemment l'ouverture du capital de certaines entreprises publiques à travers l'épargne publique et privée. Les services de la Bourse d'Alger n'ont pas été associés à cette réflexion. Des sources du marché financier affirment que la Société de gestion de la Bourse des valeurs mobilières (SGBV) n'a, pour le moment, pas été instruite pour lancer cet appel public à l'épargne (APE).Ce type d'opération devrait être réalisé en principe sur le marché secondaire. Cela dit, la SGBV ainsi que la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob) qui encadre les APE en tant qu'autorité du marché des valeurs mobilières accueilleraient avec grande satisfaction une telle décision émanant des pouvoirs publics.
Car, cette technique de financement par le marché qui permet de lever des capitaux très importants pour la société concernée, grâce à la participation d'investisseurs, va certainement stimuler et redynamiser le marché boursier national et le sortira, un tant soit peu, de sa déplorable léthargie. Cette procédure réglementaire régie par le code du commerce permettra également de reconnaître et d'apprécier l'entreprise à privatiser à sa juste valeur.
L'Etat compte visiblement mettre un terme au financement par l'argent du Trésor des entreprises publiques en difficulté et veut recourir à des solutions alternatives. Les pouvoirs publics jugent impératif d'assainir la situation financière de ces groupes publics déficitaires à travers le recours à l'épargne publique et privée. L'APE, faut-il l'expliquer, peut se faire par l'émission d'un emprunt obligataire ou d'une augmentation de capital ou par celle choisie par l'Exécutif, à savoir une ouverture de capital.
L'Etat, les collectivités locales, les autres personnes morales de droit public, ainsi que les sociétés par actions constituent les personnes de droit algérien ou étranger pouvant lancer les APE. La réussite d'une telle action, tel que l'a expliqué Ferhat Aït-Ali, dépendra du calcul des actifs et des passifs et de l'étude de marché menée par son département.
Cela se fera certainement via un audit de ces entreprises publiques économiques (EPE). Et toute société concernée est dans l'obligation de donner toutes les informations la concernant. Le ministre de l'Industrie a souligné que certaines de ces entreprises détiennent des projets économiques efficaces à même de drainer l'épargne publique. Les autres, en revanche, seront appelées à disparaître.
Sur un autre registre, cet autre mode de privatisation contribuera à l'amélioration de la gouvernance de ces entreprises. Ce qui fera émerger un management moderne par l'introduction de compétences et de techniques de gestion nouvelles et efficaces et par le développement de la formation. Il reste à savoir, toutefois, quels seraient les diverses catégories d'entreprises candidates à cette privatisation, en termes de taille, de capacités et de marché.

Badreddine KHRIS


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