Algérie

LA BOURGEOISE



Résumé : Après son passage au hammam et la rencontre avec la vieille dame, Mordjana reprend confiance en elle. Le voyage continue, et elle se sent plus détendue et de plus en plus curieuse. À Batna, elle découvre d'autres trésors historiques et culturels. Samir lui offre une jolie tenue de la région.La jeune femme n'a plus son air triste et n'a plus reparlé d'enfants avec son mari. Cependant, ce dernier remarqué qu'elle est bien plus distraite qu'à ses habitudes et pose parfois des questions insensées. Comme, par exemple, pourquoi il ne retrouvait pas son ancienne petite amie pour refaire sa vie avec elle ' Puis demande tout de suite après s'il a pensé à divorcer d'elle parce qu'elle n'était pas de son milieu.
Samir a répondu sans trop d'entrain à ces questions qu'il avait trouvées tout bonnement débiles. Pourquoi renouer avec une ancienne relation ' Le passé ne l'intéresse pas. Il n'a non plus jamais pensé à la répudier. Leur couple ne souffre d'aucun conflit. Et si leur désir d'enfant n'est pas exaucé, ils trouveront une solution au moment opportun. Il ne veut plus reparler d'adoption. Il comprend que pour Mordjana adopter un enfant signifie l'échec dans leur tentative et l'anéantissement de leurs espoirs.
Ainsi donc, ils ont roulé des centaines de kilomètres, sans pour autant reparler de ce sujet ni aborder le côté "négatif" de leur relation.
À Annaba, alors que Samir est occupé par un projet, Mordjana dévalise les boutiques et les magasins. Elle s'achète de nouvelles tenues, des parfums, des cosmétiques, et tout ce qui peut lui donner envie d'être une femme. Elle découvere en somme que le bonheur d'une femme n'est pas complet sans ces accessoires qui rehaussaient sa beauté et son élégance. Depuis que son salaire lui permet de faire des "folies", elle ne rate aucune occasion pour s'acheter des habits neufs, des chaussures, des sacs à main, des foulards... Mais au fond d'elle-même, elle sait que cette fièvre acheteuse, si elle lui permet de se fondre dans le monde de la mode et de la grâce, est plutôt un bouclier contre elle-même. Elle occupe son temps pour ne pas avoir à retomber dans la mélancolie et le désespoir. Le soir, dans leur chambre d'hôtel, elle montre à son mari ses acquisitions et porte ses nouvelles tenues afin de lui demander son avis.
Samir la trouve de plus en plus belle. Elle a changé de coiffure, et même son maquillage discret mais étudié lui donne plus d'élégance et surtout d'assurance.
Partout où ils se rendent on se retourne sur son passage. On admire cette femme qui est la sienne, et il en ressent une grande fierté.
- Le noir ne s'adapte pas à mon teint, n'est-ce pas Samir '
Il secoue sa tête.
- Moi, je trouve qu'il te va bien. Tout ce que tu achètes te va à merveille, Mordjana. Ce ne sont pas les vêtements qui rehaussent ta beauté. Je dirais que c'est plutôt toi qui les mets en valeur. Tu es tellement belle, ma chérie.
Mais Mordjana insiste :
- Le noir ne me va pas. Il va falloir que je le porte avec quelque chose de plus clair. Voyons un peu. Si je mets une jupe rouge, cela coupera peut-être la couleur. Et puis, comme je possède déjà des chaussures rouges, je n'aurais qu'à rajouter une petite écharpe pour avoir un petit look classique.
Samir sourit.
- Dis donc, toi, tu veux me rendre jaloux ou quoi '
Elle fait la moue.
- Jaloux ' Pourquoi donc ' Tu n'aimerais pas me voir bien habillée '
- Ce n'est pas ce que j'insinuais. Moi, je te trouve belle dans toutes les tenues que tu portes. Tu as appris à te mettre en valeur.
Elle se laisse tomber sur le lit et repousse les vêtements d'une main lasse.
- Tu veux dire que j'ai appris à devenir une femme depuis notre mariage.
Il hausse les épaules.
- Non. Je voulais te dire que tu as fait du chemin. Tu parlais de ton enfance et de ta jeunesse en des termes tellement acerbes que j'ai conclu que tu as enfin retrouvé un pan de ta personnalité depuis notre mariage.
Elle pousse un soupir.
- C'est un peu vrai. Lorsque j'étais chez mes parents, je ne pouvais que rêver devant les belles actrices et les mannequins que je voyais à la télévision. J'étais un peu jalouse de leur apparence, et je me disais que jamais je n'atteindrai leur élégance et leur beauté.
Samir lui prend la main.
- Voyons, Mordjana, tu sais bien que ces actrices n'ont de la beauté que ce qu'on a bien voulu leur vendre, en leur faisant subir mille et une chirurgies. Sans compter de longues heures de maquillage et des journées harassantes dans les salles de sport. Tout cela pour leur faire endosser un rôle qui, loin de refléter leur personnalité, les rend davantage étrangère à elles-mêmes.
- Ce n'est pas vrai. Moi, je les trouve belles, élégantes et très gracieuses.

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