Algérie

LA BOURGEOISE



Résumé : Hasna l'ayant empêchée de faire la vaisselle, Mordjana retourne dans sa chambre la tête pleine d'idées macabres. Elle repense à Samir et à sa gentillesse. De la pure pitié ! Sentant une présence dans son dos, elle se retourne et se retrouve face-à-face avec Aïssa. Ce dernier lui reproche de refuser la vérité. Elle remet alors en cause son père à qui elle incombe tous ses malheurs.Elle se prend la tête dans ses deux mains et se met à pleurer silencieusement.
Aïssa garde le silence un moment, puis dit d'une voix hachée :
- Samir ne voulait pas en arriver là. Mais c'était trop tard. C'était lui ou moi.
Elle renifle et s'essuit les yeux d'une main rageuse.
- Je suis le dindon de la farce. Honte à vous tous.
Confus, Aïssa lance d'une petite voix :
- Tu es la grande gagnante de ce jeu, Mordjana. La seule. Celle qui a remporté la victoire finale. Dès le premier instant où je vous ai vus ensemble, j'ai compris que Samir était fou amoureux de toi.
La jeune femme garde le silence, et le vieil homme se lève et s'éloigne sans demander son reste.
La journée s'étire. Mordjana tente de faire une petite sieste, mais le sommeil la fuit. Après le départ de son beau-père, elle sèche ses larmes et imagine tous les scénarios montés à son égard. Elle voit clairement les scènes qui s'étaient déroulées tout d'abord entre son père et Aïssa, puis entre ce dernier et Samir.
Ec?urée par ce qu'elle venait d'apprendre, elle se laisse aller à une longue méditation. Alors qu'elle pensait que la vie lui offrait enfin un peu de bonheur, la voici qui découvre les dessous d'une affaire dont elle était le noyau principal.
La sonnerie de son portable lui rappelle qu'elle avait omis d'appeler sa s?ur. C'était justement Maroua qui la contactait. Elles discutent un moment, et cette dernière reconnaît à sa voix que tout n'allait pas comme elle l'espérait. Mais Mordjana la rassure. C'est juste le dépaysement, lui dit-elle. Elle ne s'est pas encore accommodée à sa nouvelle vie.
Maroua est rassurée et lui donne des nouvelles de la famille. Les petits la réclament, et leur mère, contrairement à ce qu'elle appréhendait, est plutôt soulagée d'apprendre que sa fille aînée est tombée sur un bon parti. Mordjana refoule ses larmes et tente de parler calmement. Elle ira même jusqu'à lancer quelques boutades à sa s?ur, afin qu'elle ne devine rien de l'amère réalité qu'elle vient juste de découvrir.
Elles raccrochent enfin, et Mordjana se traîne jusqu'à la cuisine pour se préparer un café très fort. Sa belle-mère fait la sieste, et son beau-père se refugie dans sa chambre.
Elle boit le fort et amère breuvage, puis arpente la cour un moment. Les balcons du premier étage sont fleuris. Un amalgame de plantes grimpantes et odorantes leur donne un air ancien et nostalgique.
Elle prend un petit arrosoir découvert sur les dalles des escaliers et monte les arroser. Il y a du lierre sauvage, du jasmin, un rosier, et "mesk ellil".
Elle connaît le nom de toutes ces plantes, grâce à ses lectures et à la télévision. Elle aime la verdure, et chez elle elle s'était toujours arrangée pour garder en vie quelques arbustes qui résistent à l'humidité et à la chaleur. C'était toujours elle qui en prenait soin. Elle soupire. Et maintenant, qui va s'en occuper ' Nulle doute qu'aussi prise qu'elle était, sa mère ne va pas encore s'encombrer de plantes. Quant aux autres, il vaut mieux ne pas trop y compter, car leur devise était : chacun pour soi et Dieu pour tous.
Elle termine son tour d'arrosage et redescend dans la cour pour ramasser le linge qui pendait sur des cordes, puis revient dans sa chambre pour le plier. Elle est si absorbée par sa besogne qu'elle n'entend pas les pas de Samir. Ce dernier se poste derrière elle et met ses mains sur ses yeux.
Elle sursaute et laisse tomber le vêtement qu'elle tenait, avant de demander :
- Samir ' C'est toi '
Il libère ses yeux et la prend dans ses bras.
- Bien sûr. Qui veux-tu donc que ce soit '
Elle se pince les lèvres et il remarque son air contrarié.
- Quelque chose ne va pas, Mordjana '
Elle secoue la tête.
- Non. Heu... non tout va bien.
Il la regarde d'un air interrogateur.
- Tu es sûre que tout va bien '
- Bien sûr. Tu en doutes '
- Tu veux la vérité ' Je ne suis pas convaincu par tes réponses éparses et par ton air triste. Quelqu'un t'a-t-il manqué de respect ' Ma mère t'a peut-être sermonnée ou...

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