Algérie

La BM plaide pour un nouveau contrat social



L'économiste en chef de la Banque mondiale pour la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), Rabah Arezki, estime que peu de réponses ont été apportées par les gouvernements de la région aux aspirations des peuples qui, en Algérie, en Egypte, en Irak, en Jordanie, au Koweït, au Liban, sont descendus dans la rue, traduisant une méfiance généralisée à l'égard des gouvernements. "Les jeunes des pays arabes ont de faibles perspectives et doutent de la capacité des gouvernements à améliorer les choses", estime l'économiste de la Banque mondiale, dans une analyse postée hier.D'après lui, ces protestations indiquent la nécessité de changements économiques et sociaux spectaculaires pour stimuler la croissance économique et créer les centaines de millions d'emplois nécessaires pour employer les jeunes qui entreront sur le marché du travail au cours des prochaines décennies. Pourtant, "peu a été fait pour répondre à ces besoins", tranche l'expert de l'institution de Bretton Woods. Selon Rabah Arezki, compte tenu de la méfiance qui règne actuellement à l'égard des gouvernements arabes, cette situation plaide pour une approche différente en matière de réformes. "Les principales priorités devraient être d'éliminer la corruption par une transparence radicale au sein du gouvernement et de supprimer les subventions implicites dont bénéficient les producteurs ? par opposition aux consommateurs pauvres ? y compris les services publics et les copains".
"Les aspirations croissantes d'une population arabe très instruite et jeune contrastent avec la mauvaise performance des gouvernements et leur incapacité à moderniser leur économie et à créer des emplois", souligne Rabah Arezki qui alerte sur le fait que cette incapacité des gouvernements arabes à fournir des services publics de qualité et abordables, associée à l'émergence d'une corruption à grande échelle dans les institutions officielles, nourrissant une complicité avec le secteur privé, "exacerbe la méfiance des citoyens".
L'économiste en chef de la Banque mondiale pour la région MENA plaide pour un nouveau contrat social dans les pays arabes, étant donné que l'actuel contrat social est décrié par les populations, voire complètement remis en cause. Ce contrat social repose, d'après l'économiste, sur un deal tacite dans lequel les citoyens arabes abandonnent leur voix et tolèrent une faible responsabilité du gouvernement en échange de subventions, d'une éducation et de soins médicaux gratuits ainsi que d'emplois publics. Ce contrat social, pense Rabah Arezki, dure depuis des décennies dans les sociétés arabes, mais il est désormais remis en cause par une population de jeunes. D'où la nécessité, selon lui, de penser un nouveau contrat social en mesure de répondre aux nouvelles aspirations des populations.



Ali T.


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