Algérie

La bipolarité à l'épreuve des partis émergents



La bipolarité à l'épreuve des partis émergents
Le cri de guerre « Ya hemos ganado » (On a déjà gagné), caractérisant une campagne particulièrement animée, prépare la régénération démocratique portée à bras-le-corps par l'intrusion des nouveau-nés du paysage politique talonnant la majorité de la droite largement représentée au Parlement (186 députés sur 350) et disposant, selon les sondages, de quelques points d'avance sur les trois autres candidats susceptibles d'acquérir chacun plus de 15% des voix.Une nouvelle ère politqiue annoncée par le grand quotidien El Pais a-t-elle commencé ' Dans cette configuration, la montée en puissance de Podemos et de Ciudadanos, révélés par les succès électoraux des régionales et des municipales de mai dernier (Podemos associé à des plateformes citoyennes dirigeant Madrid et Barcelone), menace de destituer Podemos de son statut de challenger, et, dans le cas d'une alliance, le règne de la droite battant de l'aile et affaiblie par les dures épreuves des années de crise impactées par l'explosion de la bulle immobilière, la cure d'austérité, le chômage en hausse (jusqu'à 27% début 2013) et les scandales de corruption. Si l'Espagne de Rajoy a repris depuis des couleurs, l'autre Espagne, en violet (Podemos) - orange (Ciudadanos), tente de reprendre le flambeau des luttes citoyennes pour rééditer le scénario grec de Syriza. Le candidat de la gauche radicale, Pablo Iglesias, vantant les mérites des maires « indignés » de Madrid, de Barcelone et de Cadix, veut transformer le coup d'essai de « l'indignation en changement politique » pour combattre la politique d'austérité de l'Union européenne et mettre en place un « plan d'urgence » pour défendre les « classes populaires ». A la tête du parti libéral Ciudadanos, Albert Rivera, appelle au « changement raisonnable », favorable à l'investissement dans la recherche, l'éducation et la suppression des contrats de travail temporaires remplacés par un « contrat de travail unique ».La ligne de fracture réside dans la quête du « droit à l'autodétermination pour les Catalans et les Basques » recherchée par Podemos et rejetée par le Barcelonais, Albert Rivera, siégeant au Parlement régional de Catalogne entre 2006 et 2015, dont le parti Ciudadanos a été contré pour contrecarrer l'indépendantisme catalan. Dans ce « scrutin historique », le parti au pouvoir tente de jouer la carte de l'expérience acquise par le Premier ministre sortant qui cumule 34 ans de vie politique et un exercice du pouvoir riche d'un long passage dans l'exécutif (5 fois ministre de l'équipe dirigée par Jose-Maria Aznar). Tout en plaidant pour la poursuite de « la même politique » économique, le candidat de la droite a axé toute sa campagne sur la « reprise » de la croissance amorcée depuis 2014, qui a mis fin aux années dures et permis de consolider les acquis sociaux à travers le régime de protection des revenus des retraités, l'un des credo de sa campagne, la création dans 4 ans de « deux millions d'emplois » et le renforcement de la formation. Cette démarche a été fermement critiquée, au Congrès notamment, par le candidat du PSOE, Pedro Sanchez, égrenant le chapelet des droits bafoués par la droite : un revenu minimum vital pour les familles sans ressources, les salariés, les immigrés, les femmes. Une alliance des extrêmes pour contrer l'arrivée en force des émergents Podemos et Ciudadanos.




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