Algérie

La bioéthique à l'épreuve des sociétés


« Les progrès de la bioéthique à l'épreuve des sociétés» est le thème proposé au débat durant les deux journées d'un colloque qui a été ouvert, hier, à la faculté de médecine Belkacem Bensmaïl (Chalet des Pins) de Constantine. Interrogé sur le choix du thème et l'opportunité de cette rencontre, le professeur Bouzitouna, doyen de la faculté de médecine, a estimé que «ce thème est d'actualité parce que les questions de progrès technique et scientifique, notamment les pratiques médicales et ce qu'elles induisent comme pratique sur l'être humain, sont à l'ordre du jour dans tous les pays du monde. Aussi, nous avons voulu réunir l'ensemble des acteurs, des sociologues, des anthropologues, des hommes du culte, etc., pour débattre de ce thème. Le but est d'ouvrir un large débat sur le sujet». Et d'ajouter que «c'est la première manifestation de ce genre chez nous à laquelle participent des spécialistes de renommée internationale, des Africains, des Maghrébins et des Européens». Le nombre de participants est de 15O dont 15 étrangers.

Pour le professeur Ghawty Hadj-Edine Sari Ali, physicien et membre du Conseil scientifique de l'observatoire citoyen afro- méditerranéen éthique, bioéthique, technologie et droits de l'homme (OCAMEDH) et enseignant à Paris V – Paris VI, «tout le monde, notamment les praticiens, a besoin de mieux et de bien connaître ce qu'est l'éthique et la bioéthique». Son collègue, le professeur Abdelhamid Aberkane, ancien ministre de la Santé, qui dirige actuellement le service de réanimation médicale du CHU de Constantine, est convaincu de la nécessité d'ouvrir un débat sur ce thème dans notre société, «parce que, a-t-il précisé, les sciences du vivant concernent l'être humain depuis qu'il est dans le ventre de sa mère jusqu'à la fin de sa vie, et il faut essayer de voir ce qu'est transposable au niveau de notre société avec tout ce qu'elle véhicule comme valeurs et éthique. Nous pouvons mener à bien ce débat, a-t-il ajouté, parce que nous avons une université et des organisations des droits de l'homme».

Enfin, s'exprimant aussi sur le thème du colloque, le Dr Abdallah Boukhalkhal, recteur de l'université des sciences islamiques (USIC) Emir Abdelkader de Constantine, après avoir indiqué que ce thème n'est pas spécifique à la médecine mais touche toutes les autres disciplines, notamment la religion et la charia, a déclaré qu'il va proposer, au cours du colloque, la création d'un laboratoire de recherche dans lequel participeront des spécialistes de toutes les disciplines scientifiques. Il a terminé en affirmant, à ce propos, que «si la science n'est pas balisée par l'éthique et le droit, on risque d'aboutir à des catastrophes sur le plan de l'éthique et de la morale».

Dans la première séance qui a suivi la cérémonie protocolaire d'ouverture du colloque, les communicateurs ont parlé de la nécessité de légiférer en matière d'éthique et de bioéthique et ont évoqué la situation de l'être humain, notamment comment celui-ci est perçu selon les cultures et les religions et ce, tout en essayant de voir s'il y a ou non évolution en matière d'éthique et de bioéthique. La plupart des intervenants ont essayé de dégager une espèce de consensus sur la question et promettent de revenir sur tous ces aspects durant les autres séances en évoquant, entre autres, les enjeux de la recherche scientifique et la recherche médicale sur les chemins de l'éthique, la transplantation d'organes humains entre la charia et le droit positif, le don d'organe: de l'altruisme au mercantilisme, etc.


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