Algérie - Biodiversité

La biodiversité algérienne menacée par les espèces non autochtones



La biodiversité algérienne menacée par les espèces non autochtones




En plus des incendies qui sont une menace certaine pour nos forêts et milieux naturels, le repeuplement anarchique par des espèces non autochtones telles que les eucalyptus, les acacias…constituent un appauvrissement de la biodiversité floristique et faunistique du pays.

Aujourd’hui, le forestier algérien se trouve dans des contraintes dans son programme de reboisement dans le choix des espèces…Cette difficulté que j’ai observée durant ma carrière professionnelle a été éclipsée par les différents responsables du secteur depuis l’année 1971 avec la création de l’ONTF.

A un certain moment, le problème a été posé sur la diversification des espèces de reboisement pour éviter la monoculture. Cas du pin d’Alep, espèce sensible au feu et à la chenille processionnaire, défoliation importante en période de forte sécheresse…mais vite classé à ce jour.

Aujourd’hui, lorsque nous prenons la route vers La Marsa (Skikda), les eucalyptus et les acacias peuplent notre environnement même à Guerbès où le chêne liège et même le caroubier…sont concurrencés par ces espèces envahissantes.

Le même cas pour le Faux vernis du Japon, espèce colonisatrice dans l’agglomération de Constantine (espaces verts, forêts urbaines, espaces publics et menaçant même les édifices dans leur fondation…) et difficile à éradiquer surtout dans les endroits délaissés par leur propriétaire. C'est une espèce qui s'adapte au dérèglement du climat et donc prospère bien dans un milieu en friche.

Aussi, il faut préciser que la politique de reboisement est à redéfinir selon différents paramètres: finalité et modalité du reboisement et contraintes actuelles du climat et les moyens à réunir pour réussir les plantations (hausse des températures, précipitations pluviométriques mal réparties et longue période de sécheresse…).

Aussi, nous ne devons plus planter pour planter mais définir des objectifs clairs dans le choix des espèces tout en encourageant les autres secteurs à participer à cette tâche d’intérêt général surtout les agriculteurs dans le développement de l’arboriculture (noyer, caroubier…), l’apiculture (espèces mellifères)…

- Reconstitution des forêts de chêne liège, chêne vert, cèdre… et de leur cortège floristique

- Reboisement industriel. Cas des eucalyptus…pour l’industrie de la pâte à papier, l’industrie pharmaceutique, l’apiculture…

- Développement des arborétas et suivi de leur résultat, actuellement délaissés. A Constantine, nous avons la réserve biologique de djebel Ouahch en agonie ainsi que l’arborétum de Dra Nagah…

- Aires de détente et de loisirs (forêts récréatives, espaces verts…).

- Plantation d’alignement le long des routes et en agglomération, prévenir les chablis. Cas des eucalyptus…

Le forestier au lieu de suivre ce programme, et est appelé à se substituer à la direction de l’Agriculture dans la distribution du cheptel bovin, ovin…dans le cadre du PPDRI en nette contradiction avec sa mission, dans la réglementation des parcours. Car aujourd’hui, nous observons un surpâturage dans tous nos massifs forestiers et même dans les aires protégées (Parcs nationaux du Djurdjura, El Kala…), contrainte dans la régénération naturelle et le repeuplement forestier.


Fait à Constantine, le mardi 19 février 2013
Par Karaali Abdelouahab

"Contribution citoyenne dans le cadre
de la protection de la biodiversité et
le développement du patrimoine forestier"





Aussi, le développement de la zone humide de "Guerbès - Sahandja" passe par la réhabilitation des espèces autochtones. Un grand pas pour revaloriser nos contrées et nos terroirs. Aussi, une reconsidération du forestier comme agent de développement est nécessaire et est vitale pour un secteur sensible et stratégique pour la redynamisation de notre économie et de notre environnement. L'économie verte "c'est le chêne liège et le liège"... et est un grand défi dans la réhabilitation de la forêt algérienne. Aussi, l'Université algérienne doit opérer une grande mutation pour être à l'avant-garde des enjeux d'aujourd'hui et de demain.
Karaali Abdelouahab - La sentinelle de l'environnement - Constantine, Algérie

02/03/2013 - 77219

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