LA BELLE LEÇON DE LA FAF

La Fédération nationale de football vient de tourner le dos à trois cents millions de dinars. Elle récuse et refuse dorénavant cet important pactole que lui accordait l'Etat comme subvention annuelle estimant qu'en ce temps de crise périlleux le contenu de son bas de laine lui permettait de s'auto-suffire. Le geste est d'une symbolique inouïe et ce n'est certainement pas l'aisance financière de cette organisation qui amoindrirait sa lourde teneur parce qu'il vient à point contrarier le dicton qui veut que plus on en a et plus on en veut. Il est exemple et bien intéressante leçon.La rapine en effet n'a plus de limites. Elle a atteint des degrés tels que des millionnaires avérés et connus, avec toute honte bue et une absence de scrupules ne se gênent plus à chaparder à découvert jusqu'aux modestes couffins du Ramadan. Elle est perçue jusqu'aux travers des lois qui bousculent le sens du sacrifice et de la générosité humaine par la rétribution matérielle et financière de grands gestes passés censés être ceux de la gloire et de l'honneur.Le rêve serait que cet exemple de patriotisme de la FAF, fourré de justice et de sagesse, soit élargi pour pourfendre tous les secteurs et terrains où le viol financier est devenu un exercice généralisé à telle enseigne qu'il est érigé comme le summum d'une intelligence humaine et d'un savoir-faire établis. Malheureusement les gestes forts ont maintenant tous un prix et la palme est décernée à ceux qui arrachent le plus et qui excellent à se jouer de la morale.Rien n'échappe plus aux vautours et aux hyènes et l'appétit insatiable a bien évidemment de qui tenir.L'heureuse décision de la FAF vient sans doute simplement enseigner de belle manière que l'Algérie n'est ni un trésor de guerre ni un butin et que les tombes de ceux qui ont donné leurs vies pour l'indépendance du pays restent des témoignages éternels sur un engagement patriotique qui se situe à l'opposé des subventions et des subsides financiers.