Algérie

La BDL s'engage dans la finance islamique



De profonds changements dans ses services et prestationsLe lancement de ces produits confirme que le monde de la finance est sensible aux arguments des milieux islamistes.La Banque de développement local(BDL) a choisi l'occasion de la Fête des travailleurs, pour annoncer de profonds changements dans ses services et prestations. A cet effet, le P-DG, Mohamed Krim, l'a annoncé hier. En premier lieu, la BDL a revêtu un nouveau logo annonciateur de l'émergence d'une nouvelle dynamique basée essentiellement sur le bien-être du client.Incontestablement, la nouveauté réside dans l'ouverture à la finance islamique par le lancement du produit qui apportera la solution selon le P-DG, à l'épineux problème de la «riba» qui constituait un sérieux obstacle pour convaincre les clients de participer aux différentes opérations lancées par les pouvoirs publics. Et pour cause,«Badil» est un produit qui permet aux citoyens de faire de l'épargne sans aucun intérêt à percevoir, et donne la possibilité aux clients de sécuriser leur argent, tout en évitant la thésaurisation des capitaux.De son côté, la banque, même si elle ne perçoit aucune commission sur ce service, dispose de ces capitaux pour le financement des investissements et permet donc aux citoyens qui le souhaitent de participer à l'essor économique du pays, et ce, à partir de dimanche prochain. A cela s'ajoute un autre produit considéré non générateur d'intérêts, le leasing à travers le crédit -bail, qui permet aux investisseurs de se faire financer sans payer d'intérêt. Il s'agit de l'établissement de deux contrats, le premier de location, qui sera suivi par un contrat de vente.Autrement dit, l'investisseur ne devient propriétaire du bien qu'à la fin du règlement de toutes les échéances qui composent le crédit. En somme, la société de leasing loue le montant de l'investissement et ne relève son bénéfice qu'au terme du projet. Dans le même ordre d'idées, le capital investissement représente également un produit de la finance islamique du fait qu'il permet aux jeunes investisseurs qui démarrent d'augmenter leurs fonds propres sans avoir recours au crédit bancaire. L'opération se base essentiellement sur le partage des risques et des profits sans notion d'intérêts. Cela s'explique par le fait que ces entreprises naissantes ont des besoins énormes en investissements mais ne peuvent décrocher de crédit bancaire. Il s'agit de financer les PME à leur stade le plus critique jusqu' à leur émergence, en aucun cas il ne peut être apparenté à un prêt ou une subvention, c'est un simple apport en fonds propre. En somme, le lancement de ces produits se veut une réponse franche aux oppositions sournoises de certains milieux islamistes aux mesures prises récemment par les pouvoirs publics pour contenir le choc externe et relancer l'économie du pays.Par ailleurs, le P-DG de la BDL s'est dit satisfait de l'opération de l'emprunt obligataire et fait état d'un engouement important «c'est une opération de haute importance, qui va permettre à l'Etat de réaliser de grands projets sans recourir à l'endettement extérieur, et permet aux citoyens de participer à la diversification de l'économie nationale, ceci dit, je laisserai le soin au ministre des Finances d'en annoncer les chiffres», précise M.Krim qui souligne qu'une large opération de sensibilisation et de médiatisation sont nécessaires pour la réussite de ce programme.Par ailleurs, M.Krim a tenu à insister sur l'importance pour la BDL de fournir des solutions multiples en matière de prestations électroniques, et place l'intérêt du client au-delà de toute considération. Dans ce sens, il a annoncé pour le début du mois de juin, le passage au traitement informatique en temps réel des opérations de banque, et qu'à cet effet, toutes les agences seront fin prêtes pour accompagner le lancement du e-paiement, du fait qu'elle seront dotées de TPE(terminal de paiement électronique). Ceci dit, l'opération se généralisera, selon le P-DG en février 2017 pour optimiser le passage vers le e-commerce «le but ultime à atteindre est d'éliminer définitivement l'emploi de l'argent, de l'espèce, qui sera remplacé, par les opérations électroniques, c'est le moyen de lutter contre la corruption, la bureaucratie et le blanchiment d'argent», insiste le P-DG. En outre, celui-ci a tenu à rappeler que pour l'année 2015 la BDL a réalisé 36 milliards de dinars de chiffre d'affaires ce qui n'est pas un record, mais une première, avec un résultat positif de 7 milliards de dinars de bénéfices.


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