LA BD ALGERIENNE DE RETOUR D'ANGOULÊME Maintenir l'élan

L'Algérie était présente en force à la 40e édition du Festival international d'Angoulême. Cette présence faisait suite à l'invitation du maire de la ville, Philippe Lavaud, et du fondateur du Festival, Francis Groux, à la 4e édition du Fibda à Alger où ils ont pu constater la dynamique renaissante du 9e art en Algérie.
L'idée était donc de marquer les 50 ans de la BD algérienne en les faisant coïncider avec les 40 ans de ce grand rendez-vous mondial. L'organisation de cette participation a été assurée par le commissariat du Fibda et l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc). C'est la première fois que l'Algérie participait de manière collective à cette manifestation. Le programme de la participation algérienne s'est articulé autour de plusieurs points. Ainsi, durant tout le festival s'est tenue une exposition «Caractères» sur l'histoire de la bande dessinée algérienne depuis sa naissance à nos jours (300 m2 de surface) : planches originales d'anciens et nouveaux auteurs, projections de films vidéo, librairie d'albums algériens, séances de dédicaces… Une conférence a été donnée par Ameziane Ferhani, auteur du beaulivre 50 ans de BD algérienne ; l'aventure continue (Ed. Dalimen, Alger, 2012). Une réception en l'honneur de l'Algérie a été organisée en présence du maire d'Angoulême et du fondateur du festival, de Dalila Nadjem, commissaire du Fibda, de Rachid Hadj Nacer, directeur du livre et de la lecture publique au ministère de la Culture, et du consul d'Algérie à Bordeaux, Mohamed Alem et de nombreux participants. Enfin, une rencontre «Bédéistes algériens, qui êtes-vous '» et un débat avec les auteurs présents s'est tenue durant le Festival en présence de douze auteurs algériens et algériennes. La participation algérienne a suscité la curiosité et l'intérêt des publics et des professionnels. Les Ateliers Mangelis, lieu de cette participation, ont accueilli un grand nombre de visiteurs qui se sont intéressés, souvent longuement, à la manifestation. Le pointage établi a permis d'établir une fréquentation de près de 2500 visiteurs en 4 jours, soit une moyenne théorique de 625 par jour, ce qui constitue une performance dans un festival qui propose 15 grandes expositions et des dizaines d'activités et d'animations disséminées dans toute la ville. Les médias spécialisés ont accordé une attention soutenue à la participation algérienne. De même, des reportages lui ont été consacrés dans France 24, Europe 1, l'Humanité, etc. L'ensemble des couvertures ont souligné la qualité de la manifestation et le potentiel nouveau de la bande dessinée algérienne. L'accueil des professionnels (auteurs, éditeurs, distributeurs et journalistes spécialisés) a été à la hauteur de cet engouement. Il a été soutenu par les invités des différentes éditions du Fibda qui ont témoigné de la dynamique actuelle de la BD algérienne. La présence algérienne a été mise à profit pour engager des contacts dans les milieux internationaux de la BD et, notamment, avec les festivals comme ceux de Casablanca (où l'Algérie sera pays d'honneur de la 2e édition (mai 2013), de Lyon qui a émis une invitation pour 2014. Des contacts ont été engagés également avec le Musée de la BD de Bruxelles, l'Institut du monde arabe, le Festival international de Lausanne, etc.