La bave et les postillons ne régulent pas un marché !

Pandémie de Covid-19. Aux USA, premier cas d'injection directe de «gel désinfectant» dans les veines d'un patient et premier échec. L'homme, dont nous respectons l'anonymat et que nous ne désignerons que par son prénom et l'initiale de son nom, a fait un rejet et une incompatibilité violente au désinfectant.Donald T.
Voilà un test grandeur nature. Parce qu'il ne suffit pas d'aller au marché et d'y déverser des tombereaux de colère et de postillons. D'abord et surtout parce que projeter des postillons en ces temps de pandémie, c'est dangereux, fussent-ils les postillons prestigieux d'un ministre. Ensuite, parce que la colère cathodique ne règle rien dans le monde vachement souterrain des mandataires, des grossistes et de ceux qui régulent depuis des «résidences discrètes» de cinq ou six wilayas du pays les marchés de gros. C'est un vrai test grandeur nature pour le ministre Rezig. Il découvre et le crie à la cantonade : «les maquignons et les éleveurs n'ont pas joué le jeu.» Erreur fatale et déception majeure chez ce ministre que je crédite de bonne foi non feinte. Sauf que la bonne foi et les coups de gueule ne viennent jamais à bout des mandataires et autres familles mafieuses de l'agroalimentaire. Personne n'a jamais réellement appliqué la loi, et seulement la loi à ces gens-là. Les prédécesseurs de Rezig ont dit qu'ils allaient le faire. Qu'ils étaient sur le point de le faire. Qu'ils étaient en train de le faire. Certains d'entre eux riaient même sous cape ? sous la cape du maquignon ? en le disant ainsi ! D'autres, honnêtes et même héroïques, ont tout bonnement perdu la santé et la vie. Pensée pour Bakhti Belaïb ! Mais jamais, au grand jamais la rigueur de la loi n'a été appliquée pour enfin mettre de l'ordre dans les étables, les bergeries et les abattoirs. Peut-être faudrait-il juste examiner la toile. La toile de la rapine. Comment ses fils sont tissés. Et qui ils relient. Ou font semblant de relier pour les cas d'entreprises-écran. Et puis, par-dessus tout, trouver le protecteur ! Atteindre le Protecteur, c'est empêcher par exemple que des maquignons, au 4e jour du Ramadhan, ignorent superbement les cris, les colères et les postillons de Rezig. En clair, passer de la phase postillons à celle des fourgons blancs pénitentiaires et à la mise au? frigo des intouchables. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.