Algérie

LA BATAILLE DE L’EAU



L’Algérie met le paquet
De In Salah à Alger, le département des ressources en eau redouble d’efforts pour relever ce défi. Un challenge d’envergure mondiale que celui de pouvoir assurer la sécurité en eau potable des populations de la planète. L’Etat algérien en a fait une priorité. Abdelmalek Sellal s’y attelle. Les vacances cela sera pour plus tard. Jeudi passé, il était en visite d’inspection à Oran. La capitale de l’Ouest et l’Oranie en général, souffrent depuis plusieurs décennies d’un dramatique déficit en eau potable. La bonne nouvelle est tombée. Le ministre des Ressources en eau l’a confirmé hier, sur les ondes de la Chaîne III. Le mégaprojet Mostaganem -Arzew - Oran, baptisé MAO, sera mis en service en 2009. La capitale de l’Ouest a besoin de 350.000m3 d’eau potable pour la consommation quotidienne de sa population. Elle disposera désormais d’une station de dessalement d’eau d’une capacité de 500.000 m3 par jour -soit un excédent de 150.000 m3- qui mettra à l’abri la ville d’Oran contre d’éventuels désagréments. Malgré tous les efforts consentis par les pouvoirs publics, le problème d’approvisionnement en eau potable reste et restera d’une actualité brûlante. Le megaprojet hydraulique qui devrait contribuer à sortir la région oranaise de la crise de l’eau potable, ne doit cependant pas occulter les problèmes dans lesquels continuent à se débattre de nombreuses régions du territoire national. Il ne se passe pas une journée où l’on ne signale pas des pénuries d’eau. A Maâtkas (en Kabylie), l’eau est rationnée depuis plusieurs semaines. Quelque 40.000 habitants d’une cinquantaine de villages souffrent le martyre. Ath Laâziz à Bouira, Amizour et certains quartiers de Béjaïa continuent de souffrir d’un manque d’eau alarmant. Le phénomène est cependant, récurrent, voire inquiétant, il est loin d’être particulier à une région. Tamanrasset, Illizi, Djanet...sont loin de constituer des exceptions. Dans ces régions désertiques ou semi-désertiques, les moyens à mettre en oeuvre seront titanesques. La ressource certes, existe mais son exploitation n’est pas une mince affaire. Pour satisfaire les besoins en eau potable de Tamanrasset, le précieux liquide doit être acheminé de In Salah. Soit une distance de 750km. Tam n’aura plus soif jusqu’en 2050, nous dit-on. Et après? Les nappes phréatiques, les eaux fossiles ont du mal à se renouveler. Les chutes de pluies se font rares. Et ce qui sort des entrailles de la terre affaiblit des réserves qui ont mis des années pour se constituer. Leur reconstitution n’étant pas assurée automatiquement puisqu’elle dépend des conditions climatiques. Alors, «or noir» et «or blanc» même destin? Deux ressources naturelles qui sont menacées d’épuisement. Certaines wilayas du Sud sont en proie à d’autres problèmes, leurs réseaux de distribution sont tout simplement entartrés. A elle seule, la wilaya de Ouargla a programmé de se doter de 9 stations de déminéralisation. D’une capacité de 75.000 m3 par jour chacune, elles doivent être mises en chantier en septembre prochain. La ville de Touggourt alimentée à partir de la nappe albienne est confrontée à un entartrage hors du commun de ses conduites d’eau. L’eau qui y est puisée est d’une température qui avoisine les 60°C. Ce qui explique le manque d’eau qui coule rarement des robinets. Une station de déminéralisation d’une capacité de 34.560 mètres cubes par jour devrait servir à mettre fin à plus de deux décennies de calvaire. Gagner la bataille de l’eau ne revient cependant pas qu’à étancher la soif des citoyens. L’appel ou plutôt le recours aux stations de dessalement d’eau constitue-t-il la panacée? Si l’on en croit les spécialistes, cette stratégie en matière d’alimentation en eau potable pourrait atteindre ses limites. L’Algérie se situerait à l’avant-dernière place des pays les plus pauvres en eau en Afrique.Selon Aboubacar Issa de l’Observatoire du Sahara et du Sahel, la situation est préoccupante à travers tout le continent, mais «avec 355 m3 par habitant en moyenne et par an, l’Algérie se situe en dessous du seuil de stress hydrique tel que défini par la Banque mondiale».La nouvelle stratégie de gestion de l’eau devrait toutefois améliorer cette contre- performance. «La demande devrait améliorer le taux de disponibilité en eau potable. Il devrait passer de 355 m3 à 4,20 m3 d’ici 2020» d’après les prévisions de l’hydrologue M.Safar Zitoun. La sonnette d’alarme est tirée depuis fort longtemps. La bonne pluviométrie et le remplissage satisfaisant des barrages ne sont que conjoncturels.


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