En marge de la session du Conseil des droits de l'Homme des Nations unies, le secrétaire d'Etat, John Kerry, et son homologue russe, Sergueï Lavrov, se sont retrouvés à Genève pour faire le point sur l'état d'avancement de Minsk 2 oscillant entre les bonnes nouvelles du front et le regain de tensions politiques. Le climat n'est donc pas au beau fixe. Moins d'une semaine après les graves accusations portées par Kerry aux responsables russes coupables de mentir « droit dans les yeux », rapidement attribuées par un membre de la délégation à « l'appareil russe de propagande », les retrouvailles sont marquées par les retombées de l'assassinat de l'opposant russe, Boris Nemtsov, nécessitant une « enquête approfondie, et transparente », revendiquée par Kerry, peu avant son arrivée à Genève. Elles interviennent également quelques minutes après la publication d'un nouveau rapport de l'ONU sur la situation des droits de l'Homme en Ukraine. Le bilan, qui fait état de plus de 6.000 personnes tuées et 15.000 blessés en Ukraine depuis le déclenchement du conflit, en avril 2014, pointe l'index sur les groupes armés « essentiellement » responsables de « détentions arbitraires, tortures et de disparitions forcées ». Le bras de fer ne semble pas fléchir alors que le processus de Minsk 2 connaît des avancées non négligeables. Il s'agit, en premier, des acquis du cessez-le-feu globalement respecté. « Nous n'avons eu connaissance d'aucun tir de la part des rebelles », survenu dans la nuit de samedi à dimanche, a reconnu le service de presse de l'armée ukrainienne. Le retour au calme sur tout le front Est est aussi favorisé par le mouvement de retrait des troupes, prévu par l'accord de Minsk 2 le long de la zone tampon d'une profondeur de 50 à 140 kilomètres. Si Kiev a annoncé la fin de la première étape et le lancement de la seconde « dès qu'on en aura reçu l'ordre », selon un porte-parole militaire ukrainien, Anatoli Stelmakh, le dirigeant rebelle Alexandre Zakhartchenko assure quant à lui que les forces avaient déjà « retiré 90% » de leurs armes lourdes. Pour l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (Osce), disposant de plus de 400 observateurs, la véracité du processus doit être toutefois établie. Les « progrès tangibles », évoqués par Lavrov, sont jugés antinomiques avec la menace de livraison d'armes de nature à « saboter un règlement pacifique » et le maintien du « blocus de facto » de la région de Donbass approvisionné en gaz, depuis la semaine dernière, par Gazprom, et menaçant Kiev de fermer à nouveau le robinet. Bruxelles dont près de 15% des approvisionnements en gaz russe transitent par l'Ukraine tente une médiation pour une issue heureuse. En somme, l'arme du gaz russe contre l'arme des sanctions occidentales.
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Posté Le : 02/03/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Larbi Chaabouni
Source : www.horizons-dz.com