Algérie

La bataille de Fillaoussène (du 20 au 23 avril 1957)



La bataille de Fillaoussène (du 20 au 23 avril 1957)
Publié le 13.04.2023 dans le quotidien Le Soir d’Algérie
Par Mourad Benachenhou

Les relations entre l'ancienne puissance coloniale et son ex-ennemi héréditaire sont officiellement totalement apaisées. Les deux nations appartiennent non seulement à la même union économique et politique, mais également à une alliance militaire dont le leadership est assuré par une puissance hégémonique. Ces deux anciens adversaires, qui ont, au cours des siècles, été engagés dans des guerres aussi violentes les unes que les autres, ont choisi la voie de la réconciliation et ont même accepté d'écrire une histoire commune inscrite dans les programmes scolaires de leurs systèmes d'enseignement respectifs.

On pardonne, mais on n'oublie pas !
Cela n'empêche pas que les exactions commises par les armées de l'une ou l'autre de ces puissances dans les territoires des uns et des autres soient rappelées au cours de commémorations officielles ou à l'occasion de différends politiques ou économiques de circonstance. Quelle que soit la volonté des uns et des autres d'effacer le passé et de regarder vers l'avenir, l'Histoire, avec ses événements dramatiques, n'est jamais loin et resurgit. Il n'y a rien d'étrange au fait que l'on puisse s'entendre et cohabiter dans la sérénité tout en refusant d'effacer le passé, qui forge la légitimité des peuples dans leurs spécificités. La réécriture de l'Histoire a ses limites. On ne peut aller jusqu'à accepter d'oublier d'où on vient, et comment s'est forgé le peuple auquel on appartient.
Bien que l'ex-puissance coloniale soit sortie victorieuse du conflit mondial et que les dirigeants de son ennemi héréditaire aient été jugés et condamnés par un tribunal militaire, il n'en demeure pas moins que les anciens contentieux liés à l'occupation qu'elle a subie entre 1940 et 1945 pèsent encore dans ses relations avec ce peuple.

L'Algérie a droit à son histoire
À moins que l'on ait une vision «raciste» de l'Histoire qui placerait le peuple algérien parmi les «races vaincues», selon l'expression des historiens coloniaux, on a le droit de continuer à évoquer les faits et méfaits de l'occupation coloniale, quelle que soit, par ailleurs, la volonté affichée par les dirigeants des deux pays de se concentrer sur un horizon qui dépasse les anciennes blessures et panse les plaies du passé.
Il est d'autant plus important de continuer à maintenir vivants la souffrance et les combats du peuple algérien contre l'oppression coloniale, que, pendant longtemps, les Algériennes et Algériens ont été soumis à une sorte «d'embargo intérieur», les empêchant de relater même leurs propres expériences dans la lutte de Libération nationale.

Une bataille digne de figurer dans les livres d'histoire
Cette contribution ne fait référence qu'à un seul évènement de la guerre héroïque menée entre 1954 et 1962 pour mettre fin au joug colonial. La bataille de Fillaoussène est, pour diverses raisons, peu connue et peu célébrée, mais son déroulement sort de l'ordinaire, même dans la longue et riche histoire de la guerre de libération et des faits héroïques dont elle est particulièrement riche, vu même le déséquilibre des forces en présence, qui fait de l'issue finale de la lutte un miracle dont peu d'exemples existent dans l'histoire du monde. Cette bataille s'est déroulée en Zone II de la Wilaya V entre le 20 et le 23 avril 1957, pendant le mois sacré du Ramadhan, symbole de la résilience et du refus de l'individu d'être esclave de son corps et de ses besoins les plus vitaux. On tentera de faire un exposé aussi systématique de cette bataille, en commençant par décrire le lieu de son déroulement, les circonstances de son déclenchement, les forces en présence et les conséquences.

Localisation de cette bataille
Bien que s'étant étendue jusqu'à Oued Sbaâ, de l'autre côte de la zaouia de Sidi Amar, elle a eu pour théâtre la vallée de Fillaoussène, surplombée par le sommet de la montagne du même nom, d'une altitude de 847 m et donnant, au nord, sur la ville historique de Nedroma. Cette région était intégrée dans la Zone II, qui s'étendait de la frontière nord algéro-marocaine jusqu'aux environs de la vallée de la Tafna. Cette zone comprenait les Msirda thata et Msirda fouaqa, directement alignés sur la frontière, les Djbebala thata et fouaqa, couvrant le centre de la région et s'étendant jusqu'au port de Ghazaouet, ensuite le mont Trara, où se trouve le fameux mont Tajra, lieu de naissance de Abdelmoumène, le fondateur de la dynastie des Mouwahidine, et englobant également le port de Honaïne, ancien débouché maritime de la dynastie zyanide. Puis suivent les régions de Béni Ouarsous et de Béni Khellad bordant les Oualhasa, qui, eux, étaient attachés à la Zone III. Toute cette région avait une densité de population relativement basse et une faible présence de population coloniale, vu son relief quasi totalement escarpé et la faiblesse de son potentiel agricole.
La population algérienne vivait de l'artisanat féminin, autour particulièrement de la poterie et d'articles de vannerie divers ; nombre d'hommes avaient émigré vers la «métropole» et travaillaient dans les mines de charbon et fournissaient la main-d'œuvre de base pour la reconstruction et les industries.
Dans le mont Trara, la quasi seule source de revenu était la fabrication du charbon et une petite agriculture de subsistance. Donc, une région aux ressources très faibles, une population souffrant d'une pauvreté difficile à imaginer et arrivant à peine à survivre et ne pouvant pas supporter un grand nombre de djounoud. Il était nécessaire de fournir ces détails, car ils donnent une idée de la faiblesse des ressources de la région et de ses capacités limitées de soutenir un effectif important de membres de l'ALN, sans apports extérieurs complémentaires pris en charge par le commandement de la zone.

Circonstances de son déclenchement
Vu les faibles ressources dont disposait la zone, elle ne pouvait mobiliser de grands effectifs et servait essentiellement à aider au passage des convois d'armement vers les zones nord de la Wilaya V. Cependant, elle avait une importance capitale pour les forces coloniales chargées de la surveillance des frontières avec le Maroc. Il y avait donc une implantation très dense de postes militaires, d'importance plus ou moins grande, le plus puissamment armé étant le poste de Bab-El- Assa, qui comprenait une unité blindée chargée de veiller à empêcher les infiltrations de l'ALN en provenance du Maroc. A Ghazaouet même était implantée une demi-division d'infanterie marine.
La disproportion entre les forces en présence dans cette région rendait difficiles les opérations militaires de l'ALN, qui, incapable de mobiliser un nombre important de djounoud, vu la faiblesse de ses ressources et la pauvreté de la population, se contentait littéralement de survivre tout en marquant sa présence par des attaques sporadiques de postes militaires et son action politique auprès de la population algérienne. Il s'agissait essentiellement d'éviter des pertes humaines tout en maintenant une présence marquant le territoire et forçant l'ennemi à mobiliser en permanence des forces importantes. Les unités de l'ALN, organisées en «sections», ne dépassaient pas les 50 personnes et pouvaient se déplacer et se loger sans trop attirer l'attention de l'ennemi ou le ressentiment de la population.
En janvier 1957, la situation militaire du côté de l'ALN subit un changement profond avec non seulement la constitution de compagnies, regroupant les «sections», mais également une redéfinition de la stratégie militaire, avec la décision prise de passer à l'action, par l'attaque en masse de postes militaires ennemis et l'acceptation du combat, au lieu de l'ancienne méthode de harcèlement et de retraite rapide, suivant le fameux slogan, appris dans les écoles de guérilla égyptiennes : «La rapidité de l'attaque et de la retraite empêche la réaction de l'ennemi.» Le problème, avec ce changement de stratégie militaire, était que «l'intendance ne suivait pas». On continuait à être limité par les difficultés d'approvisionnement en matériel militaire et en munitions, de transport et de mouvement, d'hébergement disponible, de manque de système médical à même de traiter les malades comme les blessés. Bref, les choses se compliquèrent et le nombre de confrontations avec l'ennemi augmenta.
Le chef de zone était alors le capitaine Rachid (nom de famille Mostghanmi) et son adjoint militaire si Mahmoud, ancien engagé volontaire ayant acquis son expérience militaire en Indochine, homme de guerre particulièrement offensif et audacieux. Les djounoud de la zone furent répartis entre quatre compagnies, dont une était commandée par un certain Tetouan, originaire des Aurès, ancien caporal de l'armée coloniale, qui avait pris part à la fameuse bataille de Dien Bien Phu, et avait déserté, au milieu de l'année 1957, avec ses camarades, du poste militaire de la Bab el Assa, sur la frontière nord algéro-marocaine.
Au début du mois d'avril 1957, et au cours d'une réunion du commandement de la zone, et sur inspiration de Mahmoud, de son vrai nom Arbaoui (il devait devenir ministre de l'Hydraulique après l'indépendance) et de Tetouan, et semble-t-il, sans consultation avec le colonel Boussouf — qui avait remplacé, à la tête de la Wilaya V, Larbi Ben M’hidi, assassiné par le général Aussaresses le 4 mars 1957 à Alger —, il fut décidé d'organiser une confrontation directe avec l'ennemi. Le lieu choisi fut la vallée de Fillaoussène. Le commandement de la zone prit la position d'y envoyer trois des quatre compagnies et de préparer le terrain de la confrontation, par le creusement de tranchées fortifiées. Les critiques de certains des présents à la réunion qui mirent en avant la disproportion des forces en présence en termes d'effectifs et de puissance de feu n'y firent rien. Dans ses propres termes, Tetouan voulait un «Dien Bien Phu» algérien.

Les forces en présence du côté de l'ennemi
Toute la région ouest, le long des frontières algéro-marocaines, était couverte par la 12e division d'infanterie, dont l'état-major était installé à Tlemcen ; cette division avait un effectif de 24 000 hommes, composé de différentes unités réparties sur l'ensemble de la région et disposant de toute la gamme du matériel militaire et des spécialités propres à une armée moderne, ayant des troupes bien entraînées et dont la mobilité était facilitée par un parc de transport comprenant non seulement des véhicules blindés et des chars de combat, et des camions, mais également des hélicoptères «Banane» pouvant transporter jusqu'à 50 hommes.
Il est évident que, dans cette bataille, ne fut engagée qu'une partie du personnel et du matériel disponible. Selon les renseignements recueillis alors, il y avait, sur le terrain de combat, environ deux mille quatre cents hommes, c'est-à-dire l'équivalent de vingt compagnies, comprenant des unités de la demi-brigade des fusiliers marins, casernée à Ghazaouet, dont l'entraînement de base était particulièrement intense, puisqu'il durait six mois, le 3e bataillon du 5e régiment d'infanterie étranger, ou de légionnaires, et même un commando de harkis «indochinois», le fameux commando «Dam-Sam», composé de montagnards du Centre-Vietnam : Thais, Cambodgiens, Vietnamiens, et arrivés en Algérie au début de l'année 1956.
Ces unités avaient toute la gamme d'armements légers et lourds pour mener le combat, des fusils-mitrailleurs, en passant par les fusils d'assaut américains «Garrant», sans compter les mortiers transportables et un appui-artillerie provenant d'un poste fixe, et étaient appuyés par des chars de combat «Sherman», provenant des stocks de l'OTAN, et de deux avions de «Straffing» munis d'une mitrailleuse et d'un lance-roquette, d'un avion de surveillance destiné à repérer les cibles des tirs de mortier et des points d'attaque, et d'un bombardier B56, datant de la Seconde Guerre mondiale. Chaque soldat avait évidemment autant de munitions qu'il en avait besoin, disposait de sa ration alimentaire journalière et pouvait compter sur une évacuation rapide et une assistance médicale professionnelle en cas de blessures.
Du côté de l'ALN
Environ 300 hommes équipés d'un armement militaire disparate, composé d'armes récupérées sur l'ennemi, de quelques fusils mitrailleurs allemands datant de la Seconde Guerre mondiale, d'une mitrailleuse Lewis à chargeur cylindrique, datant de la Première Guerre mondiale, et fabriquée en Belgique, et d'un nombre de munitions limité en fonction des capacités de transport des djounoud chargés de servir les armes automatiques ou munis d'armes individuelles. Leur seul avantage était leur courage et ils n'en manquèrent pas.

L'issue du combat
L'issue du combat était connue d'avance. Malgré une résistance acharnée, qui tournait au combat au corps à corps, nos djounoud, qui subirent des pertes importantes (66 hommes tués et une cinquantaine de blessés), durent céder le terrain aux forces ennemies. Mais ils infligèrent également des pertes terribles à ces forces, et pratiquement dès le début des combats. Le nombre des tués officiellement annoncé par l'armée ennemie était de 55 morts et une trentaine de blessés. Combien y en a-t-il eu exactement ? Ce qui est sûr, c'est que le combat ne se termina pas pour eux sans lourdes pertes humaines, dont un capitaine tué dès les premiers coups de feu. Tetouan perdit la vie au cours de cette bataille. La plupart des blessés du côté de l'ALN furent transportés avec difficulté vers un hôpital de fortune situé dans une profonde grotte du djebel Sidi Sofiane, à une dizaine de kilomètres à vol d'oiseau du centre de la bataille. Le manque total de médicaments et l'indisponibilité de soignants et de matériel chirurgical firent que beaucoup succombèrent à leurs blessures.

Conséquences de la bataille
Il faut souligner que cette bataille a été voulue par le commandement local de l'ALN malgré la visible disproportion des forces en présence en termes de personnel engagé, de diversité du matériel militaire disponible des deux côtés. Elle aurait pu être évitée, d'abord parce que ce type d'affrontement est contraire à la doctrine de base de la guerre de guérilla qui veut que le côté le plus faible n'attaque frontalement qu'en cas de victoire assurée par une disproportion circonstancielle des forces en sa faveur, ce qui implique la surprise et la retraite rapide, ensuite parce que les moyens logistiques fournis par une base arrière facilement accessible manquaient totalement. De plus, elle n'a abouti à aucun résultat donnant un avantage quelconque à l'ALN sur le terrain.
Il faut, cependant, reconnaître que l'acceptation de cette confrontation, si téméraire ait-elle été, a donné à l'ALN un certain prestige dans la région et forcé l'ennemi à reconnaître qu'il ne pouvait pas traiter les opérations en Algérie comme de simples opérations de maintien de l'ordre et qu'il devait accroître rapidement ses effectifs pour s'assurer du maintien de sa supériorité et du contrôle plus poussé du territoire. Ses effectifs globaux sont passés de 400 000 hommes au début de l'année 1957 à plus de 800 000 fin 1958.
De plus, la guerre devenait de plus en plus impopulaire dans la «métropole», donnant ainsi à l'ALN un avantage politique certain. Donc, globalement, malgré les pertes subies, l'ALN a abouti à un résultat qui devait rendre plus proche la victoire.

Présentation de la bataille par la presse de la métropole
Le terme de «bataille» n'était pas utilisé pour qualifier les combats entre l'ALN et les forces ennemies. Ainsi, le quotidien Le Monde a, dans son numéro du 23 avril 1957, rapporté ainsi la bataille : «Un groupe rebelle a été, en deux temps, pratiquement anéanti.»
Il poursuit : «après avoir perdu soixante-cinq hommes jeudi dernier dans le djebel Tajera, entre Nedroma et Honaïne, le gros de la bande, profitant du mauvais temps, avait glissé vers le sud pour se retrancher vers le djebel Fillaoussène, dont le sommet et les gorges profondes étaient noyés dans la brume. Dépourvues, de ce fait, d'observations aériennes, mais renseignés par les habitants des douars, les unités de la 12e division d'infanterie ont réussi à encercler, samedi, près de cent cinquante fellagas et les ont contraints au combat.»
Tout est faux dans cette information :
1. Il n'y a eu ni combats ni morts dans le djebel Tajera précédant la bataille de Fillaoussène.
2. Les Trara sont un massif au relief particulièrement agité, et alors couvert d'un maquis extrêmement épais, empêchant tout combat face à face ; les troupes ennemies l'ont déclaré zone interdite dès le début du conflit et ont utilisé d'abord la cavalerie montée, puis, devant leur échec, se sont tournées quasi exclusivement vers les bombardements par l'aviation et la marine, et rarement les troupes terrestres héliportées, si ce n'est pour des excursions surprises, qui ont abouti à mort d'hommes parmi les djounoud, mais en petit nombre.
3. Il n'y a pas de gorges dans le lieudit Fillaoussène, c'est une simple vallée étroite sans escarpements, ressemblant à un ancien cratère de volcan.
4.Le temps était beau pendant toute la durée de l'action. Il n'a commencé à pluvioter que le dernier jour de la bataille, c'est-à-dire le 23 avril et en fin de journée.
5. L'ALN n'a pas fui le combat ; elle s'y attendait et l'a accepté.
Une dernière observation touchant à l'article du quotidien Le Monde : la campagne militaire en Algérie était définie comme «opérations de maintien de l'ordre», et l'organisation de l'ALN était considérée comme une organisation «criminelle», à laquelle n'étaient reconnus ni objectifs politiques ni statut militaire. Donc, pour l'ennemi, les «sections», les «compagnies» et les «bataillons» de l'ALN étaient systématiquement et officiellement qualifiés de «bandes armées», et elles étaient «accrochées». La seule circonstance où le terme «bataille» a été utilisé par l'ennemi est pour la vaste opération de police brutale, où la torture systématique a été employée contre des civils désarmés et où a été pratiquée à grande échelle l'exécution d'innocents et où ont disparu plus de quatre mille Algériens, victimes d'une répression qui justifie la présentation des commanditaires comme des exécutants devant une cour internationale de justice, si elle avait existé alors. Il est regrettable que ce terme continue à être employé par nos compatriotes, alors qu'il a été popularisé pour innocenter les tortionnaires et les tueurs qui ont perpétré ce crime contre l'humanité.
En conclusion
Quoique la bataille de Fillaoussène ait été engagée dans des conditions militaires défavorables et face à un ennemi nettement supérieur en nombre et en puissance, elle s'est ajoutée aux batailles menées ailleurs sur le territoire national, qui ont montré à l'ennemi la détermination du peuple algérien à se battre pour l'indépendance et à accepter les sacrifices que cette détermination impose.
Chacun de ceux qui ont pris part à cette bataille, qui peut paraître quelque peu téméraire avec le recul, est un héros digne de la reconnaissance de la nation, qu'il ait perdu la vie dans cette entreprise ou qu'il y ait survécu.
M. B.



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