La bataille de Damas a-t-elle commencé '

Pendant que les combats font rage autour de la capitale, à en croire les dernières dépêches de presse, entre l'armée syrienne et les groupes rebelles armés qui se sentent comme revigorés depuis l'annonce, ces derniers jours, de quelques défections importantes dans l'armée régulière et celle notamment de l'ambassadeur à Baghdad, et où les deux parties en conflit disent mener «la bataille décisive», les Etats-Unis et leurs alliés européens vont essayer, aujourd'hui même à New York, de peser de tout leur poids pour faire voter une résolution qui puisse acculer Damas, soit à travers de nouvelles sanctions économiques ou diplomatiques ' dont l'effet reste quasi nul sur le cours des événements dans ce pays ', soit en activant le fameux et sinistre «chapitre 7», véritable levier de guerre aux mains des grandes puissances mondiales, qui autorise explicitement la possibilité du recours à l'intervention militaire dans un conflit armé.
Ce que souhaitent vivement Washington, Paris et Londres, parce qu'ils savent que la rébellion, même avec le soutien multiforme que lui apporte Doha, Ankara et les principales capitales occidentales, est encore incapable d'abattre le régime en place, sans l'appui direct et coordonné des force internationales. Mais les Russes, plus déterminés que jamais, menacent d'ores et déjà d'y opposer leur veto, comme ils l'ont déjà fait au premier vote, en mars dernier, appuyé par leurs alliés chinois. Moscou dit n'accepter plus que le scénario libyen soit réédité dans un autre pays, a fortiori dans un pays qu'ils considèrent comme leur «chasse gardée», la dernière, au Proche-Orient. Sauf si Américains et alliés décidaient d'agir hors du cadre onusien. Une hypothèse que les observateurs les plus avertis n'excluent pas a priori.