Algérie

La baraka du baril



La baraka du baril
C'est le paradoxe de la présidentielle du 17 avril qui a occulté le défi économique majeur de l'Algérie: sortir de la dépendance par rapport aux exportations des hydrocarbures.Revenons aux choses sérieuses! Baisse des exportations d'hydrocarbures qui assurent près de 97% des recettes en devises, équilibres budgétaires menacés par un prix du pétrole de moins de 100 dollars qui assure de surcroît, une paix sociale menacée... Autant de questions sensibles qui ne font pas étrangement recette. Comme si elles devaient se résoudre par un coup de baguette magique. Heureusement qu'il y a la baraka du baril. Celui du Brent de la mer du Nord se négociait hier à 110,28 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, tandis que sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars affichait 102,31 dollars.Un niveau qu'il n'avait plus revu depuis le mois d'octobre 2013. L'essentiel. La course au palais d'El Mouradia a fait perdre le nord à des personnalités politiques de premier plan, au point de l'avoir oublié. Avant que le président de la République ne recadre les débats. «L'heure n'est plus à l'insulte ni à l'invective.Concentrons-nous sur ce qu'il y a de mieux pour notre nation», a déclaré le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à l'occasion de la célébration de la Journée nationale du chahid.» Une phrase qui résume à elle seule le défi mis entre parenthèses par certains qui ambitionnent de gérer les affaires du pays après le 17 avril. C'est le voeu de l'actuel SG général du FLN qui revendique la chefferie du gouvernement au nom de son parti qui est la première force politique du pays. Les recommandations du FMI et les craintes du grand argentier du pays sont du coup passées à la trappe. «La priorité pour les pays exportateurs de pétrole de la région Mena est d'augmenter leur résistance à tout choc de baisse des revenus pétroliers, tout en diversifiant leurs économies face à une population active en augmentation rapide», avait suggéré le Fonds monétaire international dans un rapport rendu public le 8 octobre 2013. «Notre économie traverse un moment crucial parce qu'elle va devoir basculer d'une demande publique à une demande privée, ménages-entreprises, voire exportations, qui tire la croissance.Il s'agit de passer d'une économie quasiment de rente à une économie de production», avait déclaré le 9 mai 2013 le ministre des Finances, Karim Djoudi en marge d'une séance de questions orales à l'Assemblée populaire nationale. C'est un peu le paradoxe de cette présidentielle du 17 avril qui s'est focalisée sur le plan politique et qui a occulté le défi économique majeur de l'Algérie: sortir de la dépendance par rapport aux exportations des hydrocarbures. «L'Algérie veut donner une impulsion déterminante à son économie pour (...) la rendre plus performante, moins fragile et moins sensible aux chocs externes», avait pourtant souligné Abdelmalek Sellal, lors de la tenue de la 15ème tripartite qui s'est tenue le 10 octobre à Alger. La conjoncture du marché pétrolier joue en faveur de cet objectif.Un ballon d'oxygène pour l'Algérie et une opportunité à saisir pour ceux qui se défendent de faire de la rente pétrolière la colonne vertébrale de son économie, qu'ils ne nous font pas prendre des vessies pour des lanternes...




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