La moyenne des cours prévue cette année et l'an prochain par l'institution de Bretton Woods est loin de remplir les conditions de l'équilibre budgétaire pour l'Algérie.Les prix de l'énergie devraient atteindre cette année des niveaux globalement supérieurs de plus d'un tiers à ceux de 2020, mais la moyenne annuelle devrait s'établir à seulement 56 dollars le baril, soit 10 dollars de moins que les niveaux actuels des prix. C'est ce qu'on peut lire en tout cas dans la dernière édition semestrielle du Commodity Markets Outlook de la Banque mondiale, publiée hier.
Toutefois, souligne le rapport de la Banque mondiale, ces prévisions sont fortement tributaires "des progrès de la lutte contre la pandémie de Covid-19 et des mesures de soutien mises en place dans les économies avancées".
Le baril devrait atteindre 60 dollars en moyenne en 2022, mais si l'endiguement de la pandémie faiblit, une nouvelle détérioration de la demande pourrait exercer des pressions sur les prix, met en garde la Banque mondiale.
"La croissance mondiale est plus vigoureuse que prévu jusqu'ici et les campagnes de vaccination sont en cours, et ces tendances dopent les prix des produits de base. Toutefois, la durabilité de la reprise est très incertaine", indique Ayhan Kose, vice-président par intérim du groupe de la Banque mondiale pour la division croissance équitable, finance et institutions et directeur du groupe perspectives.
Le même responsable estime que les économies émergentes et en développement, qu'elles soient exportatrices ou importatrices de matières premières, "doivent améliorer leur capacité de résistance à court terme et se préparer à l'éventualité d'un ralentissement de la croissance".
Forte hausse des produits agricoles
La moyenne des cours prévue cette année et l'an prochain par l'institution de Bretton Woods est loin de remplir les conditions de l'équilibre budgétaire pour l'Algérie. Celui-ci est tributaire d'un baril à 169,6 dollars, alors que l'équilibre de la balance des paiements tient à un prix du pétrole de 87,7 dollars le baril, lit-on dans les dernières projections du Fonds monétaire international (FMI) pour l'Algérie. Cette institution tablait plus tôt cette semaine sur un prix du pétrole de 58,5 dollars le baril en moyenne cette année avant que les cours chutent à 50,7 dollars en moyenne en 2025. Par ailleurs, la Banque mondiale s'attend à ce que les prix des produits agricoles augmentent de près de 14% cette année.
Les prix des produits alimentaires, dont l'Algérie est un des plus grands importateurs mondiaux, ont connu en mars leur dixième hausse mensuelle consécutive, atteignant leur plus haut niveau depuis juin 2014. Les prix des céréales ont enchaîné en février leur neuvième mois consécutif de hausse, alors que ceux des huiles végétales sont à leur plus haut niveau depuis juin 2011. Les prix des produits laitiers affichaient en mars une hausse de 16% par rapport à la valeur de l'année dernière à la même période. Ces tendances haussières, combinées à érosion monétaire ininterrompue, agitent le spectre d'une fièvre inflationniste, d'autant plus que le pays est réputé pour être un des grands importateurs mondiaux de produits alimentaires.
Ali Titouche
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Posté Le : 22/04/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ali TITOUCHE
Source : www.liberte-algerie.com