Dans son rapport sur les perspectives économiques mondiales 2012, publié
mardi soir, la Banque
mondiale vient de revoir à la baisse ses prévisions de croissance pour
l'Algérie par rapport à ses estimations faites en juin dernier. Alors que ces
estimations pronostiquaient une croissance du PIB de 3,6 % en 2012, le nouveau
rapport prévoit pour l'Algérie une croissance de 2,7% en 2012 et de 2,9% en 2013
(contre 3% en 2011). La Banque
mondiale explique cette révision à la baisse par la dégradation de la
conjoncture économique mondiale dans le sillage de la crise de la dette dans la
zone euro. Pour la BM,
«la crise de la dette dans la zone euro et l'affaiblissement de la croissance
dans plusieurs grandes économies émergentes assombrissent les prévisions de
croissance dans le monde». La BM
souligne que les recettes provenant des exportations algériennes en
hydrocarbures ont augmenté de 25% en 2011 et ont représenté 26% du PIB. Une
partie de ces revenus, ajoute-t-elle, «a été utilisée par le gouvernement pour
l'augmentation des salaires du secteur public, le soutien à l'emploi et la
promotion du secteur de l'habitat, ainsi qu'à l'atténuation de la pression sur
le niveau de vie suite à la hausse des prix des produits alimentaires». Toutefois,
la Banque
mondiale a souligné que «l'augmentation des dépenses à près de 0,6% du PIB en 2011
et un déficit budgétaire représentant 1,1% du PIB ont peu de chances d'être
soutenables à moins que le prix du pétrole reste à un haut niveau comme il
l'est actuellement». Selon les estimations de la BM, dans la région Moyen-Orient et Afrique du
Nord (MENA), les pays exportateurs de pétrole, dont l'Algérie, «sont les mieux
placés pour résister au plus gros de la crise, mais à condition que les prix du
pétrole ne connaîtraient pas une trop forte baisse en cas d'un recul
substantiel de la demande». L'institution financière mondiale précise, toutefois,
que si les pays exportateurs de pétrole de MENA ont très nettement bénéficié de
l'envolée des prix du pétrole, ils sont toujours vulnérables à une chute
brutale de ces cours». Le rapport de la Banque mondiale révèle, par ailleurs, que les
recettes pétrolières des pays producteurs de la région MENA
(y compris ceux du Conseil de Coopération du Golfe) ont atteint un montant
global de 785 milliards de dollars en 2011. La BM souligne, en outre, que la hausse des cours de
pétrole «a fourni un financement substantiel pour les pays exportateurs de la
région, qui leur a permis de soutenir les programmes de subventions et de
création d'emplois ainsi que des projets d'infrastructures. Ce qui a servi à juguler
une bonne partie de l'incertitude sociale dans cette catégorie de pays». Sur un
autre plan, cette institution financière considère que la région fait, actuellement,
face à deux catégories de tensions et d'incertitudes: la plus importante est
celle des effets des perturbations internes suite aux révoltes populaires
connues par certains pays, et une détérioration de l'environnement externe (principalement
en Europe) engendrant des «conséquences néfastes sur le commerce des
marchandises, le tourisme et les autres recettes d'exportations». Le rapport
indique qu'une année après les révoltes populaires dans la région, les troubles
politiques et les questions d'économie continuent à déterminer les politiques
économiques et une bonne partie des perspectives de croissance. A ce propos, elle
considère que «même si les élections tenues en Egypte, en Tunisie et au Maroc
s'étaient bien déroulées, un certain degré de dissension sous-jacente demeure».
Selon elle, «un éventuel échec à atteindre la stabilité politique et
macroéconomique amplifierait les incertitudes, en maintenant l'activité
économique et les investissements à des niveaux bas et pour une période
prolongée». Dans la région MENA, la
BM table sur une croissance de 2,3% en 2012 et de 3,2% en 2013
contre 1,7% en 2011. Pour les pays en développement, la BM pronostique une croissance
de 5,4% en 2012 alors qu'elle tablait sur un PIB en hausse de 6,2%.
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Posté Le : 19/01/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel Belaïfa
Source : www.lequotidien-oran.com