Algérie

La banque de semences: une institution de souveraineté alimentaire et de décolonisation de notre agriculture


Publié le 05.01.2023 dans le Quotidien d’Oran
par Mahmoud Chabane*
Il importe de dire tout d'abord que conserver et stocker les semences en vue de protéger la diversité génétique de chaque espèce, mettre un terme à la disparition du patrimoine génétique et préserver sa vitalité est un acte sécuritaire majeur de la plus haute importance.

Tout cela pour dire que l'indépendance alimentaire dont l'impérieuse nécessité apparait à travers les tensions et bouleversements que connait le marché mondial de l'alimentaire, passe nécessairement par la décolonisation de notre agriculture, trop dépendante des importations d'intrants et de matériels, alors que jadis produits chez nous. Cette bataille est à la portée de notre pays pourvu qu'elle soit à nouveau déclarée sans ambages, cause nationale et que les leviers dont disposent les décideurs en responsabilité soient utilisés à bon escient pour gagner cette fois-ci, le pari du recouvrement de cette indépendance ô combien vitale.

BANQUE DE SEMENCES, UN ACQUIS À DÉVELOPPER :

À l'évidence, toute réalisation qui s'inscrit dans cet objectif, quelle qu'elle soit, à plus forte raison d'une banque de semences, ne peut être que favorablement accueillie, non sans un certain soulagement mêlé de crainte de la voir détournée de son objet ou « tuée » dans l'œuf par des esprits malveillants qu'il convient de désigner sans exagération aucune, par l'appellation bien de chez nous, de « soussa el madsoussa » par référence à cet insecte xylophage qui ronge de l'intérieur, le tronc des arbres, pour ne pas dire plus à leur égard de ces êtres au comportement nocif.

À considérer cette question avec le plus grand sérieux, il va sans dire que le sort réservé aux 29 variétés autochtones de blé dur existantes déjà en 1930, bien adaptées au terroir, et aux Fermes Pilotes Semencières créées pour jouer le rôle de pivot dans le processus de production de semences (végétales et animales) indispensables pour produire notre alimentation essentielle inspire cette crainte et incite à la réflexion.

Il convient de ne pas perdre de vue que l'histoire nous enseigne que des œuvres conçues par des savants et autres inventeurs et bâtisseurs progressistes, mus par la seule intention d'œuvrer pour le bien être de la société et de la planète, la pérennisation de la vie sur notre terre, sont détournées par de monstrueux malfaisants à leur profit dans le seul but de détruire, dominer, posséder... Et les exemples de détournement d'objectifs d'œuvres de cette nature sont légion. Hélas !

À titre d'exemple, il est intéressant de rappeler que même le fameux« coupe-tête »inventé et mis au point par le Dr Guillotin, un humaniste que les méthodes barbares d'exécution usitées en son temps horrifiaient, fut utilisé de manière barbare et banalisée, par un certain François Mitterrand, pour ne pas le nommer, un farouche défenseur de l'Algérie française, qui n'a pas hésité à faire actionner le terrifiant engin, dont la seule vue fait frémir les plus insensibles, sur les cous encore juvéniles de Zabana et de Fernand Yveton, pour ne citer que les plus emblématiques. Si j'ai tenu à citer cet exemple qui peut paraître de prime abord une digression, c'est pour rappeler que souvent, les bonnes intentions ne se suffisent pas à elles seules ! Pour leur matérialisation, elles doivent être portées par des personnels qualifiés, jouissant d'une moralité irréprochable, motivés et engagés pour atteindre les objectifs progressistes visés par les maîtres d'œuvre.

La banque de semences qui vient d'être inaugurée par le Premier ministre à l'occasion du soixantième anniversaire de notre indépendance est là, théoriquement pour mettre fin à une négligence qui n'a que trop duré, d'une part et d'autre part, constituer un moyen approprié de sauvegarde de ce qui reste de notre capital génétique qui a subi de graves dommages pouvant s'avérer dans certains cas, hélas, irrémédiables. Il n'est jamais trop tard pour bien faire disent les éternels optimistes, et ils sont, fort heureusement, très nombreux, voire majoritaires ! Pour les profanes, une banque de semences se résume en une chambre froide, ou une galerie creusée à même un glacier, dimensionnée en fonction des besoins, fonctionnant en permanence à température constante, réalisée pour servir de lieu de stockage de semences de base prélevées par des scientifiques compétents (surtout pas des charlatans) dans le but de lutter contre la désertisation biologique qui menace notre planète, et de pérenniser la vie sur terre. Ce qui pose problème ce n'est pas tant la réalisation d'un tel équipement (le contenant) mais plutôt qu'est-ce qu'on va y mettre là-dedans (le contenu) et la réunion des conditions et des moyens que requiert une telle entreprise pour assurer sur le très long terme un fonctionnement et un entretien sans faille garantissant la conservation intacte de la faculté germinative des semences. Tout un chacun sait que l'intention et les efforts des scientifiques, entre autres, peuvent être réduits à néant, avec les conséquences négatives que cela entraine, par le fait d'une négligence (coupable ou non), voire d'une malveillance intéressée.

Cette réalisation qui n'a pas vocation à fournir les millions de quintaux en semences de qualité irréprochable aux producteurs, présentée par certains médias comme la solution toute trouvée pour ne plus en importer, un rêve pour tous les producteurs, me donne l'occasion de partager cette contribution pour alerter sur la situation particulièrement préoccupante qui caractérise le secteur semencier de notre pays.

- RAPPEL D'ÉLEMENTS SAILLANTS À L'ORIGINE DE CETTE SITUATION :

1)-Ce n'est un secret pour personne que le marché des semences des cultures stratégiques, détenu par une poignée de multinationales, est utilisé par ces dernières pour imposer leur domination et soumettre tout un secteur vital de l'économie mondiale, principalement celui de l'alimentaire utilisée comme une arme, à leurs diktats. Pour ce faire, des multinationales comme Monsanto, Syngenta, ou la française Limagrain se sont accaparées de milliers de variétés paysannes de nombreux pays, y compris le nôtre. Elles se sont accaparées de ce bien commun après l'avoir breveté et disposent maintenant de puissants réseaux de fidèles et d'obligés importateurs bien formatés.

Ces derniers jouent le rôle de « comptoirs coloniaux » des temps anciens pour écouler leurs marchandises au détriment des productions nationales et des trésors publics. Ce hold-up des multinationales met en péril la souveraineté alimentaire de bon nombre de pays menacés aujourd'hui par la famine.

2)-Dès notre indépendance, les pouvoirs publics en responsabilité avaient malgré les moyens limités dont ils disposaient, pour tenter de soustraire à cette domination notre agriculture dévastée par la colonisation, mis en place un réseau de multiplicateurs de semences (céréales, légumineuses, pomme de terre, tomate industrielle...). Ce réseau de multiplicateurs constitué principalement des domaines agricoles socialistes (DAS) et de quelques agriculteurs du secteur privé, encadrés par les instituts techniques spécialisés, arrivait, bon an mal an, à produire, en quantité et en qualité, l'essentiel des besoins en semences stratégiques qu'induisait le plan de production national. Le recours à l'importation était marginal et très ciblé.

3)-Le changement de cap initié et mis en œuvre dès le début de la décennie 1980, par les décideurs en responsabilité, vendu sous l'habillage de « l'Infitah » en vogue à l'époque, visant à installer une économie de marché débridée, a permis de mener à termes les actions suivantes :

-l'opération de démantèlement des DAS déclenchée dès l'été 1987, en application de la Loi 87.19 du 08 décembre 1987 portant mode d'exploitation des terres agricoles du domaine national et fixant les droits et obligations des producteurs, qui assuraient, entre autres, la mission stratégique de producteurs de semences;

-le démantèlement du réseau de coopératives mis en place depuis notre indépendance constitué de coopératives de services spécialisés, de commercialisation des productions agricoles et d'approvisionnements en intrants agricoles (semences, engrais, plants, aliments des élevages,...) pour livrer dans les délais requis à des prix étudiés, les producteurs agricoles;

-l'abrogation de l'ordonnance portant monopole sur le commerce extérieur et la parité du dinar algérien fixée artificiellement, pour booster de manière effrénée les importations des intrants agricoles, au détriment de la production nationale ;

- la mise en place du réseau de Fermes Pilotes Semencières auxquelles sont rattachées les missions non assurées du fait de la dissolution des DAS, appelées à:

*élaborer un plan de culture orienté vers la valorisation optimale des potentialités agronomiques et hydriques que recèle l'exploitation axé prioritairement sur la multiplication et la production de semences (animales et végétales) de qualité répondant aux standards en vigueur définis par les instituts spécialisés.

*rayonner sur leur zone d'implantation en étant exemplaire en termes de gestion, de conduite des cultures ou des élevages, de conduite de programme d'optimisation de l'exploitation des potentialités méconnues, insoupçonnées. En un mot, être pilote.

*servir d'interface pour les producteurs de zone d'implantation de la ferme pilote et les différents intervenants institutionnels (services techniques, instituts scientifiques et techniques...), pour identifier, analyser et solutionner les problèmes de différentes natures (agronomiques, économiques, sociologiques,...) que rencontrent les agriculteurs.

*réaliser sous la supervision des instituts techniques spécialisés, des parcelles de démonstration et accueillir des journées vulgarisation et de formations continues des producteurs et de l'encadrement de base, ainsi que des regroupements périodiques conjoncturels et/ ou liés aux itinéraires techniques.

*jouer le rôle d'acteur économique créateur d'emplois (maitrise et main d'œuvre qualifiée) participant activement au développement de la zone d'impact.

- CONSÉQUENCES ENGENDRÉES PAR CES ACTIONS:

Les ouvriers de ces ex DAS, transformés, à leur corps défendant, du jour au lendemain en producteurs capitalistes, avaient délaissé les activités exigeantes, contraignantes, réputées à risques, telle la production de semences de céréales, légumineuses, pommes de terre... pour s'adonner à des cultures spéculatives génératrices de plus-values substantielles, ou carrément, loué les terres à des spéculateurs. Pire encore, les contrats de production de semences considérées stratégiques liant les organismes d'intervention de l'État à des semenciers biberonnés aux aides publiques substantielles sont souvent dénoncés unilatéralement par ces derniers pour vendre leurs productions aux plus offrants.

-Le démantèlement du réseau coopératif a eu comme conséquence immédiate le transfert de toutes les missions qu'il avait assurées dans la transparence et la traçabilité, où tout était facturé, au secteur privé cupide et prédateur. Les prix des intrants agricoles (semences, engrais...), connaissant depuis une augmentation incontrôlable, ont impacté sérieusement les coûts de production et par voie de conséquence les prix à la consommation (à titre indicatif, en 1979, le kg de pomme de terre cédé à 1 DA sur tout le territoire national), et contraint des cultivateurs à abandonner l'exploitation de leurs terres.

-L'opération création de Fermes Pilotes Semencières entamée dès la fin des années quatre-vingt, qui s'est soldée par la création d'un réseau conséquent de Fermes Pilotes Semencières à même de concrétiser les objectifs sus énumérés, n'a pas produit les résultats escomptés et ce pour les raisons essentielles suivantes :

*durant la décennie noire qui a semé la désolation et le chaos à travers le pays, l'opération mise à niveau par la dotation en moyens (encadrement, matériels, investissements...) entamée dès l'installation des premières Fermes Pilotes Semencières fut abandonnée.

*les modifications successives apportées par le propriétaire (l'État) au statut régissant les missions, attributions, fonctionnement et gestion des Fermes Pilotes Semencières, en vue de le mettre en phase avec les orientations des décideurs en responsabilité, avaient dévié ces dernières de leurs missions et confiné durant de longues années, les organes de gestion dans le traitement des affaires courantes

*l'orientation du propriétaire (l'État) visant à conclure un partenariat avec le privé, a installé durablement des Fermes Pilotes dans l'attentisme et la débrouille pour garantir les fins de mois, peu importe les moyens, délaissant de ce fait les missions qui ont fait leur raison d'être. Cet état de fait avait conduit inexorablement, un nombre non négligeable de Fermes Pilotes Semencières en attente d'un partenaire à devenir des « mères porteuses » pour une faune de spéculateurs.

-La prolifération d'importateurs de semences peu scrupuleux, insatiables... qui inondent le marché en semences agricoles importées au détriment de notre production nationale de semences autochtones. Il faut dire que les précurseurs de cette entreprise de destruction du capital génétique autochtone, (végétal et animal), et son remplacement par des espèces et variétés importées, fut largement entamée par les colonisateurs... leurs prédécesseurs ! Ces vautours qui se sont installés confortablement et solidement ( ?) à la tête de ce fabuleux créneau ont pris le soin de tout verrouiller pour s'imposer comme maîtres à bord. Usant et abusant de leur position dans le processus de production de notre alimentation, ils n'hésitent pas de faire appel à des méthodes, certes éculées mais qui restent efficaces, pour provoquer des tensions qui mettent en émoi les producteurs jaloux de leur indépendance, des situations qui amènent les pouvoirs publics à agir dans l'urgence pour colmater les brèches et atténuer les dégâts.

-Les prix prohibitifs de vente des semences pratiqués par les grainiers et les commerçants fixés unilatéralement, en dehors de toute règle, par les seuls détenteurs du monopole des semences (ils cumulent souvent les fonctions d'importateurs, de producteurs et de mandataires), impactent mécaniquement les prix de ventes des produits agricoles devenus incontrôlables.

-Le recours massif, pour ne dire quasi exclusif, à l'importation de semences potagères contribue à importer l'inflation, détruire le secteur production de semences et des postes de travail, impacter négativement le développement du pays et les réserves de change, et à fragiliser la souveraineté alimentaire sécurisée du pays. Fort heureusement, Il convient de le souligner, que l'OAIC, malgré le non-respect des contrats par certains multiplicateurs auquel il se heurte, tente de se maintenir et d'assurer, tant bien que mal, la fourniture aux producteurs agricoles de quelques cinq millions de quintaux de semences céréalières et légumes secs nécessaires pour emblaver annuellement les quelques trois million et demi d'hectares.

-Nos laboratoires de recherche agronomique qui regorgent pourtant de compétences recrutées et rémunérées pour semer le progrès sont circonscrits. Cette situation ne manque pas de causer des dommages souvent irréparables et de détruire le moral, fut-il d'acier, de nos chercheurs impuissants devant des décideurs mus par le seul souci de garder les privilèges liés au poste qu'ils occupent quitte à transférer « la patate chaude à leurs successeurs », pratique largement usitée en mode de gouvernance. J'en veux pour preuve, s'il en fallait une, la douzaine de variétés de pomme de terre mises au point par les chercheurs de la station de recherche de l'INRAA de SEBAIN, (Tiaret) qui ne trouve pas de serres au niveau des Fermes Pilotes Semencières pour les multiplier et satisfaire les besoins en semence de ce tubercule très prisé, estimés à trois millions de quintaux nécessaires pour planter, annuellement, quelque cent trente mille ha.

- COMMENT Y REMEDIER ?

À la lumière de ce qui précède, il est permis d'affirmer et de soutenir que le règlement définitif de l'approvisionnement en semences des producteurs qui relève tout simplement du bon sens... paysan, est à notre portée. Un paysan sait que pour récolter il doit semer, et pour semer, il ne doit compter que sur sa réserve de semences. Pour ce faire, il suffira que chaque acteur joue pleinement le rôle qui lui est dévolu par le plan national production de semences qu'il convient d'élaborer et de mettre en œuvre sans tarder. Pour ma part, pour ne pas rester dans le narratif, je souhaite soumettre à débat les grandes lignes d'un plan national production de semences susceptible, après enrichissement, de constituer le plan d'action opposable à tous les acteurs impliqués, et qui s'articulerait autour des mesures essentielles suivantes :

1)- Il est important de déclarer d'intérêt public la filière (du laboratoire à l'assiette en passant par la banque de semences) production et commercialisation de semences des cultures stratégiques (céréales, légumineuses, pomme de terre, tomate industrielle...) et de mettre tout en œuvre pour les produire localement.

2)-Identifier, évaluer et classer par ordre de priorité les produits agricoles essentiels de large consommation dont a besoin la population, pour être pris en compte par le plan national de production.

3)-Élaborer et mettre en œuvre un plan national de culture axé essentiellement sur la production de produits retenus et reconnus prioritaires, produire les semences et plants des cultures classées stratégiques, orienté vers l'exploitation rationnelle des potentialités hydro-agricoles que recèle notre pays.

4)-Actionner les leviers dont disposent les pouvoirs publics, en l'occurrence l'eau, la terre, la réglementation, le financement, la recherche agronomique et l'assistance technique, pour amener les multiplicateurs à adhérer et à être partie prenante de ce plan de production d'intérêt national.

5)-Dans le sillage de ces actions déterminantes, il y a lieu d'envisager la mise à jour du cahier des charges de manière à l'adapter aux exigences du plan de national de production que devront signer les bénéficiaires des terres du domaine privé de l'État.

6)-Revoir nécessairement le système de subventions directes dont l'efficacité est sujette à quotient, souvent détournées de leur destination initiale et décriées, de manière à le rendre efficient. Il serait plus judicieux de privilégier les aides indirectes sous formes d'assistance technique et scientifique, de travaux de laboratoire, d'études, de formation, de garanties de l'État, de couverture sociale pour les multiplicateurs engagés par contrat,..., que de subventionner des facteurs de production dont il est illusoire de vouloir contrôler leur utilisation.

7)-Élaborer et mettre en œuvre un programme de réhabilitation de toutes les Fermes Pilotes Semencières, y compris celles exploitées en partenariat, en vue de leur faire jouer nécessairement les rôle et missions sus rappelés, axés principalement sur :

*le retour au statut initial d'Enterprise Publique Industrielle et Commerciale (EPIC) dotée d'un Conseil Scientifique et Technique, et d'organes de gestion,

*la mise à niveau des moyens humains (encadrement et maitrise), matériels et équipements spécialisés à mutualiser,...

*le remplacement de la tutelle administrative, trop directive et pesante, qui a montré ses limites (elle est juge et partie), par un conseil scientifique et technique investi de la mission de tout mettre en œuvre pour exploiter de manière rationnelle les potentialités que recèle chaque ferme, promouvoir et piloter le programme production de semences dans la zone d'implantation. Place à l'agronomie !

8)-Revoir en profondeur la réglementation en vigueur régissant l'entrée sur le territoire national des semences et plants, interdire les importations de matériel végétal produit et ou susceptible d'être produit localement, et proscrire toute importation de matériel végétal génétiquement modifié et/ou hybride.

9)-Convoquer les états généraux de la recherche agronomique pour faire l'état des lieux du secteur semencier, fixer les perspectives, et organiser une synergie entre la recherche agronomique et les multiplicateurs de semences impliqués dans la réalisation des objectifs stratégiques définis et arrêtés par le plan national semences.

CONCLUSION :

Comme il apparait à travers la lecture de cette modeste contribution la litanie de constats que tout chacun connaît est volontairement éludée pour laisser place à la formulation de solutions opérationnelles jugées essentielles pour produire localement, dans les délais raisonnables, selon l'ordre de priorité défini, les semences des productions agricoles classées stratégiques. Cette bataille qui est à la portée de notre pays ne pourra être gagnée sans l'implication et la mobilisation sans faille des instituts et centres de recherche, des écoles et facultés d'agronomie chargés de former et informer les étudiants (acteurs de demain), sur l'importance de la sauvegarde et la protection du capital génétique autochtone pour assurer une exploitation rationnelle des potentialités agricoles réelles que recèle notre pays.

Et il faut, à l'évidence, admettre que les opérateurs privés opérant dans le secteur névralgique des semences ne font pas dans le sentiment et ne poursuivent pas les mêmes objectifs que l'État garant de gestion de la cité, en général, et en particulier, de notre souveraineté alimentaire sécurisée dans le contexte d'un Monde agité et en perpétuel changement où l'arme alimentaire nous menace à tout instant !La semence, ce petit grain qui donne la vie pour perpétuer les vies sur terre est une affaire trop sérieuse pour être laissée entre les mains de charlatans et d'individus cupides !